Des romans, livres de recettes et BD pour se régaler en famille !
Avril 1945. Daniel, jeune rabbin venu d'Amérique, s'est engagé auprès des troupes alliées pour libérer l'Europe. En Allemagne, il est l'un des premiers à entrer dans les camps d'Ohrdruf et de Buchenwald et à y découvrir l'horreur absolue. Sa descente aux enfers aurait été sans retour s'il n'avait croisé le regard de cet enfant de quatre ou cinq ans, qui attend, dans un silence obstiné, celui qui l'aidera à retrouver ses parents.Quand un homme de foi, confronté au vertige du silence de Dieu, est ramené parmi les vivants par un petit être aux yeux trop grands.
Lorsque j'ai parcouru le catalogue NetGalley au début du mois d'août, je suis tombé sur le nom de cet auteur qui ne m'était pas étranger et pour cause, j'avais lu son précédent qui traitait déjà de la Seconde Guerre Mondiale sous un angle original : Vera Kaplan qui raconte l'histoire de cette juive collabo. J'avais apprécié cette première rencontre avec l'auteur et c'est donc tout naturellement que je me suis tournée vers son dernier opus.
Comme je vous le disais en préambule, la toile de fond de ce nouveau roman est la fin de la Seconde Guerre Mondiale, au moment de la libération. Certains diront encore ! Certes, le sujet a encore inspiré de nombreux écrivains cette année (vous le verrez d'ailleurs encore dans la prochaine chronique) mais il est ici abordé d'un point de vue assez original et raconte la libération des camps an avril 1945 à travers le regard d'un jeune rabbin américain, Daniel Shapiro. Il va en fait s'avérer que l'Histoire avec un grand H va vite passer au second plan. le roman va plutôt s'intéresser aux ressentis du personnage et raconter le bout de chemin que vont faire ce rabbin et un jeune garçon. Shapiro va prendre ce dernier sous son aile frappé par son mutisme et son désoeuvrement dans le premier camp qu'il visite avec les forces alliées, Ohrdruf. de là, ils ne vont plus se quitter et le héros va tenter de retrouver sa famille dans le prochain camp libéré, Buchenwald. La relation entre les deux est vraiment touchante. On ne peut que se prendre d'affection pour ce petit garçon qui a dû vivre les pires horreurs.
Quant au jeune rabbin, il va découvrir avec effarement les camps de la mort. C'est au-delà de tout ce qu'il a pu imaginer ! Il a traversé l'Atlantique avec une mission : accompagner l'armée américaine pour aider les survivants. Il n'est cependant pas préparé à ce qu'il va y trouver. Face au Mal absolu, il va jusqu'à remettre l'existence de Dieu en question. Comment réconforter ces gens qui ont vécu l'enfer avec ses seules prières ? D'un ton très religieux au début, le roman laisse de plus en plus de place à l'humain lorsque Daniel se rend compte que les oraisons se révèlent bien dérisoires face à la situation sur place. le rabbin laisse alors parler ses sentiments.
C'est un personnage très attachant qu'on sent totalement démuni face à toutes ces ombres qui cherchent lui un sauveur. Ce sentiment envers lui est renforcé grâce aux lettres de sa femme qui entrecoupent le récit. La banalité du quotidien aux États-Unis à ce moment-là qu'elle lui décrit tranche complètement avec l'horreur que lui-même est en train de vivre en Europe. Ce contraste est assez terrible et de plus en plus prégnant au fur et à mesure du livre.
On pourra peut-être reprocher à l'auteur un style assez froid pour un sujet si poignant mais au moins, on ne peut pas le taxer de faire dans le voyeurisme et le pathos. On ne peut pas, en revanche, lui reprocher de ne pas s'être documenté sur la libération des camps. Pour avoir lu quelques essais sur le sujet, il colle bien à la réalité. Dans la lignée de Vera Kaplan, Laurent Sagalovitsch reste dans la même veine mais si c'est réussi, on ne va pas lui en vouloir ! À travers le regard d'un personnage et par le bout de la lorgnette, l'auteur nous raconte un récit poignant sur un épisode de la Seconde Guerre Mondiale peu abordé en littérature.
