"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
D'un geste lent et sensuel, Sedona Stewart se mit à dessiner une délicate arabesque sur le torse de Jake Torres, allumant une étincelle de désir dans ses yeux noirs. Avec un sourire lascif, elle s'écarta de lui et l'entendit soupirer de frustration. Tant mieux. C'était exactement l'effet qu'elle recherchait. Car depuis qu'elle avait découvert que ses collègues masculins s'étaient lancés dans une compétition secrète dont l'objet était de conquérir le plus de femmes, elle s'était juré de donner une leçon à ces mâles arrogants. Or le beau Jake Torres semblait le candidat idéal. Et pour que la leçon soit encore plus efficace, elle allait utiliser les mêmes armes que lui. Séduction. Sensualité. Plaisir. Et que le meilleur gagne...
Dédoat, fils d’un cuisinier enrobé et d’une danseuse trop maigre, a depuis sa naissance un physique repoussant, à tel point que ses parents le cachent.
Doué cependant d’une intelligence fulgurante, son entrée à l’école est un choc et se passe de la plus horrible des manières. Il prend conscience de son apparence, sujet de moquerie tout comme son prénom ou encore son esprit. Affublé d’un corset pendant de nombreuses années pour lui éviter de devenir bossu, il se réfugie dans la contemplation puis l’étude des oiseaux. Son étrangeté le rend cependant attirant pour la gent féminine et il enchaîne les conquêtes, sans passion aucune.
Trémière, fille de Rose et de Lierre, est née belle comme le jour. Mais rien ne semble l’intéresser, elle passe ses journées assise sans bouger, plongée dans la contemplation, comme en extase. Sa mère, la jugeant bête, la confie à sa grand-mère qui l’adore et l’isole du monde. Son expérience de l’école est également problématique. Isolée, elle enchaîne tant bien que mal les années, sans susciter l’intérêt des autres ni découvrir le sien. Jusqu’au jour où elle se fait engager comme mannequin pour mettre en valeur des bijoux.
Devenus célèbres tous deux, c’est sur le plateau d’une émission télévisée qu’ils se rencontrent, et tombent littéralement amoureux. N’étaient-ils pas faits pour se compléter parfaitement… ?
Comme toujours les romans d’Amélie Nothomb me fascinent. Avec son imagination plus que débordante, elle crée des personnages hautement improbables, si décalés mais pourtant tellement vrais et d’aplomb dans leur réalité. En découle un récit à la fois joyeux et cruel, qui fait réfléchir et divertit. Cette fois elle a puisé son inspiration dans Riquet à la houppe, un conte de Charles Perrault, que j’ai relu ensuite. J’avoue avoir beaucoup aimé et la version initiale et celle d’Amélie ! Un roman à mettre entre toutes les mains.
https://mesmotsmeslivres.wordpress.com/2017/02/04/riquet-a-la-houppe-damelie-nothomb/
Enide et Honorat eurent un fils qu’ils prénommèrent Déodat. Malheureusement pour eux, non seulement ce fut un bébé très laid, mais il le resta toute son enfance, mais aussi durant toute son adolescence et même une fois adulte. L’extrême laideur de Déodat fit de lui un enfant moqué et rejeté par les autres. Cela eut pour conséquence de forger son caractère en faisant de lui un garçon doté d’un grand sens de l’observation et de l’analyse. Déodat était un garçon intelligent, qui fut toujours en avance sur son âge depuis sa naissance.
Quand Rose et Lierre eurent une fille, ils l’appelèrent Trémière. En effet, quel meilleur choix de prénom pour le fruit de la rose et du lierre ? Trémière fut toujours considérée d’une extrême beauté, de son premier jour à l’âge adulte. Néanmoins, cela ne lui fut pas plus facile à vivre que la laideur de Déodat. Etre doté d’une beauté hors norme suscite également le rejet des autres. Par ailleurs, la naïvité et la simplicité d’esprit de Trémière ne l’aidaient pas à se faire des amis. Elle fut elle aussi le souffre-douleur de ses camarades d’école. Ce rejet combiné à sa simplicité lui valurent une étrange capacité à la contemplation.
