"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Pourquoi établir un parallèle entre le peuple israélien et le peuple irlandais ? Quel "lien très spécial", comme l'avait déclaré en 1949 Sean MacBride, chef de l'IRA, fondateur d'Amnesty International et prix Nobel de la paix (1947), unit les pays du trèfle et de l'étoile ? D'apparentes similitudes nécessitent, pour le curieux, des éclaircissements historiques. À l'origine, on invoque des souffrances à la marque indélébile : la Grande Famine et la Shoah, événements déclarés fondateurs des deux États, voire des deux nationalismes. Declan O'Sullivan et Arieh Goldstein, tous deux émigrés aux États-Unis, cherchent, à force de confrontation dialectique autour d'un verre, à saisr au plus près leur identité respective, évoquant à tour de rôle les piliers de leur patries éloignées. Et cet éloignement est pour beaucoup, semble-t-il, dans la perception vive qu'ils ont de cette identité... C'est ainsi que, par le biais de deux personnages imaginaires, les différences se trahissent : la grande Famine n'est pas la Shoah, l'affaire Parnell n'est pas l'affaire Dreyfus, un baptême n'est pas une circoncision, les "troubles" de trente ans ne ressemblent guère au conflit israélo-palestinien, ou encore le "stew" n'est pas le "gesilte fish". Cependant, Declan et Arieh se ressemblent comme des frères, tant la mémoire de chacun est marquée par la guerre, la religion, l'exil et les douceurs maternelles...
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