Chronique aussi à lire sur https://thetwinbooks.wordpress.com/2019/09/04/le-temps-des-orphelins-laurent-sagalovitsch/
Daniel Shapiro, rabbin dans l’état de Washington, marié à Ethel, est apprécié des fidèles de la synagogue. Mais, il désire s’engager dans l’armée américaine pour soutenir le moral des troupes qui ont la même foi que lui.
Après un stage de formation éclair, il s’engage et va participer au débarquement en Normandie, aux combats qui l’emmène sur les différents champs de bataille jusqu’à l’Autriche.
Il va ainsi se retrouver face à l’horreur, découvrant le camp d’Ohrdruf, puis Buchenwald. Il est derrière son bureau et reçoit les rescapés qui ne veulent que des nouvelles de leurs familles, remplissant des fiches de renseignements. Mais, les rescapés sont nombreux, et il ne peut pas les recevoir tous. Une mini-révolte se déclenche quand il veut « s’arrêter là pour le premier jour ». Il n’est pas là pour cela, il veut prier avec eux.
Quand il commence à réciter des textes religieux, tout le monde s’enfuit. Comment ces survivants peuvent-ils entendre ces mots-là alors que leur Dieu a laissé faire toutes ces horreurs ?
Le doute s’installe dans l’esprit de Daniel également, peut-il, encore avoir la foi, lui-aussi. Il a choisi le rabbinat pour faire plaisir à son père et non par conviction.
Un petit garçon est debout immobile depuis le matin et il attend, alors Daniel décide de l’aider à retrouver sa famille, restée probablement à Buchenwald, alors que lui a été expédié tout seul dans un train pour Ohrdruf. Mais l’enfant ne parle pas…
Ce récit m’a plu car il envisage la Shoah l’extermination massive, les camps de concentration, d’une autre manière : un rabbin qui découvre tout cela de ses propres yeux et ne peut que douter. Il n’apporte rien de plus que ce qu’ont pu écrire Primo Levi, Semprun, Marceline Loridan-Ivens (entre autres) mais il permet d’entretenir le souvenir et de clouer le bec aux négationnistes de tout poil, les nazillons qui pullulent en Europe actuellement.
Le récit est adouci par les lettres que Daniel échange avec sa femme Ethel, leur futur bébé, car ses mots à elle sont pleins de tendresse, comme pour temporiser l’horreur.
Un grand merci à NetGalley et aux éditions Buchet-Chastel qui m’ont permis de découvrir ce livre et son auteur qui est loin d’être un débutant.
Je me suis procurée la version papier pour le faire lire autour de moi, les plus jeunes notamment…
#LeTempsDesOrphelins #NetGalleyFrance
https://leslivresdeve.wordpress.com/2019/12/10/le-temps-des-orphelins-de-laurent-sagalovitsch/
La guerre requiert des sacrifices, et ce n’est pas Ethel qui souffre de l’absence de son mari qui vous dira le contraire ni même ce dernier qui a décidé, alors que rien ne l’y obligeait, de participer à l’effort de guerre.
1945. Après une formation militaire, Daniel, jeune rabbin venu d’Amérique, est donc envoyé en Europe où il découvrira l’impensable, l’innommable, cette réalité historique qu’il reste, plus de soixante-dix ans après, difficile de décrire sans ressentir une vague d’émotions et de dégoût. D’Ohrdruf à Buchenwald, l’épreuve est difficile et la progression en ces lieux maudits intenable : il y a d’abord cette odeur qui prend aux tripes des kilomètres au loin, les morts qui s’empilent, les visages et corps décharnés des vivants qui semblent pourtant partis à tout jamais, la maladie, les fours crématoires…
Malgré l’envie de renoncer et de partir loin de toute cette horreur difficile à endurer, Daniel résiste et fait de son mieux pour apporter un peu de réconfort aux survivants. Mais à la place de ses prières, là où il passe, c’est l’envie de retrouver les êtres perdus qui prédomine… À mesure qu’il récolte les témoignages, Daniel délaisse sa fonction de rabbin pour se recentrer sur l’homme en lui, un homme plein de compassion qui tente, tant bien que mal, de trouver sa place parmi cette cohue désœuvrée. Car si les prisonniers ont retrouvé leur liberté de corps, celle de l’esprit semble bien profondément entravée…
Comment des hommes ont pu se laisser aller à tant de cruauté ? C’est en parcourant les murs hantés du sang de son peuple, même si la folie de Hitler a touché bien d’autres personnes, que Daniel se pose la question. Surgit également du fond de ses entrailles, cette autre interrogation, celle qui fait vaciller sa vie et ses certitudes : comment continuer à porter en soi l’amour d’un Dieu qui a laissé couler tout ce sang ? Daniel, qui a embrassé la profession de rabbin, plus pour faire plaisir à son père que par conviction, questionne donc cette foi dans laquelle il n’arrive plus à trouver le réconfort et les réponses qui lui permettraient d’avancer.
