"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Il y a ceux qu'on vient toujours chercher dans les gares, les aéroports, et puis ceux qui plongent seuls dans les souterrains du RER ou partent en trainant leurs valises à la recherche d'un bus, d'une voiture... A l'aéroport où son fiancé était censé l'accueillir, Elisabeth ne voit personne. Désemparée, elle hésite, puis avise le dernier taxi en vue. Le chauffeur tient une pancarte au nom de la cliente qui décidément n'arrive pas : Emma Auster.
Ce nom si romanesque est un déclic : Que se passerait-il si Elisabeth prenait sa place ? Et si c'était enfin l'occasion de réaliser un vieux songe : changer vraiment de vie, au lieu de n'en donner l'illusion en jouant mille personnages... Qui d'entre nous n'a pas pensé, quitter la ville pour se fondre dans le paysage, disparaître pour se réinventer. Et la voilà partie pour vivre une vie qui n'était pas la sienne.
Peut-on devenir l'autrice de sa propre existence, ou le réel nous rattrape-t-il inéluctablement ? Un vertigineux jeu de miroir où les strates de la fiction se déplient et se répondent, dessinant un portrait de femme multifacettes. Une femme singulière et universelle, celle qui au fond de nous n'en finit pas de se chercher et d'imaginer un ailleurs...
"Le ciel était criblé d’étoiles. Certaines brillaient intensément, d’autres devaient lutter pour ne pas s’effacer. Hésitant entre humiliation ou révolte, elles scintillaient une dernière fois, vertes ou bleutées, mornes traces d’un feu d’artifice raté."
Malgré une idée de départ intéressante, une écriture sensible, je n'ai pas réussi vraiment à accrocher à ce roman.
C'est une belle histoire que nous confie I. Carrée. On se laisse prendre au jeu des "si" avec beaucoup de plaisir et on suit le nouveau quotidien d'Emma/Elisabeth avec curiostié et bienveillance jusqu'à son dénouement.
Concernant l'interlude, ... je ne l'ai ni "compris", ni apprécié. Cependant, il ancre le roman dans son époque ! C'est un témoignage sensible, humain, sur le quotidien pendant le confinement causé par l'épidémie de Covid 19. Un beau souvenir pour le futur !
Une nouvelle vie commence pour Élisabeth lorsque, sur un coup de tête, elle prend le taxi d'une autre femme et devient Emma Auster. Elle ne sait pas où le taxi l'emmène... Elle va devenir la nounou de deux jeunes enfants et se mettre à photographier les oiseaux, la passion de celle qui aurait dû être la nounou des enfants...
Isabelle Carré nous entraîne dans ''le jeu des si'' et nous interroge : qui n'a jamais rêvé de disparaitre sans laisser d'adresse pour recommencer sa vie ailleurs ?
J'ai trouvé cette idée fort originale, même si, je l'avoue, j'ai été un peu déroutée par ce personnage, et ai eu l'impression de perdre le fil de l'histoire à certains moments...
J'ai bien aimé la vie d'Emma au village, sa relation avec les enfants et leur mère, les gens qu'elle observe lorsqu'elle va au café ou à la boulangerie. Le passage sur les japonais ''évaporés'' est vraisemblablement l'une des clés de cette histoire complexe.
Un roman qui laisse une part de choix à l'imagination et dans lequel plusieurs histoires s'entremêlent. Cette fiction a su me surprendre d'un bout à l'autre car il est quasi impossible de prévoir comment les personnages vont évoluer. Je ne suis cependant pas certaine d'avoir tout saisi.
Élisabeth dans la peau d'une autre femme Emma va suivre un chemin étrange entre rêves, fictions...et réalité (qui ne l'est pas) difficile à suivre tellement les glissement entre ces mondes sont flous. Étrange construction et je ne sais pas vraiment ce que j'ai lu, compris.
J'ai été décontenancée par ce roman, essentiellement par la construction du texte. Le récit relativement classique pour le début et la fin - Elisabeth-Emma s'intégre dans un village reculé et se crée une vie avec nouvelle famillle amicale et amoureuse - encadre un autre récit dont la narratrice est plus proche de l'auteure, qui raconte une période de changement de vie aussi. Lors du premier confinement, cette période de non-liberté oblige à re-vivre ensemble et à re-découvrir son conjoint, et la narratrice découvre qu'il la trompe. La narratrice passe par une période émotionnelle intense, par un questionnement de la réalité et s'en sort en vivant de fantasmes, de rêves d'une vie vécue, cachée, avortée.
Cette partie du récit, plutôt banale m'a surprise, je n'ai pas trouvé le lien avec le récit premier, si ce n'est la vie réelle/fantasmée d'une femme, son questionnement sur sa vie. Isabelle Carré s'est fait plaisir en imaginant ce jeu des si, elle a exploité des pistes variées et laissé voguer son imagination de manière débridée, imaginant même une passion féminine et poétique, laissant toute sa place à la contemplation bucolique.
