Blanche vient de perdre son mari, Pierre, son autre elle-même. Un jour, elle rencontre Jules, un vieil homme amoureux des fleurs...
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On ne tarit pas d’éloges sur S. A. Cosby et après avoir refermé Le sang des innocents, j’en comprends les raisons.
Dans le comté fictif de Charon, au Sud des États-Unis, nous rencontrons Titus, premier shérif noir des lieux. Sa nomination a suscité de nombreuses réactions, haine de la part des Blancs racistes, dédain de la part de certains Noirs qui l’accusent d’avoir « changé de camp » et pour d’autres encore, l’indifférence. Il règne donc un climat poisseux à Charon et chaque action de Titus entraine son lot de conséquences. Alors, quand une fusillade éclate au lycée, notre shérif n’aura pas le droit à l’erreur. Et quand il tire sur le fil de cette « presque banale » fusillade, c’est toute une pelote de purin qui vient avec…
Je ne m’attendais pas à aimer autant ce roman. En premier lieu, son personnage principal est admirable. Titus est un ex-agent du FBI qui est retourné sur sa terre natale pour épauler son père en convalescence. Est-ce bien la seule et unique raison de ce changement radical de carrière ? Titus est un homme qui se bat pour sa ville du Sud où Blancs et Noirs peinent toujours à cohabiter. A Charon, vivent des détraqués, des alcooliques, des fanatiques religieux, des péquenauds. Et pourtant, on perçoit l’espoir qu’il y place et son envie de faire le bien derrière l’insigne étoilé. Titus est un homme fort, intelligent, qui dissimule des fêlures, ne le rendant que d’autant plus attachant. Et sans oublier ses réparties dont je me suis délectée.
Le second point positif, c’est l’écriture immersive de Cosby. J’ai cru en cette ville, criante de vérité. Elle symbolise ce que les hommes ont de pire et de meilleur en eux. C’est aussi le reflet d’une Amérique fracturée qui porte les stigmates de l’esclavage et de la ségrégation. L’auteur arrive à retranscrire énormément cette ambiance particulière et moite.
Enfin, j’ai aimé ce mélange de roman noir, polar mais aussi roman social. Pour toutes ces raisons, Le sang des innocents est un coup de cœur. Il ne me reste plus qu’à découvrir les précédents romans de l’auteur !
Titus Crown est noir et par un concours de circonstances, a été élu shérif à Charon après avoir travaillé au FBI. Il est donc de retour dans ce comté rural qui est celui de son enfance et qui se situe au coeur d'un Sud qui n'a pas changé. le racisme y fait encore rage sur cette terre qui porte déjà bien assez la colère et le sang, les marques de l'esclavage toujours à vif. Titus va alors se confronter à des Blancs qui pensent encore lui être supérieurs et qui s'élèvent afin que leur passé - dont ils sont fiers - ne soient pas oublié. Mais en portant désormais l'insigne de shérif, il va tout faire pour protéger l'ensemble des citoyens de sa ville afin que cesse toute forme d'ostracisation.
« "Pas les mêmes origines culturelles", hein ? Vous avez grandi au même endroit, que je sache. La seule différence entre vous, c'est que toi, t'es noir, et lui, il est raciste. »
Toutefois, il sera confronté à une affaire qui l'emportera tout droit dans la gueule de l'enfer. Entre tensions raciales et croyances religieuses, il tentera tant bien que mal de découvrir la vérité.
« Révérend, si vous aviez vu tout ce que j'ai vu, vous sauriez que le diable n'est que le nom qu'on donne aux choses horribles qu'on se fait les uns aux autres. »
Tout commence par une fusillade dans le lycée de la ville. Latrell, un jeune Noir, a tiré sur le prof (Blanc) préféré de tous, M. Spearman. Avant de se faire abattre par la police, il donne une information à Titus sur ce qui pourrait expliquer son geste. S'en suit alors une enquête semée d'embûches dans laquelle le Mal prend toute la place et qui marquera à jamais Titus et son équipe.
« "La vérité est encore à faire ses lacets que le mensonge a déjà parcouru la moitié du globe", avait coutume de dire Helen Crown. »
Suite à la mort de Latrell, Titus se verra constamment écartelé entre les Noirs qui l'accusent de trahison et qui crient à la bavure policière, et les Blancs qui ne supportent pas de le voir porter l'uniforme. Sans oublier des réminiscences de son passé au FBI qui le hantent constamment. La résolution de l'enquête s'avèrera pénible. Heureusement, il pourra compter sur le soutien de ses proches et notamment de son père qui est fier de voir son fils endosser le rôle de shérif.
L'écriture est fluide, portée par la douleur d'un Sud sanglant et sans concession mais aussi par des réflexions sincères sur la vie. le texte n'est pas non plus dénué de touches d'humour, ce qui apporte un peu de légèreté au sein de cette histoire très sombre.
« Après tout, si Jésus voulait pas qu'on boive, il aurait pas transformé l'eau en vin »
C'est un texte marquant et malheureusement toujours d'actualité concernant les sujets qu'il met en avant, à savoir le rejet de l'autre et notamment la haine raciale alors même que la religion - que les suprémacistes portent pourtant en étendard - délivre des messages diamétralement opposés en prônant l'entraide, la compassion, la bienveillance. Sous couvert d'un Dieu qu'ils ont façonné à leur image, ils expriment toute leur cruauté et leur détestation envers celles et ceux qu'ils considèrent comme étant inférieurs à eux. C'est une folie qui demeure et qui semble éternelle, comme elle l'est au sein du comté de Charon qui, une fois encore, a vu se déverser le sang d'innocents.
« Parfois, le deuil est un amour inexprimé. Parfois, c'est l'incarnation du regret. »
Un roman noir, un roman policier, à découvrir sans attendre. S.A. Cosby nous délivre un texte au message fort à travers une enquête qui mêle la noirceur profonde de certains hommes à la bonté et à la force courageuse de son personnage Titus Crown.
Sur mon blog : https://ducalmelucette.wordpress.com/2025/02/08/lecture-le-sang-des-innocents-de-s-a-cosby/
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