Daniel trouvera néanmoins la force de ne pas s’effondrer grâce à un petit garçon esseulé qu’il va prendre sous son aile. Incarnation de l’innocence bafouée, mais aussi symbole d’espoir et d’un possible avenir, cet enfant, qui préfère les regards aux paroles, sera la bouée de sauvetage du rabbin qui fera alors de son mieux pour retrouver ses parents. Espoir fou et vain ou non, peu importe, puisqu’on retiendra le symbolisme plus que le résultat derrière la quête du rabbin.
La plongée de ce dernier dans la folie humaine et les conséquences infâmes d’une idéologie nazie à vomir est entrecoupée des lettres de sa femme, Ethel. Elle y parle de cet immense amour qu’elle lui porte, du manque de l’autre, d’espoir, d’envie de fonder une famille, de ce quotidien qui, loin du front, reprend ses droits… Ces lettres pleines de tendresse et de positivité, qui apportent un peu d’air frais à une atmosphère mortifère, témoignent néanmoins du fossé qui se creuse entre ceux qui ont subi des atrocités ou qui connaissent leur existence, et les autres. Ethel est un personnage que l’on côtoie peu, mais qui m’a touchée par sa bravoure et son abnégation, cette dernière ayant, par amour et respect pour son mari, consenti à un grand sacrifice.
L’auteur immerge complètement les lecteurs dans l’enfer des camps de concentration, mais il arrive à le faire sans que l’on se sente étranglé par l’émotion. On se sent, bien sûr, incrédule puis en colère et dégoûté devant les épreuves inhumaines subies par des personnes dont le seul tort fut d’exister, mais on arrive à passer outre cette douleur pour avancer aux côtés de Daniel sans jamais détourner les yeux. Un point essentiel si l’on se rappelle toutes ces âmes qui ont péri dans l’indifférence ou, du moins, dans un déni bien pratique pour les consciences… À cet égard, j’ai trouvé la fin particulièrement sobre, mais puissante.
En conclusion, grâce à une plume puissante, vibrante de réalisme et non dénuée de cette délicatesse qui permet de mettre des mots derrière des drames sans jamais franchir la ligne de l’indécence et du sensationnalisme, l’auteur nous fait revivre un épisode noir de l’histoire mondiale que tout un chacun se doit de se rappeler pour que, plus jamais, une telle ignominie ne se reproduise. Fort, puissant et douloureux, plus qu’un livre, un devoir de mémoire !
Le narrateur est Daniel, un jeune rabbin qui malgré son mariage récent avec Ethel s’est engagé comme aumônier dans l’armée américaine. Il souhaite aider les soldats et tenter d’apporter un peu de sa foi sur les champs de bataille. Débarqué en France, il tente d’aider les soldats, même s’il fait plus souvent qu’il ne l’avait seulement imaginé la prière des morts pour tous ces jeunes gens tombés en Normandie.
Puis au sien de l’armée de libération, son chemin l’emmène jusqu’à l’indicible jusqu'à Buchenwald. Là il découvre la réalité des camps de concentration et ces survivants qui n’en finissent pas de mourir. Avec les autres militaires, il entrevoit l’absolue souffrance, le mal inexprimable.