Amélie Nothomb réécrit le conte de Charles Perrault, en le situant dans un Paris contemporain. Elle ne cherche pas à le réinventer ni vraiment à le revisiter, mais à le développer. Pour cela, elle se focalise sur les années d’enfance de Déodat et de Trémière, en racontant la façon dont ces deux enfants se sont construits malgré un physique atypique (voire « monstrueux »). De ce point de vue, ce conte a quelque chose d’universel puisqu’il parle de la méchanceté enfantine et du rejet (voire du harcèlement).
Je suis agréablement surprise par le Riquet à la houppe d’Amélie Nothomb. Cela faisait en effet de nombreuses années que je n’étais plus emballée par ses romans. Alors même qu’elle n’invente rien de nouveau dans ce conte, elle réussit à l’écrire et à le développer avec une justesse et une sincérité qui m’ont beaucoup touchées. Son roman-conte est très fidèle au conte de Charles Perrault, tout en réussissant l’exploit de l’améliorer en le modernisant.
Que tous ceux qui boudent Amélie Nothomb depuis quelques années n’hésitent pas à se lancer dans ce très joli conte !
Ce roman est une réécriture du "Riquet à la Houppe" de Charles Perrault parue en 1697.
Pour en savoir plus sur ce conte populaire, je vous invite à lire l'article de Wikipédia :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Riquet_à_la_houppe
L'auteure nous raconte l'histoire de Déodat, un garçon très laid mais très intelligent et de Trémière, une fille très belle mais "sans esprit." Avec humour et passion, elle retrace leur parcours, leur vie de l'enfance jusqu’à l'âge adulte.
Comme à chaque fois, Amélie Nothomb excelle dans l'art des prénoms. C''est devenu en quelque sorte sa marque de fabrique.
L'amour tient une place centrale dans l'histoire. En effet même si au départ tout les oppose (l'aspect physique, les facultés intellectuelles..) Deodat et Trémière vont finir par se rencontrer et s'aimer follement.
Conclusion : un très joli conte revu à la "sauce Nothomb" qui procure un vrai plaisir de lecture.
Je vous le recommande vivement !
Une rentrée littéraire (je sais, je suis en retard) n'en serait pas une sans nouveau livre d'Amélie NOTHOMB, qui depuis de nombreuses années publie un livre à la fin de chaque mois d'août.
Dans RIQUET A LA HOUPPE, Amélie NOTHOMB nous narre les destins croisés de Déodat et Trémière. Le premier est épouvantablement laid mais fort intelligent, la seconde est magnifique mais désespérement sotte.
Comme d'habitude, aucun résumé du livre en quatrième de couverture, sûrement parce qu'il est impossible de réduire à quelques lignes les histoires - pourtant toujours courtes - qui sortent de la tête d'Amélie NOTHOMB. Elle adapte ici le conte de PERRAULT, et je dois avouer que celui-ci m'était totalement inconnu.
Lorsqu'on aime un auteur, la déception que nous provoque un de ses livres est souvent à la mesure de notre amour.
Or j'adore Amélie NOTHOMB. Son côté décalé, dans la vie comme dans ses livres, son humour, son cynisme, sa passion pour le champagne, les prénoms farfelus de ses personnages, les contes qu'elle revisite, la subtilité de son écriture et ce talent pour évoquer des choses parfois très sérieuses au travers d'histoires qui paraissent légères et superficielles à celui qui ne va pas plus loin que le bout de son nez.
C'est dire si RIQUET A LA HOUPPE m'a fâchée. Il m'est déjà arrivé de ne pas adhérer totalement à un livre d'Amélie NOTHOMB, mais j'y trouvais toujours de quoi conclure par un "pas si mal, mais peut mieux faire, et a d'ailleurs déjà fait beaucoup mieux". Mais j'avoue que cet opus-là ne mérite même pas les encouragements. Du courage, c'est à moi qu'il en a fallu pour ne pas abandonner cette lecture en route, c'est dire... étant donné qu'en 30 ans de lecture c'est un seul et unique livre que je n'ai pas terminé...
