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Maylis De Kerangal

Maylis De Kerangal

Née le 16 juin 1967 à Toulon, Maylis de Kerangal est une romancière française. Après des études d’histoire, de philosophie et d’ethnologie, elle publie son premier roman en 2000. Huit ans plus tard, son roman Corniche Kennedy est sélectionné pour plusieurs prix littéraires. En parallèle à l’écrit...

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Née le 16 juin 1967 à Toulon, Maylis de Kerangal est une romancière française. Après des études d’histoire, de philosophie et d’ethnologie, elle publie son premier roman en 2000. Huit ans plus tard, son roman Corniche Kennedy est sélectionné pour plusieurs prix littéraires. En parallèle à l’écriture, Maylis de Kerangal crée les Editions du Baron Perché, qui éditent principalement de la littérature de jeunesse. En 2016, elle participe au Festival International de Géographie en tant que grand témoin.

Les œuvres de Maylis de Kerangal sont régulièrement dans la course pour remporter des prix. En 2010, Naissance d’un pont est récompensé à l’unanimité et dès le premier tour par le prix Médicis. Il est également lauréat du prix Franz Hessel, qui lui permet d’être traduit en allemand. Le roman Réparer les vivants, paru en 2014, reçoit lui aussi plusieurs prix. Il a pour thème le don d’organe et raconte notamment la transplantation du cœur de Simon, un jeune de 19 ans en mort cérébrale.

Articles en lien avec Maylis De Kerangal (7)

Avis sur cet auteur (249)

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    Couverture du livre « Jour de ressac » de Maylis De Kerangal aux éditions Verticales

    Bruno Menetrier sur Jour de ressac de Maylis De Kerangal

    Coup de coeur pour la prose soignée de cette auteure et sa déambulation nostalgique dans les rues du Havre.

    L'auteure, le livre (234 pages, août 2024) :
    Voilà bien longtemps qu'on avait ouvert un livre de Maylis de Kerangal, figure respectée de notre petit monde littéraire français. On...
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    Coup de coeur pour la prose soignée de cette auteure et sa déambulation nostalgique dans les rues du Havre.

    L'auteure, le livre (234 pages, août 2024) :
    Voilà bien longtemps qu'on avait ouvert un livre de Maylis de Kerangal, figure respectée de notre petit monde littéraire français. On craint toujours un peu les effets de style trop souvent appuyés de nos auteurs qui concourent les prix en vue. Mais bien sûr, on a fini par céder aux sirènes médiatiques.
    Et on a vraiment bien fait : ce Jour de ressac est un excellent roman.

    Le canevas :
    Une parisienne est convoquée par la police du Havre : on a retrouvé le cadavre d'un homme sur la plage, un inconnu. Seul indice retrouvé dans ses poches : le numéro de téléphone de la dame.
    Ce déplacement au Havre va évoquer les souvenirs de son enfance (elle y a grandit, il y a longtemps) mais elle ne reconnait absolument pas cet inconnu.

    ♥ On aime :
    • Avec ironie, on pourrait presque reprendre un titre paru récemment : Il ne se passe jamais rien ici.
    Car oui, il ne se passe pas grand chose dans le bouquin de Maylis de Kerangal.
    Mais alors comment fait-elle pour nous accrocher ainsi pendant plus de 200 pages ?
    Le temps d'une petite journée, une femme déambule dans la ville du Havre (et c'est pas la plus glamour de l'hexagone, hein ?!), errant au fil de sa mémoire.
    Une image est évoquée ici. Un souvenir surgit plus loin. Une scène en évoque une autre.
    Oui et alors ? ...
    Alors la très belle prose de l'auteure opère sa magie et nous captive, nous enserre dans ses filets subtils.

    • Ce sont des fantômes qui hantent les pages de ce récit : celui du cadavre dont ne sait rien. Celui de l'enfance et des souvenirs bien sûr.
    Et puis surtout le fantôme de la ville du Havre, celle d'avant la destruction de 1944 par les Alliés, car oui, cette ville, détruite et reconstruite, est bien le personnage central du bouquin.

    • Voilà un roman où tout se joue dans l'ambiance un peu mélancolique, un peu nostalgique qu'a su retranscrire Maylis de Kerangal. Un roman qui nous touche, qui nous oppresse un peu parce qu'il nous questionne sur la mémoire que nous garderons des gens que l'on a connu, des visages de nos proches. Qu'en reste(ra)-t-il ? Quels seront les "signes particuliers" dont nous nous rappellerons, une fois le temps passé ?

    • Et puis, comme toujours avec cette auteure, il y a les petits à-côtés où l'on devine le soin apporté à la documentation : Le Havre bien sûr et les destructions de 1944, mais aussi quelques belles pages sur le métier de "doublure" (c'est le métier de l'héroïne qui prête sa voix à différents acteurs), les pilotes du port du Havre, les réfugiés en transit pour l'Angleterre, ... autant d'informations que l'on déguste comme de petites gourmandises fourrées dans le gâteau.
    Car on ne peut que savourer la plume de cette auteure, les mots précis choisis avec soin, les tournures travaillées mais qui évitent l'afféterie.