A son départ pour Buchenwald, il prend avec lui un enfant juif totalement décharné et mutique qu’il tentera d’aider à tout prix. La main de cet enfant dans la sienne lui insufflera cet élan d’humanité qu’il a peur de perdre au milieu de tant d’horreurs inacceptables. Et de se demander : mais où est passé Dieu ! Car comment continuer à croire en un Dieu omnipotent et aimant lorsque l’on est témoin de cette barbarie.
Toute l’horreur des camps est contrebalancée par les lettres d’Ethel, qui espère, attend son mari et lui parle d’un quotidien bien banal. Comme sans doute de nombreux civils aux États-Unis ou ailleurs, elle ne peut à aucun moment imaginer ce que son mari découvre, ce que les soldats de l’armée de libération ont eu à affronter, les regards de ces hommes, ces femmes et ces enfants qui les ont hantés sans doute pendant toute leur vie.
Cela devient presque une habitude, mais Laurent Sagalovitsch écrit l’un après l’autre des romans sur l’holocauste. Ici il interroge sur le silence de Dieu, car comment et pourquoi avoir laissé perpétrer un tel massacre. Comment, s’il existe, laisse-t-il les hommes propager le mal et infliger tant d’horreurs à leur contemporains.
lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2019/08/31/le-temps-des-orphelins-laurent-sagalovitsch/
La Seconde Guerre Mondiale est apparemment le sujet de prédilection de l’auteur ; c’est une période de l’histoire qui m’intéresse beaucoup également. Je pense que l’on ne se documente jamais assez sur les terribles erreurs passées, on ne doit pas les oublier afin de ne pas les commettre à nouveau. Ici, c’est à travers un rabbin que l’auteur nous apporte un regard sur l’horrible découverte des camps lors de leur libération. Je n’avais encore jamais lu de ce point de vue ci, c’est maintenant chose faite grâce à Laurent Sagalovitsch.
Je n’ai malheureusement pas ressenti toutes les émotions que j’aurai aimé et que je m’attendais à vivre. Est-ce parce que le roman est trop court pour un véritable attachement aux personnages ? Est-ce parce que l’auteur a souhaité éviter le pathos, et que par conséquent, les sentiments ont été parfois trop survolés ? Je ne saurai pas vraiment le dire, mais je n’ai pas été plongée profondément dans cette histoire, alors même qu’elle avait toutes les chances de me plaire énormément.
Attention, je ne dis pas que ce roman ne m’a pas plu du tout, c’est loin d’être le cas ! La plume sublime de l’auteur m’a séduite et c’est un vrai plaisir de le lire, même si le sujet est difficile.
« Je ne sais plus comment nous avons rejoint les bas-fonds du camp. C’est comme si ma mémoire avait effacé toute image de ce souvenir-là. Je nous vois bien sortir de la maison dont l’imposante cheminée semblait nous narguer de toute sa hauteur sépulcrale, plantée dans l’immensité du ciel comme un poignard funéraire. Je vois le regard effaré du capitaine et ses paupières tremblantes. Je me vois en train de porter à mes lèvres la flasque de whisky. Je me vois fixer le ciel d’un air hébété, comme si j’y cherchais la trace de tous ceux dont le souvenir s’était évaporé. C’est la dernière image qui me reste. La suite a tout simplement disparu. Comme si le Temps m’avait donné congé. Je n’étais plus au monde : il ne m’intéressait plus, j’aspirais seulement à le fuir. L’idée même de Dieu m’était devenue étrangère, presque comique, une farce immonde à laquelle, de près ou de loin, je ne voulais plus participer. »
Un rabbin croise le regard d’un enfant juif de 4-5 ans et alors sa vie s’en retrouve chamboulée. Il s’y accroche pour tenter de se rendre utile, pour retrouver les parents de ce petit être brisé. Mais la désolation, l’insupportable pour la vue et l’odorat dans ces enclos de souffrance le marquera à jamais, jusqu’à remettre en question sa profession de foi. En effet, comment la garder alors que toute humanité semble disparue ?
