Ethan, un étudiant à la sortie de la guerre, au cours de laquelle il a échappé à la déportation en vivant caché, part à la recherche de ses amis : jeunes gens et jeunes filles qui ont traversé avec une fortune diverse la pluie de dévastation qui s'était abattue sur la France. Les rencontres se font d'un bout à l'autre de ce roman, en orgie de félicité, d'exaltation à la vie, et de repentir, pour avoir survécu, alors que de bien meilleurs qu'eux ont disparu. Ethan, qui est la voix de l'auteur, est une manière pour ce dernier d'évacuer le « je » à travers un jeu spéculaire pour aborder un procédé analytique, refuge contre la stérilité de sa vie, catalyseur de ses désirs de femmes et exutoire de ses obsessions sexuelles. À travers les divers personnages du roman, un ancrage mémoriel se dessine pour se rattacher au réel par des détails infimes et rappeler au lecteur ou lectrice qui ils sont. En parcourant ce roman, nous n'oublierons pas les vives clartés de nos belles années sans la guerre, qui nous poursuivront jusqu'au dernier jour. Les héros du roman s'alignent pour le départ, dans la promesse d'un commencement qui s'impose dans l'urgence et l'appréhension, pour une vie à reconstruire.
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