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    Couverture du livre « Jour de ressac » de Maylis De Kerangal aux éditions Verticales

    danielle Cubertafon sur Jour de ressac de Maylis De Kerangal

    Sujet intéressant découverte d un auteur pour moi pourquoi pas à lire avec plaisir

    Sujet intéressant découverte d un auteur pour moi pourquoi pas à lire avec plaisir

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    Couverture du livre « Jour de ressac » de Maylis De Kerangal aux éditions Verticales

    Julien Leclerc sur Jour de ressac de Maylis De Kerangal

    Le nouveau livre de Maylis de Kerangal est, à l’image de ses précédents textes, porté par son flot de mots, de phrases et de sensations. En maniant les virgules et la ponctuation, l’autrice donne forme à son sujet. Dans Naissance d’un pont, on pouvait ressentir le temps de la construction et de...
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    Le nouveau livre de Maylis de Kerangal est, à l’image de ses précédents textes, porté par son flot de mots, de phrases et de sensations. En maniant les virgules et la ponctuation, l’autrice donne forme à son sujet. Dans Naissance d’un pont, on pouvait ressentir le temps de la construction et de la relation intime entre les personnages. Dans Réparer les vivants, on percevait le temps compté de la vie, de la greffe et de l’après. Dans Un monde à portée de main, c’était le temps de l’apprentissage d’un métier et de l’apprivoisement d’une matière, le marbre. Ici, la narratrice revient aux sources au coeur d’une enquête policière.
    Derrière le fil de l’intrigue – ce numéro de téléphone retrouvé sur le corps d’un homme-, Maylis de Kerangal explore le passé d’une femme. Cela passe par ce qu’elle a voulu oublier mais qui, une fois sur les lieux, revient à la surface dans un flou artistique que le temps permet de dégager. On suit alors une femme plonger dans les méandres de sa mémoire, à la quête d’un homme mais surtout d’une femme, celle qu’elle a été, qui a vécu, qui a quitté cette ville du Havre et ne voulait pas vraiment revenir. Qui est cette personne que la narratrice a été ? Comment a-t-elle fait tout ce chemin ?
    Ces questions se bousculent donc dans les rues de la ville, personnage en dialogue avec la narratrice. Maylis de Kerangal s’empare des lieux et dresse tout au long de son livre, des paysages, reflets psychologiques de cette femme enquêtrice d’un instant. À force de se percuter aux murs du passé et de la ville, les interrogations s’affinent et nous permettent de nous rapprocher de cette femme.
    Ce roman ne déroge pas à l’art très fin de sa créatrice, d’ajouter des niveaux d’accès aux personnages. La narratrice est doubleuse, partageant des réflexions passionnantes sur l’importance de la voix, son rôle dans l’incarnation à l’écran et dans la vie. Au-delà des mots, ce sont les intonations qui importent. L’histoire a cette forme sonore entre les bruits de la ville, les battements du coeur et les sons des voix parfois disparues du passé.

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    Couverture du livre « Jour de ressac » de Maylis De Kerangal aux éditions Verticales

    Chantal Lafon sur Jour de ressac de Maylis De Kerangal

    Une femme-ville en mouvement
    La narratrice est une épouse et mère qui voit son quotidien de doubleuse de voix bouleversé par un appel de la police du Havre.
    « Ces derniers mots ont produit un effet de souffle qui a déformé la scène, un blast. Face à moi, le plan du Havre s’est animé tel un...
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    Une femme-ville en mouvement
    La narratrice est une épouse et mère qui voit son quotidien de doubleuse de voix bouleversé par un appel de la police du Havre.
    « Ces derniers mots ont produit un effet de souffle qui a déformé la scène, un blast. Face à moi, le plan du Havre s’est animé tel un profil de créature humaine, les digues de l’avant-port dessinant une bouche ouverte, béante, une bouche qui voulait dire quelque chose mais suffoquait, cherchait de l’air sur le bleu de la mer. »
    C’est un retour brutal sur elle-même parfaitement accompagné par l’écriture âpre et poétique de l’auteure. Une écriture qui enfle, se projette, se choque et reflue.
    Ce mouvement est prégnant et le lecteur le ressent physiquement et psychologiquement.
    Que fait ce cadavre sur la jetée du Havre avec pour seul identifiant le numéro de téléphone de la narratrice ?
    L’écriture nous plonge dans une atmosphère de film en noir et blanc (j’ai pensé à Remorques de Jean Grémillon) et de loin en loin des tableaux en couleur façon Howard Hopper, notamment lors de la scène où notre narratrice a été submergée par les vagues et qu’elle entre dans le café le plus proche pour ne pas mourir gelée.
    L’écriture nous enveloppe, nous retourne, nous bouscule pour dire ce qui demeure et ce qui s’enfuit.
    « Le tram glissait le long de l’avenue Foch, il glissait vers la porte Océane, et mes pensées glissaient à même vitesse, le long des façades rigoureuses, épurées, théâtrales, il glissait dans cette grande absence que l’on avait comblée après guerre par de l’architecture. »
    Le texte est charnel comme sait l’être la nature, le lecteur entend le bruit des vagues, les odeurs font frémir ses narines ; cette ville par terre, cette ville ressuscitée, le chant des sirènes et les trisses des hirondelles accompagnent cette déambulation rêveuse dans un passé mouvant qui rien n’a su figer.
    Maylis de Kerangal est une grande voix de notre littérature française, une écriture reconnaissable dès les premières lignes.
    Merci à Masse Critique Babelio et aux éditions Galimard/Verticales pour ce privilège.
    ©Chantal Lafon
    https://jai2motsavousdire.wordpress.com/2024/10/02/jour-de-ressac/