"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
«Personne ne connaît la route. Personne ne l'apprendra jamais. Et à quoi servirait-il d'énumérer les villages et hameaux, les petites routes, les virages et les détours ? Le peintre non plus ne voit pas le paysage. Il est allongé dans la pénombre de la Citroën, protégé par des rideaux gris qui ondulent. Seule sa vie lance encore une fois son cri du n fond de ses souvenirs ottants, dans la douleur endiguée, dans les bribes des anciens désirs, dans la peur des rêves qui continuent à se tisser. C'était son dernier incendie. Personne ne connaît la route. Personne ne l'apprendra jamais. Personne ne peut savoir qui est l'homme allongé dans le fourgon mortuaire qui passe. Il n'y a que les tableaux, les rares tableaux qu'il n'a pas déchirés et brûlés. Personne ne le connaît.» Caché dans le corbillard qui le conduit de Chinon à Paris pour y tenter l'opération qui seule peut le sauver de l'ulcère à l'estomac dont il sou re depuis des années, le peintre Chaïm Soutine, durant les 24 heures que va durer le trajet, se remémore, en un ux d'images parfois délirantes provoquées par la morphine, toute son existence. À demi ctif, à demi historique, le roman relate ainsi les divers épisodes de la vie de Soutine, depuis qu'il a choisi d'enfreindre l'interdit qui frappait les images dans le shtetl de son enfance : le rêve de devenir un grand peintre, poursuivi de Vilnius à Paris, alors capitale mondiale de l'art; les années de bohème à Montparnasse et l'amitié improbable avec Modigliani; le succès soudain, avec la rencontre du Dr Barnes, son mécène américain. Mais ces années dorées qu'accompagnent les deux gures féminines, Gerda Groth et Marie- Berthe Aurenche, prennent brutalement n avec la guerre et ses persécutions, qui l'ont contraint à fuir Paris malgré sa maladie et, nalement, au stratagème de ce dernier voyage et à tous ces détours pour échapper aux gri es de l'occupant. Dans son délire, Soutine, qui croit que seul le lait peut le guérir de son ulcère, s'imagine avoir été conduit dans un paradis blanc, à la fois hôpital et prison, où il rencontre un mystérieux Dr Bog, qui lui promet la gué - rison s'il renonce à la couleur...
Le roman de cette existence tourmentée, écrit dans un style qui parvient à donner un équivalent de la èvre qui anime les coups de pinceau du peintre, nous parle avec force de l'enfance et de
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