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La ribambelle de «nos morts» s'allonge au fur et à mesure que l'on s'approche de la nôtre. Et, sans attendre, Thomas Stern a rassemblé, en un volume qui tient dans la poche, les oraisons funèbres pensées, rêvées ou prononcées lors des disparitions de proches, auxquelles viennent s'ajouter celles de «morts imaginaires», littéraires, picturales, ou même tirées du spectacle de la vie quotidienne. Mais qui craint la mort est déjà mort, écrivait le philosophe, et c'est donc un hymne à la vie qui surgit à l'évocation de ces morts familières, tour à tour émouvantes, burlesques, vachardes, dessinant le parcours d'une vie tout entière tendue vers la plus longue éternité possible.
« Proches ou lointains, illustres ou anonymes, réels ou imaginaires, on a tous nos morts », nous avait écrit l'auteur. « Ils viennent à notre rencontre, surgissant soudain de l'océan sans fond où s'abîment tous les disparus qui ne sont rien pour nous. Ils nous touchent, nous frappent, nous portent, nous guident ou nous égarent. Ce sont les morts qui vivent avec nous. Voici les miens. Mes morts.»
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