« Par-dessus tout, j’étais frappé par la parfaite impassibilité de son visage, l’absence de toute trace d’émotion, un vide presque insoutenable dans son regard, ses grands yeux noirs semblaient en trop, comme s’ils ne servaient plus à rien sinon à contempler le spectacle de cette tragédie qui aurait emporté avec elle, dans le roulis de son invincible folie, le dernier espoir, le dernier rayon de soleil, la dernière parole amicale. »
Malheureusement, la fin m’a laissée perplexe et c’est donc un peu sur ma faim que je suis restée.
Vous l’aurez compris, je n’ai pas été emballée complètement mais c’est un roman qui offre un point de vue assez original sur un sujet traité largement dans sa globalité. De plus, l’écriture de l’auteur est clairement un point fort pour lequel je vous recommande ce livre de la rentrée littéraire. À découvrir !
Sur mon blog : https://ducalmelucette.wordpress.com/2019/08/24/lecture-le-temps-des-orphelins-de-laurent-sagalovitsch-rentree-litteraire-aout-2019/
Sujet intéressant : un rabbin américain qui découvre les camps de concentration en même temps que l'armée des alliés.
Ouvrage qui se lit bien, je ne peux pas dire le contraire.
Toutefois, j'en ressors un peu mitigée. En effet, je pense qu'il aurait pu être encore plus fort en présentant malheureusement les horreurs commises.
« Et cette odeur, mon Dieu ! Notez que c'était encore pire hier. Ce ne sont pas des hommes qui ont fait ça. Non, Rabbi, ce ne sont pas des hommes. Même des bêtes ne se comporteraient pas de dette façon...»
Daniel Shapiro, Rabbin, en parcourant les plaines de France et d'Allemagne pour donner les derniers sacrements découvre l'indicible.
En 1944, il s'est engagé aux côtés des forces alliées pour libérer l'Europe du joug nazi, il a quitté Bellevue dans l'état de Washington en laissant femme et bébé à naître.
Les lettres de sa femme sont, dans la lecture, des bulles d'oxygène.
Rien ne l'a préparé à ce qu'il découvre, il improvise, fait face...
Un enfant de 5 ans lui est confié, il est là sans ses parents et ne parle pas. Il viendrait de Buchenwald. Comment parvenir à retrouver ses parents ?
Il y a de quoi faire vaciller sa foi...
C'est un livre, encore un sur l'horreur des camps pourrait-on dire. Personnellement je crois que la fiction peut aider à faire connaître ces événements à ceux qui sont rebutés par les documents. L'auteur est obsédé, il le dit lui-même, par cet indicible chose.
Il apporte par ce roman et son écriture, le point de vue d'un religieux, et cet ouvrage est sous tendu par cette question qui interroge, croyants et athées, où était Dieu ? Pourquoi a-t-il laissé faire ?
Il démontre à quel point, les libérateurs ont été envahis par le désarroi et l'impuissance.
« C'est l'enfant qui, ce jour-là, m'a donné la force d'avancer. C'est lui qui, à l'heure où je me sentais perdu pour ce monde, prêt à renoncer et à vivre une existence marquée au seau de la honte et du déshonneur, m'a extirpé de mon désespoir et m'a ramené à la lumière. Lui, et personne d'autre. »
Les décennies sont passées, des horreurs sont encore commises aux quatre coins du monde, les survivants et témoins sont de moins en moins nombreux, les témoins n'ont sûrement pas tout dit, alors oui à la fiction comme celle-ci, bien documentée, très bien écrite, sans voyeurisme, juste avec la conscience d'un auteur qui ne veut pas que le monde oubli.
La fiction comme devoir de mémoire, je dis oui.
De la découverte des chambres à gaz...
« Personne. Elles sont restées gravées au plus profond de mon être et quand, malgré toutes mes précautions, leur souvenir réapparaissait, lorsque, au hasard de la journée, dans l'arbitraire de la mémoire traumatique, je revoyais avec une précision presque surnaturelle l'écheveau de ces corps suspendus à des crocs de boucher, je m'interrompais au beau milieu de mes activités pour laisser déferler les images. Jamais je n'ai pu expliquer à mon entourage la raison de ces absences. Jamais je n'ai pu trouver les mots. »
Merci à Babelio et aux éditions Buchet-Chastel pour ce livre.
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 16 aout 2019.
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