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«Nos belles années» est sûrement l'un des romans les plus touchants et poignants qu'ait produit la scène nord-américaine cette dernière décennie. Lors de sa mort en novembre 2013, son auteur, Ali Eskandarian, était l'une des figures de la nouvelle scène bohème et artistique newyorkaise, un musicien folk reconnu qui venait alors d'achever son premier texte, «Golden Years» («Nos belles années»). Plus qu'un simple roman autobiographique sur la destinée hors norme d'un réfugié politique iranien dans le New York bohème de Brooklyn et Harlem, il narre la vie en communauté, au XXIe siècle, d'une jeune génération d'immigrés qui cherche à se forger une identité et à exister artistiquement sur les scènes américaines. Tout, ici, rappelle la Beat Generation, ses rêves de liberté, ses vies où s'entremêlent musique, peinture, littérature, drogue et sexualité décomplexée. S'élevant depuis la pauvreté de sa condition de jeune immigré grâce à son érudition et sa quête frénétique d'expériences nouvelles, le héros arrive enfin à s'intégrer dans une société américaine capitaliste dure et sans humanisme. Jusqu'à ce jour du 30 novembre 2013 où un ancien membre du groupe The Yellow Dogs, iranien lui aussi, tuera tous ses amis à la suite d'un simple différend musical. «Nos belles années» est le testament unique d'une génération qui n'aura pas vécu son avenir.
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