L'auteur m'a totalement perdue. Je n'ai peut-être rien compris, mais je n'y ai rien retrouvé de tout ce que j'aime chez elle. Bien sûr, la qualité de l'écriture est toujours là mais quid de l'humour, des jeux de mots, du sens caché de l'histoire? Pour moi en fait, d'histoire il n'y en a pas, et que dire des envolées d'Amélie NOTHOMB sur la passion de Déodat pour les oiseaux? J'ai soupiré et sauté quelques lignes. Je suis pourtant habituée et friande des délires de l'auteur, mais quand ils servent l'histoire ou les personnages, et j'ai trouvé que cela n'était pas le cas, qu'ici ça n'apportait rien. Les personnages enfin : leurs prénoms singuliers si caractéristiques d'Amélie NOTHOMB ne suffisent pas à les rendre attachants, leurs malheurs comme leur bonheur m'ont laissée totalement indifférente.
Allez, ce raté ne remet pas en cause les pépites qu'Amélie NOTHOMB est capable de produire. Si vous êtes déjà fan, vous le savez. Si vous découvrez l'auteur, ne vous arrêtez surtout pas à mon avis d'amoureuse décue et lisez sans plus attendre HYGIENE DE L'ASSASSIN, STUPEUR ET TREMBLEMENTS, METAPHYSIQUE DES TUBES, et surtout, surtout, UNE FORME DE VIE et ACIDE SULFURIQUE. Il y a quinze Amélie NOTHOMB dans ma bibliothèque, et assurément seize en août 2017 : amoureuse trompée mais fidèle!
http://cousineslectures.canalblog.com/archives/2016/12/11/34659585.html
Cette femme vit sur une autre planète... C'est ça qu'on aime !
J'adore son style sa fantaisie, l’absence de synopsis, les couvertures, la clarté du texte, les envolés lyriques, les noms improbables...
« Les contes ont un statut étrange au sein de la littérature : ils bénéficient d’une estime immodérée. »
Avec son écriture d’une grande légèreté, Charles Perrault ne pouvait qu’inspirer la conteuse Amélie. Elle s’inspire cette année du conte, Riquet à la houppe qui illustre l’exclusion de l’extrême laideur dotée de l’intelligence et de l’extrême beauté alliée à la sottise.
Déodat est laid. Mêmes ses parents le reconnaissent.
» Enide et Honorat étaient de bonnes personnes. La vérité est que nul n’est disposé à accepter la hideur et surtout chez sa progéniture. Comment supporter qu’un moment d’amour ait pour conséquence le choc toujours neuf du laid? Comment tolérer qu’une union réussie aboutisse à une tronche aussi grotesque? »
Par contre, Déodat bénéficie d’une intelligence rare.
A la même époque, Lierre et Rose mettent au monde une magnifique petite fille qu’il prénomme Trémière. Élevée par sa grand-mère, Passerose, dans un palais digne de l’univers des contes de fées, Trémière n’excelle que dans la pâmoison.
Tous deux isolés dans les cours d’école trouvent des dérivatifs. Déodat, après avoir compris l’abêtissement que provoque la télévision, lève le nez en l’air et initie une passion pour les oiseaux. Il sera ornithologue.
Trémière rêve de passion, celle pour sa grand-mère et son univers puis celle de Tristan. Elle sera mannequin tête et mains pour parures de bijoux.
L’extrême beauté semble plus difficile à vivre que l’extrême laideur. Déodat avec son sens de l’Autre parvient à se faire aimer. Mais Trémière a aussi cet esprit qui permet de saisir l’étincelle des choses de valeur.
Toujours avec humour, fantaisie, coup de gueule contre les abus de langage ou clins d’œil aux travers des parisiens, Amélie me fait passer un moment éphémère mais si agréable de lecture. Certains chants d’oiseaux ne sont pas beaux, le sien est mélodieux. » De même que le féru de littérature ne peut se résoudre à avoir un seul livre de chevet« , difficile d’avoir son oiseau favori. Que serait Amélie, un rossignol pour son chant inspiré, une huppe fasciée, un oiseau migrateur ?
Lirais-je encore Amélie Nothomb si je n’aimais pas tant sa clarté d’expression, sa fantaisie de conteuse, sa leçon annuelle de vocabulaire, sa personnalité fantasque qui recèle tant de fragilité et d’intelligence ?
Certes, le fond de ce roman ne m’a pas convaincue mais la forme est toujours aussi pétillante.
