"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Luke Rhinehart. 32 ans, marié. Profession : psychiatre. Réside à New York. Recherché par le F.B.I. Motif : subversion de la vie quotidienne.
Comment ce paisible père de famille s'est-il subitement transformé en ennemi public n° 1 ? Par hasard. Un jour qu'il s'ennuyait plus que de coutume, le Dr Rhinehart a décidé de confier aux dés le soin de gouverner sa vie. Autrement dit, de prendre à sa place les décisions, grandes et petites, qui sont le tissu de toute existence normale. Il va de soi qu'un tel mode de vie entraîne presque automatiquement un effroyable désordre. Et que cet exemple, s'il devait être suivi, constituerait un danger pour la société. Expérimentateur en chambre, pionnier du chaos, Luke Rhinehart a peut-être inventé, sans le savoir, le moyen d'en finir pour toujours avec la civilisation...
Difficile de classer dans une catégorie cette "fausse autobiographie" où un homme décide de confier toutes ses décisions, ses choix importants ou pas au hasard des dés : devenir un homme complètement aléatoire.
C'est anti-conformiste, anarchiste, politiquement incorrect, sarcastique, drôle.
Un livre difficile à lâcher, réédité en 2023 dans une nouvelle très belle édition de " Les Editions Aux Forges De Vulcain ".
Avec son concept drôlissime, Luke Rhinehart avait un boulevard devant lui pour faire un livre comique aux situations cocasses mais au final assez superficiel. Mais l'auteur ne prend pas cette voie. Rhinehart part de son idée originale pour offrir un livre beaucoup plus général sur le sens de la vie, le fatalisme, l'ennui et la société contemporaine. Le tout avec singularité, cruauté et honnêteté.
Bonjour. Luke Rhinehart a DECIDE que sa vie est ennuyeuse , sans intérêt :après avoir vécu sept ans "de bonheur modéré" avec femme et enfants , cette situation " à l'aube de son trente deuxième anniversaire" lui donnait "des envies de suicide et de meurtres"
Il en est à se dire que sa vie , avec ses choix , qui jusqu'alors , lui paraissaient judicieux , ne sont plus ce qu'il désire :" ce que j'espérais ? Exceller dans tout ce que j'avais entrepris autrefois ; écrire des livres et des articles universellement acclamés ; permettre à mes enfants d'éviter les erreurs que j'avais faites; rencontrer une femme en technicolor qui deviendrait mon âme soeur pour le restant de mes jours"
Luke Rhinehart décide que sa vie , sa carrière ne lui correspondant plus , il va les jouer ... Les jouer ? Me direz-vous . ...Oui! Aux dés !!!
Dès lors son quotidien devient abracadabrant!!! L'auteur va même jusqu'à se servir d'une partie de sa vie , qu'il jouait lui - même aux dés ( à vous de démêler le vrai du faux)
Comment le personnage Luke Rhinehart , psychiatre de son état , a pu renier tout ce qu'il est , ce qui fait sa vie?
Pour Luke , le personnage , cette manière de jouer sa vie équivaut à la liberté totale . Pourra-t-il en amener la preuve? ...: "Avant le jour Dé , ma vie n'était que routine , monotonie , répétition , banalités , obsessions , désordre , irritation "
Tout au long de ce roman , beaucoup d'émotions m'ont submergée :l'abattement ,la stupéfaction, le dégoût , l'irritation pour le personnage...
Un livre violent , délirant , qu'il faut certainement prendre au second degré pour ne pas être choqué(e) . Son succès depuis les années 1970 a été tel qu'il est réédité chaque année
Certains auraient changé de vie après sa lecture :" On dit que Richard Branson , patron de Virgin , figure typique du Nouvel Esprit du Capitalisme , en est un "
Belles lectures . Prenez soin de vous.
Lu avec la traduction de Francis Guevremont aux Forges de Vulcain version 2020.
Tout d’abord je voudrais dire que la couverture de ce roman est juste magnifique, bravo à Elena Veillard. On a la silhouette qui fait penser à Luke Rhinehart (auteur) et se sourire laisse présager tant de choses !!!
J’ai découvert l’écriture de Luke Rhinehart dans « invasion » est j’ai eu le plaisir de la retrouver dans ce texte plus ancien. Son style provocateur et ironique était déjà là.
On découvre celui qui va devenir le fameux Luke Rhinehart, l’homme-dé, dans une vie terne bien rangée de psychiatre qui contrôle ses pulsions. Il va nous monter son quotidien et son entourage, nous expliquer certaines ficelles de son métier etc.
Ce roman à la première personne nous fait entrer dans l’intimité de Luke le narrateur. Il nous fait sentir comment petit à petit une pression intérieur qu’il essai de canaliser va sortir de lui.
Et c’est à la fin d’une soirée où il dit ce qu’il pense à son ami lui-même psy ce qu’il pense de lui et de leur vie… Et une fois seul il va avoir une sorte de révélation, en pariant sur un dé il va franchir la ligne rouge. Si le Dé caché sous la dame de pique « si c’est un, je descends violer Arlène » une amie du couple qui habite le même immeuble. Le choix de cette première transgression est assez violent. Là le lecteur se révolte ou continue. S’il continue il va assister à l’acte et à ce qui va suivre… bon sans vous spoiler c’est le côté caustique de Luke Rhinehart (auteur) qui va prendre le dessus. Il joue avec le grotesque et les codes sociaux, l’hypocrisie …
A partir de là il va devenir accro à l’utilisation des dés pour ce défausser des conséquences morales de ses actes. Cela va donner notamment des scènes assez cocasses (dire ce qu’il pense à ses patients, leur faire faire des exercices surprenant…) à des situations plus dramatiques.
L’auteur va conduire son personnage vers des extrêmes. Je ne voudrais pas vous enlever le plaisir de la découverte. Bonne Lecture.
J’ai bien aimé certains aspects de son humour et des provocations. J'aime son autodérision, la critique de la société américaine et des travers humains en général. Par certains côtés ce texte (presque aussi vieux que moi) n’a pas vieillit.
Les dialogues sont aussi importants que la narration pour comprendre ses choix et convaincre.
Luke Rhinehart (auteur) n’est pas tendre avec ses contemporains. Il pointe le doigt sur les défauts des américains.
Je ne saurais vous dire ce qui fait partie de l’auto-fiction ou de la fiction…je vous laisse vous faire votre propre opinion.
Le dé contre le déterminisme (notamment le déterminisme inconscient de la psychanalyse). Le dé contre Dieu, contre les dieux. Et si notre vie n'était que le fruit d'un hasard que nous avons le pouvoir de provoquer ? Commencée comme un jeu, l'aventure du professeur Rhinehart se termine en religion, en manière d'envisager l'existence. L'homme dé-cide, l'homme devient dé-icide. Il n'admet plus que le cours de sa vie soit orienté par les conventions sociales, le pouvoir d'autres hommes et bien-sûr les facéties d'un dieu dont l'existence reste à prouver. La religion de Rhinehart repose sur un principe simple et puissant : la ludicité. Son mode de vie est ludique, excitant, fascinant. Le je devient jeu. Dé-finir plusieurs options, laisser faire le dé, avec une contrainte, tout de même, ne pas prendre des options qui soient toutes agréables et favorables. Il faut une part d'objectivité.
Au-delà de la théorie et du mode dé-bri-dé, jouissif, illimité dont l'auteur nous la raconte, cette histoire de dé touche un point très important qui a une résonance contemporaine : la difficulté de se conformer à une identité unique. Ne sommes-nous pas tous polymorphes, schizophrènes à un degré plus ou moins avancé ? Ce petit paragraphe, en page 305, résumé assez bien la question : "dans les société stables, cohérentes, l'étroitesse de la personnalité avait une valeur. On pouvait se réaliser avec un seul moi. ce n'est plus vrai aujourd'hui. Dans une société multivalente, seule une personnalité multiple peut faire l'affaire. Nous avons chacun une centaine de moi réprimés; nous avons bon fouler à toute force le sentier étroit de notre personnalité, nous ne parvenons jamais à oublier que notre plus profond désir est d'être multiple, de jouer plusieurs rôles différents".
