"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Quand deux êtres malmenés par la vie se rencontrent... Une magnifique histoire aussi émouvante que Nos étoiles contraires de John Green.
Rien ne prédestinait Alix, une jeune Française, à rencontrer Elyas, un réfugié syrien. Alix a vécu un drame personnel : son grand frère, Paul, est mort noyé, mystérieusement, pendant une soirée trop arrosée. Elyas, quant à lui, a dû fuir la guerre, qui a décimé sa famille. Il peine désormais à s'intégrer.
Rapidement, des liens très forts se tissent entre les deux jeunes. Ensemble, ils vont tenter d'apprivoiser leurs nouvelles existences et de résoudre le mystère de la mort de Paul. Mais obnubilée par la mort de son frère, Alix ne réalise pas à quel point son complice est rongé de l'intérieur.
Jusqu'à ce qu'il veuille commettre l'irréparable. Lorsque Alix comprend qu'Elyas veut attenter à ses jours, elle se lance dans une course contre la montre pour le sauver.
Cela fait quatre mois que l’existence d’Alix a basculée. Quatre mois que Paul, son frère ainé, s’est noyé dans le canal suite à une soirée entre amis. Quatre mois qu’Alix se demande comment cela a bien pu arriver, comment son frère si raisonnable et si posé a pu finir au fond du fleuve. Quatre mois que sa famille s’effrite progressivement, que son père se noie dans le travail et sa mère dans l’alcool. Quatre mois que sa meilleure amie Fanny tente à tout prix de l’aider à remonter la pente. C’est ainsi qu’un soir, en venant diner chez Fanny, qui vit dans un « habitat collectif participatif », Alix fait la connaissance d’Elyas, qui vient d’arriver de Syrie avec son frère ainé Aylan et qui loge chez l’un des étranges voisins de Fanny. L’âme et le cœur d’Elyas sont tout aussi cabossés, si ce n’est plus, que les siens … C’est peut-être cette souffrance commune qui les a rapproché, ou c’est peut-être autre chose, mais une chose est désormais certaine : c’est à deux qu’ils vont affronter leur peine et leur douleur …
Avant d’être une histoire d’amour, ce roman est donc une histoire de reconstruction. Depuis la mort de Paul, cette mort inexpliquée, inexplicable, Alix est complétement perdue. Haine et culpabilité, accablement et incompréhension se mélangent et s’affrontent en elle, et ce ne sont pas ses parents qui vont l’aider à surmonter ce deuil : sa mère sombre progressivement dans l’alcool et la dépression tandis que son père se réfugie dans son travail de chirurgien-pneumologue. Son seul véritable soutien est sa meilleure amie, Fanny, qui veille sur elle sans tomber dans la compassion dégoulinante des voisins et amis qui s’obstinent à la traiter comme une enfant en cristal. Alix est une héroïne vraiment attachante, à laquelle je me suis beaucoup identifiée grâce à son amour inconditionnel pour la lecture et son désintérêt profond pour les soirées alcoolisées et autres « loisirs » adolescents, grâce à sa fragilité et sa sensibilité … Elyas m’a énormément touchée, également : encore hanté par les horreurs de la guerre syrienne et de la traversée jusqu'en France, c’est un jeune homme en équilibre très instable, tantôt insouciant et souriant, tantôt renfrogné et ombrageux, en colère contre le monde entier.
Deux âmes abimées, deux cœurs blessés. Entre eux, ce n’est pas le coup de foudre, pas vraiment. C’est plutôt comme si chacun reconnaissait sa propre souffrance dans le regard de l’autre … et cela va les rapprocher. On a beau s’y attendre, on a beau s’en douter, cela semble tellement naturel, tellement évident, que cette prévisibilité ne choque pas, ne dérange pas. La relation entre ces deux ados à la dérive est tout simplement bouleversante. C’est beau, c’est cruellement beau. Car cet amour ne suffit pas à effacer la douleur, à mettre fin à la peine et la culpabilité qui hantent Alix et Elyas - la première persuadée qu’elle n’a pas été une petite sœur assez perspicace, le second persuadé qu’il aurait dû mourir avec ses parents, ses sœurs, son petit frère -, cet amour va même être menacé par la fragilité et le déséquilibre psychologique de nos deux cœurs déchirés. L’amour n’est pas un remède miraculeux, n’est pas un antidote magique. Ce n’est pas un roman à l’eau de rose, même si certains passages sont mignons tout plein. Elyas et Alix s’aiment, mais il va leur falloir beaucoup de temps pour commencer à revivre, et non plus à survivre à deux : ils ne guériront jamais de leur souffrance, ils n’oublieront jamais ceux qu’ils ont perdus, mais ils savent désormais qu’ils peuvent compter l’un sur l’autre pour avancer.
Qu’ajouter de plus ? Je pense qu’il me suffit de conclure en affirmant que l’auteur nous offre ici un roman bouleversant, émouvant, une histoire captivante, déchirante, une histoire qui fait pleurer mais qui fait aussi rire, une histoire qui fait trembler mais qui fait aussi sourire. Il va me falloir du temps pour me remettre de cette lecture, qui m’a fait l’effet d’une véritable claque : c’est dur, c’est dramatique même, mais c’est aussi, et surtout, une véritable ode à la vie et à l’espoir, à l’amour et à l’amitié, mais aussi au respect et à la tolérance, à la bienveillance et à la générosité. C’est un livre qui fait du bien, même si on a les larmes aux yeux du début à la fin, même si les thématiques abordées sont graves et terribles. C’est un livre magnifiquement bien écrit, porté par une plume aussi belle que simple, une narration qui va à l’essentiel et pleine d’émotions. Vous l’aurez donc compris, je recommande vraiment chaudement ce roman, qui s’adresse aussi bien aux adolescents qu’aux adultes !
http://lesmotsetaientlivres.blogspot.fr/2018/04/ma-bonne-etoile-clara-richter.html
Ce livre est une douce romance young adult. La relation entre les deux personnages Alix et Elyas est vraiment le centre de l'histoire de ce livre. Deux personnages attachants, si jeunes et déjà si torturés...Effectivement, les personnages sont adolescents mais la morale de l'histoire peut tout aussi bien servir à des adultes: la vie n'est souvent pas très tendre et même carrément moche mais il faut se dire qu'il y a peut-être pire que soi. L'auteure a voulu nous montrer que quoiqu'il arrive, malgré les difficultés, les horreurs, la guerre, le deuil, que malgré les terribles aléas de la vie, l'espoir fait vivre et que parfois la lumière est au bout du chemin. Il ne faut jamais sous-estimer la force de l'Amour et ce, à tout âge. J'ai beaucoup aimé le fait que l'auteure pointe du doigt les préjugés qui sont souvent malfaisants et terribles pour les personnes concernées. Elle a su manier avec brio l'actualité (la guerre en Syrie racontée grâce à l'histoire d'Elyas et les réfugiés) et la fiction. Que dire de l'écriture? C'est moderne (sms, dialogues...), c'est posé et fluide. À lire si vous êtes adaptes du genre.
http://auchapitre.canalblog.com/archives/2018/02/20/36156699.html
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