Nul doute, Amélie, dans son costume de pie ou corbeau, est un drôle de moineau qui revient chaque été nous charmer de son chant mélodieux.
J'ai une relation un peu particulière avec les livres d'Amélie NOTHOMB. Alors qu'elle connaît un énorme succès, j'ai lu « Acide sulfurique » qui ne m'avait vraiment pas convaincu.
Avec ce nouveau titre, je laissais une seconde chance à l'auteur de me séduire.
« Riquet à la houppe » est la version moderne et remasterisée du conte de Perrault.
Déodat est le Riquet de notre époque, intelligent mais terriblement laid. Quant à Trémière, elle campe le rôle de la princesse : incroyablement belle, mais à l'esprit limité.
Nous allons les suivre de leur naissance, à leur enfance, en passant par l'adolescence et l'âge adulte.
Chacun mènera pendant presque toute la durée du livre sa vie sans se croiser une seule fois.
Ils vont tous deux connaître une existence jalonnée d’épreuves, qui vont les forger et leur permettre de devenir les adultes qu’ils sont au moment de leur rencontre.
Déodat a une évolution plutôt surprenante.
Enfant méprisé par sa laideur et son intelligence, on a presque pitié de ce petit garçon qui ne se défend pas face à toutes ses injustices car les considérant comme futiles. Adolescent, il va plaire aux filles grâce à son intelligence et connaître les plaisirs de la chair. Il en devient alors moins charmant, mais plus humain. Quant à l’homme adulte, on ne sait pas vraiment sur quel pied danser avec ce personnage atypique. Personnellement, il ne m’a pas plu.
Trémière suit un peu le même chemin que Déodat, exceptée qu’elle restera seule jusqu’à l’âge adulte. Elle subira les foudres de la jalousie jusqu’à ce qu’elle devienne égérie pour une grande maison de bijouterie. Cet isolement m’a serré le coeur tout au long de ma lecture, bien que je sache que ce personnage s’en complait.
Beaucoup de personnages secondaires tournent autour de nos héros, des personnages primordiaux à leur évolution.
Celle qui m’a le plus touché est la grand-mère de Trémière, Passerose. Elle est comme la fée marraine que l’on trouve dans tout conte, présente pour protéger sa petite-fille, pour l’élever, pour trouver le beau dans le moindre détail, lui apprendre les leçons de la vie.
Ce que j’ai particulièrement apprécié dans cette revisite de « Riquet à la houppe » est le fait que les messages que l’on trouvait dans le conte de PERRAULT sont aujourd’hui encore d’actualité.
Amélie NOTHOMB, en mettant ses personnages dans notre contexte actuel, nous prouve que la société n’a pas changé : la perception de la beauté diffère d’une personne à l’autre et l’amour peut embellir n’importe quelle personne ou n’importe quel objet.
De même, j’ai été charmée par les dernières pages où l’auteur nous offre sa vision des choses, sa vision des contes, des romances. Ce petit ‘tête-à-tête’ avec l’auteur m’a permis de découvrir cette femme d’une autre façon, loin de l’image mystique et mystérieuse que les médias veulent nous faire voir d’elle ( ou ce qu’elle veut nous montrer ).
Cependant, même si j’ai passé un moment de lecture vraiment très agréable, je reste quand même sceptique face au choix de l’auteur de réécrire ce conte sans vraiment s’éloigner de sa version originale. L’auteur me donne presque l’impression de n’avoir pas eu envie de prendre de risque, même si sa version moderne contient tous les éléments de son univers atypique à elle.
En conclusion, « Riquet à la houppe » a réussit à me réconcilier avec cet auteur. Amelie NOTHOMB m’a fait replonger en terminale, lors de mes études littéraires et notamment des contes de PERRAULT, en remasterisant ce conte. Bien que sa plume m’ait charmée, je reste dubitative quant au vrai but de l’auteur en revisiter ce conte.
Un livre à lire pour ceux qui veulent découvrir Amelie NOTHOMB en douceur.
( http://lectrice-lambda.blogspot.fr/2016/11/riquet-la-houppe-amelie-nothomb.html )
L'histoire de Riquet à la Houppe remise au goût du jour. Super sympa à lire.
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