Alice a quatorze ans quand elle est hospitalisée : un premier roman foudroyant
La paresse, la lenteur, les loisirs, sont plus que jamais à la mode. En ce début de XXIe siècle, nous n'en finissons plus de louer le temps libre, d'aspirer à un temps pour soi, enfin « libéré » du travail par les prouesses de la technique.
D'aboulique, la paresse est devenue sympathique, publicitaire et militante. Elle est partout, dans notre mauvaise conscience comme dans nos désirs, dans la publicité comme dans la démagogie politique. Pourtant, notre époque s'interdit de la penser sérieusement, occultant des siècles de réflexion à son sujet. En fait, nous alternons entre une réprobation pure et simple, reprenant de
manière atténuée le discours biblique, et un enthousiasme naïf et bon enfant qui confond repos et paresse.
Or, il ne faut abandonner la paresse ni aux moralisateurs ni aux publicités pour voyagistes. Sa force tient dans ce qu'elle est notre part d'ombre, à la fois intime et universelle, dans ce qu'elle nous rappelle la vanité de notre agitation, et invite au recul et à la pondération. Nostalgie d'un paradis perdu mythique qui offrait à l'homme une jouissance sans effort, il nous faut cultiver notre
paresse, sans prétendre l'anéantir ou l'idéaliser.
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