"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dotant un professeur de philo d'un stoïcisme féroce et joyeux, Fernando Aramburu donne à voir les vicissitudes d'un homme, apparemment sans qualités, qui entend mettre un terme à cette comédie tragique qu'est la vie. Pendant 365 jours, il consigne invariablement et sans filtre aucun les faits saillants de son existence : les rêves débridés et les petites misères d'un homme un peu dépassé par la marche du monde mais à la mauvaise foi inébranlable !
Peut-être les 365 jours les plus importants de sa vie d’homme.
N’ayant jamais lu cet auteur, j’avais pris ce livre car c’était une nouveauté disponible dans ma médiathèque et que la 4ème de couv. m’a interpelée. J’avais un peu peur que le personnage principal Toni, professeur de philosophie dépressif et cynique, n’induise un roman aux contours pessimistes. Mais il n’en a rien été, bien au contraire, la lecture de ces 600 pages a été une merveilleuse découverte littéraire.
Au début du livre on nous présente effectivement Toni comme un vrai grincheux de la vie, totalement désabusé par tous les humains ou presque. Mais Fernando Aramburu a su le travailler, page après page, afin que de ce personnage grinçant émerge drôlerie et humour noir. Cette histoire pourrait d’ailleurs être superposable à nos propres histoires de vie.
Le quinquagénaire décide de quitter cette vie tant qu’il se sent encore digne de le faire. Il se laisse 1 an pour mettre par écrit les moments et les rencontres qui l’ont marqués. Aramburu présente de manière originale les choses puisqu’il ne décrit toujours que le même mois des 12 années marquantes de la vie du personnage : toujours le même mois d’été - de mi-juillet à mi-août. Présentation qui m’a fait penser que l’auteur cherchait à dire que dans l’histoire de nos vies, un grand nombre de plages de vie sont inertes et que très peu d’entre elles ont réellement un sens, un impact, une résonance. Mais je peux me tromper d’interprétation.
Autre atout dans cette écriture, celui des personnages secondaires gravitant autour de Toni : sa chienne adorée Pepa, sa poupée gonflable Tina, son meilleur ami Pattarsouille, son fils inconsistant, son ex femme traitée de vipère et cette absolument méchante mère.
Son précédent livre, Patria, est sur ma liste à lire tant j’ai eu l’impression de lire un écrivain abouti
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