Pourtant l'idée de départ me parait géniale et on sort de ce récit en se disant "et pourquoi pas ?". Le personnage principal, Elisabeth, jeune femme presque mariée, sans enfant, inaugure ce jeu de hasard et de courage, prendre la place d'une autre : Emma Auster, la vie d'une autre pour changer de vie, pour se réinventer, pour vivre finalement. Et qu'en serait-il de nous ? à l'instar de l'auteure, on y réfléchit à défaut d'agir.
L 'arrivée dans cette famille où elle sera nounou et son acceptation facile est difficilement crédible. La fiction s'empare très rapidement du personnage et elle imagine une vie aux personnages qu'elle côtoie et se réinvente une vie. A un moment, je me suis perdue dans les rêves, les fantasmes ou les événements réels ou fictifs.
Par le biais de ses personnages, Isabelle Carré met en jeu les choix et le hasard dans les vies de femmes, s'interroge sur la place de ces femmes, sur leur relation aux autres mais surtout à soi. Mais surtout elle met en route notre imagination et notre questionnement.
On a tous un jour l’envie de tout abandonner et de changer de vie.
Alors pourquoi pas, prendre le nom de quelqu’un sur une pancarte de taxi à l’aéroport et voir où la voiture nous mène.
Ce début ludique et prometteur, va malheureusement s’arrêter assez rapidement pour moi, souci de vraisemblance, peut-être. Même si c’est un roman, je n’ai pas réussi à m’installer dans une histoire, qui d’un coup, quitte une situation pour nous replonger dans le premier confinement.
J’aime beaucoup Isabelle Carré, son jeu d’actrice, et son écriture, mais là, je suis un peu désarçonnée….
Le jeu des si – Isabelle Carré
Elisabeth est femme d’une quarantaine d’années brossées d’instable, une femme qui représente le mal de vivre du moins dans la peau que l’autrice veut bien nous la décrire.
Aussi dans le « jeu des si » est-il plus enviable de changer de peau et de changer de vie ?
Elisabeth devient Emma. De femme de bureau à la vie ennuyeuse, elle devient une nounou et va s’occuper d’enfants dans le Pays basque.
Mais le « si » dévoile aussi son pluriel, la dure réalité qui tourmente comme celui de l’adultère et de la Covid qui prend presque une place importante dans le roman.
Isabelle Carré a une écriture très agréable et accessible. L’histoire n’est pas marquante ; elle n’est pas celle que j’espérai à l’instar de « Quelqu’un d’autre » de Tonino Benaquista qui est plus percutant, plus brillant.
Mon ressenti en lisant ce livre est celui d’une femme qui a envie de changer de peau sans véritablement y arriver. La façon de procédé à intégrer le rôle de nounou est assez confus comme pour noyer le lecteur…Il m’a semblé à la découverte de chapitres d’être de temps à autre dans une autre histoire, dans une nouvelle sans véritablement arriver à y en sortir.
Isabelle Carré réussit à y insérer des phrases d’auteurs comme Kundera qui redonne un regain à cette histoire romancée, mais n’entraîne pas le lecteur dans son imaginaire et l’on s’ennuie un peu.
Dommage !
Destinées en miroir, recherche d’un ailleurs, qui se dessine lorsque le passage à l’acte élargit le champ des possibles.
Elisabeth ne se satisfait plus d’une vie de couple centrée sur le désir de maternité. Malgré tout, elle franchit les frontières du rêve lorsqu’atterrissant dans un aéroport du sud-ouest de la France, elle se substitue à une Emma qu’un chauffeur de taxi attendait. Exit sa vie d’avant, son travail, son couple, ses parents. Elle est devenue Emma, baby-sitter, photographe ornithologue par passion.
La jeune femme n’est pas insensible au charme de Marc, qui squatte comme elle après ses tâches de la journée, le café de la Providence.
Alors qu’on s’est bien installé dans cette histoire, démarre une autre récit, pendant le premier confinement, en Bretagne, alors que les familles vivent en vase clos au rythme des sorties d’une heure, justifiées par une attestation dérogatoire. Le huit-clos décrété laisse peu de place pour les secrets et La narratrice surprend une conversation téléphonique hautement douteuse. A la recherche d’un moyen radical pour neutraliser sa rivale, la jeune femme nous entraine entre rêves et réalité.
Mais on retrouve Elisabeth Emma et on assiste à la fin de l’aventure.
C’est assez confus. L’histoire d’Elisabeth-Emma est assez invraisemblable. L’alternance permanente des rêves, de l’imagination et d’une certaine réalité n’est pas des plus heureuse. Ce procédé marche sans doute mieux sur les écrans. On perçoit d’ailleurs la dimension cinématographique du récit.
Peu séduite par l’écriture, je garde une impression de flou et d’histoires inabouties.
288 pages Grasset 30 mars 2022
#Lejeudessi #NetGalleyFrance
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !