"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Direction Los Angeles et une Amérique rongée par la crise... Le bouleversant portrait d'un homme bien, piégé par la violence.
Brendan, la cinquantaine fourbue, est chauffeur Uber à Los Angeles. Une course, deux courses, trois courses... Sa matinée s'enchaîne, sans joie, quand cette gentille dame lui renvoie son premier sourire de la journée. Direction une clinique pratiquant l'avortement, où sa cliente travaille comme bénévole. Mais arrivés sur place, le bâtiment s'enflamme. Les voilà lancés dans une course-poursuite impitoyable à travers la cité des anges, où certains pro-vie ont manifestement un peu trop tendance à souhaiter les voir morts...
Parce qu'il faut, parfois, sortir de l'ombre. Et braver la lumière...
Brendan (cinquante-six ans) a toujours laissé son père décider à sa place. Ses études d’ingénierie électrique tout d’abord, puis son choix de vie lorsqu’il était « grimpeur » sur le réseau électrique de la Sierra Nevada. Et qu’il adorait son métier (au grand dam de son père …) Autant que Bernadette dont il se croyait très amoureux … Il a obéi et est devenu vendeur dans la pétrochimie afin de satisfaire son géniteur … Pour finalement perdre son travail (après vingt-sept années de labeur) parce que ses résultats financiers n’étaient pas ceux attendus par une entreprise chronophage …
Aujourd’hui, il est chauffeur Uber et galère soixante-dix heures par semaine, pour douze dollars de l’heure … Et c’est en déposant une sympathique cliente (Elise) qu’il va assister à un attentat terroriste (à la bombe) dans la clinique où elle « donne un coup de main » en pratiquant des avortements sur des victimes de la violence masculine … Un sujet ardu, qui l’oppose non moins violemment à son épouse Agnieska. Avec qui il a – dans une autre vie – été heureux … Avant qu’Agnieska ait perdu le goût du bonheur, suite à la mort de Karol, leur petit garçon de neuf mois … Même la naissance de Klara (deux années plus tard) n’a pu ressouder le couple, jusqu’à la rupture totale provoquée par une fausse couche. La jeune femme a alors choisi de se réfugier dans une religion catholique intégriste (et on ne peut plus intolérante …)
Brendan va choisir son camp (en s’engageant auprès d’Elise) encouragé par sa fille Klara (elle-même assistante sociale au service de femmes violées et battues …) Il est alors grand temps – pour l’homme qui approche de la soixantaine – de ne plus jamais se laisser dicter sa conduite … Une intrigue brûlante et délicate, terriblement d’actualité aux U.S. (depuis le net recul du droit des femmes à disposer de leur corps, dans un bon nombre d’États …) Douglas Kennedy nous livre ici un sujet douloureux – traité en « mode » thriller – tout au long de son roman. Une réflexion qui interpelle en cette (inquiétante) époque, où le libre arbitre est de plus en plus menacé et où la discussion a laissé la place à la sauvagerie !
L’incipit de ce roman éclaire, si l’on peut dire : On peut aisément pardonner à l’enfant qui a peur de l’obscurité ; la vraie tragédie, c’est quand les hommes ont peur de la lumière Platon.
Brendan, la soixantaine s’est reconverti, après son licenciement d’ingénieur en électricité, dans la conduite d’un taxi Uber ; et ce avec des durées de soixante-dix heures par semaine ! Sa grande qualité, être à l’écoute de ses passagers, quels qu’ils soient. De fait, un jour il transporte une femme, Elise professeure de français à l’université, qui lui demande de la conduire à la clinique Van Nuys -spécialisée dans l’avortement. Disposant de temps, d’argent, elle accompagne les femmes dans le passage de l’acte, fortement traumatisant pour nombre d’entre elles. Brendan l’attend quand soudain, un motard balance un cocktail molotov dans la clinique...Sans l’ombre d’un doute l’acte répréhensible des membres pro-vie , dans leur besoin inextinguible de faire cesser les avortements.
Brendan n’est pas un fervent défenseur de l’avortement, mais la procédure aux États-Unis le prévoit, et la loi c’est la loi. À l’opposé sa femme Agnieska qui s’avère une véritable fanatique contre l’avortement, d’autant que sa meilleure amie se targue d’être une activiste pro-vie. Donc une situation qui représente l’image d’un pays avec une lutte sans compromission des uns et des autres. Certains considèrent l’acte pour l’industrie de l’avortement comme des meurtriers et les autres comme un déni du message des droits de la femme : « Mon corps, mon choix ». Ainsi cet homme intègre et cette femme Elise, vont tout faire pour continuer ce combat contre les élites de la religion et de la finance. À chacun ses discours moralisateurs et fallacieux ; un fait, une loi de 2022 annule l’arrêt « Roe v. Wade » autorisant le droit d’avorter dans tout le pays, et laisse à chaque état celui de décider de sa position. Bref, et l’histoire, dans tous les domaines nous a appris une chose, c’est que ceux qui croient détenir la lumière, condamnent souvent les autres à l’obscurité !
Un roman prenant, argumenté qui donne à chacun le choix de prendre parti, et surtout d’aller au-delà des poncifs habituels. D’autant que cette actualité perdure depuis fort longtemps, et il semblerait que pour les États-Unis, ce sujet, divise grandement la population et en conséquence n’augure pour les femmes le droit à disposer de leurs corps...Douglas Kennedy termine par un épilogue qui met dos-à-dos les protagonistes, mais permet le questionnement face à cette réalité.
J'ai beaucoup apprécié ce livre ! nous allons suivre BREDAN et nous allons découvrir UBER et ces contraintes !
Chauffeur Uber à Los Angeles depuis qu’il a perdu son emploi, Brendan enchaîne les courses et les clients. II doit conduire de longues heures dans des embouteillages interminables pour gagner à peine de quoi vivre. Catholique d’origine irlandaise, il est marié à une femme qu’il ne comprend plus depuis qu’elle a basculé dans l’évangélisme et dans la propagande « pro life » version violente. Lorsqu’un jour il accepte une course de plus et de conduire Elise, bénévole dans un centre IVG, il assiste à un attentat au cocktail Molotov contre la clinique et à la mort d’un homme, sa vie bascule.
Pour une fois, Douglas Kennedy nous offre un roman court, lui qui d’habitude fait plutôt dans la longueur, quand ce n’est pas carrément dans la saga. Dans « Les Hommes ont Peur de la Lumière », il jette une lumière crue sur son pays, cette Amérique qui le désespère, à la fois celle de l’Uberisation (dans les premiers chapitres) et celle de l’activisme anti-avortement. Cet activisme, qui se sent investi d’une mission divine encouragée par la Présidence Trump et l’abrogation par la Cour Suprême de l’arrêt «Roe vs Wade», Douglas Kennedy la craint autant qu’il la déteste. On peut artificiellement découper son livre en trois parties. La première est une critique acerbe d’Uber et de son modèle économique. Toute cette partie où Brendan enchaîne les courses et les clients est édifiante, ce début est assez court mais il est réussi et pertinent, et le sujet mériterait presque un roman à lui seul. La deuxième partie est elle aussi percutante : au travers de trois personnages (l’épouse de Brenda, et son amie totalement cinglée Thérésa, et Todor le prête faussement modéré), Kennedy dresse le portait d’une mouvance qui, par son outrance, sa violence et son intolérance, fait froid dans le dos. J’aimerais pouvoir écrire ici qu’il exagère, qu’il caricature, qu’il a écrit un pamphlet au lieu d’un roman mais je crains que non, il n’exagère pas, il ne caricature pas. Cette Amérique-là est en perdition et en choisissant comme personnage principal un homme de 60 ans, catholique, peu mobilisé sur la question, tentant d’être ouvert d’esprit et conciliant avec eux avec tout le monde (bref, un type qui ne veux pas choisir de camp), il le fait basculer. Car « Les Hommes ont Peur de la Lumière » c’est surtout l’histoire d’un brave homme qui a renoncé à être lui-même pour ne pas déplaire (à son père, puis à sa femme) et qui se « trouve » enfin à la faveur d’un évènement aussi violent qu’imprévu. La troisième partie verse davantage dans le thriller et je la trouve moins réussie, sans être ratée elle semble moins pertinente. Sans doute Douglas Kennedy est moins à l’aise dans le costume d’auteur de thriller qu’observateur de la société. Quant au dénouement, on peut s’autoriser à le trouver un peu trop « happy end » au vu de ce qui précède. Une fois la dernière page refermée, on se dit qu’on ne s’imaginait pas à quel point le conflit «pro life»/ «pro choice» était crucial, central et emblématique de la fracture qui est en train de miner ce grand pays en profondeur. Franchement, vu d’Europe cela fait peur et donne une image détestable d’une certaine Amérique. Si c’était l‘un des buts du roman, c’est parfaitement réussi !
« L histoire nous a appris que ceux qui croient détenir la lumière condamnent souvent les autres à l obscurité « une bombe explose à Lis Angeles devant une clinique où on pratique des avortements .
Brendan est devenu chauffeur Uber, travaillant de soixante à soixante-dix heures par semaine pour douze dollars de l’heure après trente-cinq années dans la vente et un diplôme d’ingénieur obtenu dans sa jeunesse.
Un jour, il surprend un motard balançant un cocktail Molotov à l’intérieur de l’immeuble où la cliente qu'il vient de déposer s’est engouffrée. L’explosion permet à Brendan de faire la connaissance d’Élise, Douma accompagnant bénévolement les femmes qui viennent se faire avorter.
L' Amérique actuelle est divisée. Il est question ici des pro-vies avec lesquels Brendan va tenter de cohabiter : Son oncle, prêtre ambitieux qui encourage le mécontentement de ses ouailles contre les cliniques pratiquant l'IVG et sa femme qui, après le décès soudain de leur jeune fils, va suivre des extrémistes religieux.
Enfant sage et obéissant, époux modèle et compréhensible, employé conforme aux attentes de la société, Brendan trime pour rembourser ses crédits et élever la seule fille qui lui reste. Mais son désarroi va peu à peu se transformer en colère. En accompagnant Élise à ses rdv, il va prendre conscience que l’Histoire nous a appris une chose, c’est que « ceux qui croient détenir la lumière condamnent souvent les autres à l’obscurité ».
Ce roman est l'enquête pour retrouver le poseur de bombe mais c'est surtout un roman social : l'auteur porte un regard critique sur l'Amérique où la précarité touche une part très importante de la société, où le droit des femmes à disposer de leur corps est bafoué, où les ultra-conservateurs sont lourdement armés. Un roman explosif.
Reconverti chauffeur Uber à Los Angeles après un licenciement, Brendan doit travailler au moins soixante-dix heures par semaine pour espérer à peine boucler les fins de mois. Un jour qu’il conduit une de ses clientes, Elise, professeur d’université à la retraite, à la clinique où l’attend une de ces femmes en détresse qu’elle aide à avorter, l’établissement est la cible d’un attentat perpétré par une organisation intégriste pro-vie, dont, en l’occurrence, font partie son épouse et son ami d’enfance devenu prêtre.
Dans la vie de Brendan, cet évènement fait figure de point de bascule irréversible. Lui qui, sans se poser de questions, s’était jusqu’ici toujours conformé aux attentes sociales, embrassant, en dépit de ses aspirations réelles, la carrière choisie pour lui par son père ; épousant, sans passion, une femme elle aussi idéale selon l’opinion paternelle, se réveille soudain d’un rêve américain devenu cauchemar. Comment a-t-il pu se retrouver prisonnier d’un système à ce point déshumanisé et asservissant, trimant misérablement à la merci d’une technologie numérique bâtie de façon orwellienne sur les seuls commentaires et dénonciations de ses utilisateurs ? Comment sa femme, au terme de déceptions et de souffrances accumulées, s’est-elle transformée en « version chrétienne des talibans », s’engageant fanatiquement dans cette nouvelle guerre de Sécession que, pour reprendre les termes de l’auteur, l’avortement est en train de déclencher aux Etats-Unis, médecins et cliniques se retrouvant au coeur d’une véritable lutte armée ?
Au travers de cet homme ordinaire et sans histoires, amené à s’interroger avec inquiétude sur la direction que prend son pays, Douglas Kennedy nous bombarde de questions d’une actualité brûlante. Affrontements autour de l’avortement, viol et violences faites aux femmes, mais aussi manipulation de l’opinion par des puissants à qui l’argent permet de se placer au-dessus des lois : cette histoire terriblement sombre dénonce une société américaine malade de ses antagonismes de plus en plus radicalisés, où « le moindre désaccord se règle à coups de revolver », où « le mâle blanc qui sent ses privilèges lui échapper ne reculera devant rien pour garder le pouvoir », et que « ces salopards » qui « ne se plient à aucune règle » et qui « piétinent les droits des femmes, les minorités, les immigrés, les personnes LGBT » transforment petit à petit « en république bananière entièrement contrôlée par une élite d’ultrariches. »
Et dans ce thriller haletant s’achevant dans un emballement rocambolesque, c’est cette peinture, vibrante d’impuissance, de colère et de désarroi, d’une Amérique rendue au bord de l’implosion par la violence et l’extrémisme d’oppositions radicalisées, qui donne tout son sel à cette lecture.
Les hommes ont peur de la lumière de Douglas Kennedy
traduit par Chloé ROYER
Avec ce récit, j’ai retrouvé l’auteur de page turner que j’ai tant adoré à ses débuts. Si j’avais aimé Isabelle, je m’en étais un peu éloigné avec La symphonie du hasard.
C’est une histoire très entrainante et un tableau très interessant de l’Amérique qu’il dresse avec des thèmes comme le droit à l’avortement, les actions des pro-life, les licenciements si faciles, les difficultés à s’en sortir pour un ingénieur devenu conducteur Uber.
Brendon a fait des études d’ingénieur, est devenu vendeur de fibre. Et au bout de plusieurs années, il a été licencié. Il est désormais conducteur Uber, doit travailler plus de dix heures par jour pour juste payer les factures et surtout supporter des clients sans gêne.
Son train-train va changer de rythme à la rencontre l’Elise, une doula qui accompagne les femmes qui veulent avorter. Il va se retrouver au sein d’affrontement Pro-life et se lier à la cause d’Elise. C’est une très belle amitié qui va naître. Par contre sa relation avec sa femme sera de plus en plus compliquée. Très proche de l’église, elle fait partie du mouvement contre l’avortement.
Douglas Kennedy a créé un personnage complexe qu’on adore accompagner sur les routes de L.A dans tous les tourments de l’histoire entre sa vie de couple, de père, de conducteur Uber et la remise en question de ses croyances.
Un roman addictif avec des thèmes forts, des rebondissements et de l’action.
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