L'autrice coréenne nous raconte l'histoire de son pays à travers l’opposition et l’attirance de deux jeunes adolescents que tout oppose
Je me souviens des dunes sillonnées par les troupes, de la taïga qui marque la lisière de l'exil, de la musique, jouée après le couvre-feu dans les quartiers bouclés, de la danseuse qui n'a qu'à moitié survécu à sa noyade dans les eaux du port : le 53 parlait, je me souviens de tout.
Pendant sept mois, l'ancien otage d'un régime de terreur revit intensément les heures les plus sombres de sa captivité. Détenu au dernier étage d'une mystérieuse « villa », il partageait alors sa cellule avec le matricule 53, un prisonnier soumis aux pires séances de torture. Dans la pénombre, une connivence finit par s'installer, comme si ce compagnon de cellule se libérait par la parole des aveux obstinément refusés à ses bourreaux.
Souvenirs fidèlement reproduits ou fabriqués après coup, Okosténie constitue un témoignage mouvant qui fait jouer sur le même plan plusieurs niveaux d'identités, de vérités et de temporalités. Aussi s'agit-il d'un roman-gigogne où sont cachées autant d'évasions possibles d'un voyageur immobile.
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