Il est rare de tomber sur un livre dont on se dit : "dans trente ans, je m'en souviendrai encore". Je place ce livre au rang de ces livres qu'on oublie jamais, comme "le choix de Sophie" de William Styron, "le tambour" de Günter Grass ou "la conjuration des imbéciles" de Kennedy O'Toole.
Ce roman se déroule à la fin des années soixante et le début des années soixante-dix. Un psychiatre new-yorkais est déprimé par la vie qu'il mène. Il décide de mettre sa vie dans les mains du hasard, en confiant la prise de ses décisions aux dés. Au départ, il ne le fait que pour des choses sans importance, mais plus le temps passe et plus il se prend au jeu. Il en arrive à un stade où il confie sa vie entière et le traitement de ses patients au hasard. Bien sûr cela à des conséquences, sur son environnement proche, son travail et sa santé mentale. Mais il rencontre un succès phénoménal car sa "thérapie" fait de plus en plus d'adeptes. Se laissant emporter par ses délires il va même aller jusqu'au meurtre. Il sera poursuivi et recherché par le F.B.I. et radié des instances médicales et psychiatrique.
L'auteur nous écrit ce livre sous la forme d'une autobiographie, employant la première et la troisième personne du singulier. Il fait de nombreuses digressions, entraine le lecteur dans son univers chaotique. Il détaille avec beaucoup de précisions les différentes scènes sexuelles et sadiques présentes dans son récit. Bref il nous donne l'impression d'être complètement â côté de ses pompes et il le fait avec brio.
Ce livre n'est pas un chef d'oeuvre de la littérature américaine, cependant il illustre bien l'ambiance hippie de l'époque. Certains de ses passages peuvent être très drôles, d'autres plus choquants, on s'emploie ici à ne pas laisser le lecteur insensible.
Lorsque j'ai eu terminé cet ouvrage une certaine satisfaction m'avait envahi, car j'étais un peu fatigué de lire les élucubrations de cet auteur. Son style et son récit ne me plaisaient guère, il a fallu que je me fasse violence pour arriver à la fin. Si vous avez besoin de faire une nouvelle expérience alors amusez-vous à lire ce bouquin, mais sinon je vous le déconseille fortement.
Quand un psychiatre dé-janté dé-bloque
Chacun de nous possède une part de voyeur, d'introverti, d'extraverti, ... et parce qu'il considère que la société inhibe les différentes personnalités dont nous sommes tous constitués, Luke Rhinehart, psychiatre, décide de jouer toutes ses actions, ses sentiments, ses émotions, ses personnalités, ses décisions, ... aux dés, remettant ainsi sa vie dans les mains du hasard.
Une seule règle : ne jamais désobéir aux dés.
Peu à peu, il va sombrer dans une dangereuse dépendance et va même aller jusqu'à initier ses patients à son nouveau fonctionnement de vie.
Autour de lui, son entourage s'interroge. Est-il devenu fou ?
Nous en venons nous aussi en tant que lecteur à nous poser la même question mais Rhinehart est fort, très fort car il parvient presque à nous faire douter autant que ses personnages, car ses théories sont déconcertantes.
Toutefois, telle une plongée dans l'enfer de la drogue, l'homme-dé va aller crescendo dans l'infraction des règles élémentaires de la société sans se rendre compte du paradoxe même de sa théorie : à vouloir se libérer du carcan social il ne fait que le remplacer en s'enchaînant à nouveau mais à des dés.
Ce sont eux qui gouvernent et dirigent sa vie faisant de lui un esclave.
J'avoue avoir failli, à plusieurs reprises, abandonner la lecture de ce livre à cause de certaines longueurs, parce que j'ai eu aussi du mal à accrocher au fait que tout le monde autour de Rhinehart, ou presque, se mette finalement à utiliser les dés, et à l'écriture, voulue, sous forme de compte-rendu.
Malgré tout cela, par des relances bien placées dans l'intrigue, l'auteur a réussi à me faire tenir jusqu'au bout, curieuse de savoir jusqu'où il allait nous mener.
Bien qu'un peu déçue par la fin je ne regrette pas d'avoir lu de livre car il a quand même le mérite d'être original et que certains points traités prêtent à la réflexion.
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Merci pour cet avis, j'aime bien les livres comme cela délirant mais aussi émouvant. Je pense qu'il me plairait.