#RL2017 ça y est, c’est parti ! Découvrez les avis de nos lecteurs sur cette sélection
1609 : Christovao Ferreira, jeune jésuite portugais plein de ferveur chrétienne, débarque à Nagasaki. Ce port est alors un panier de crabes : trafics d'or, de soie, d'esclaves auxquels s'adonnent des commerçants du monde entier. Le sud du Japon devient par ailleurs un terrain où s'affrontent les intérêts impérialistes des Anglais, des Espagnols, des Portugais, des Hollandais et où s'importent leurs querelles religieuses : protestants contre catholiques.
Accueillis d'abord avec sympathie, les missionnaires sont bientôt suspects aux yeux des Shogun Tokugawa qui dirigent le pays d'une main de fer. On voit en eux l'avant-garde des conquistadors du roi d'Espagne. Commencent alors d'impitoyables persécutions. Passé dans la clandestinité, Ferreira est arrêté, mis à la torture.
Il a le choix : mourir en martyr comme tant de ses semblables ou apostasier et travailler dans les rangs de l'Inquisition nipponne...
Dans ce Japon énigmatique « tout à l'envers de nos moeurs » où il a si longtemps vécu, et en ces temps où le doute métaphysique a frappé les esprits les plus éclairés d'Europe, Ferreira, lui-même ébranlé dans ses convictions, cèdera-t-il à ses bourreaux?
Avec ce roman « historique » plein de noire ironie, Morgan Sportès nous tend une sorte de miroir où, à trois siècles de distance, se reflètent d'Orient en Occident les mêmes problématiques : Dieu, l'argent, le choc des civilisations, la liberté de commercer et de circuler et - mot déjà très en vogue à l'époque - la souveraineté des Etats.
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C'est porté par sa foi et galvanisé par l'exemple de saint François-Xavier, mort en martyr en 1552, que le jeune jésuite portugais Christóvão Ferreira arrive à Nagasaki en 1609. Sa mission d'évangélisation tourne court quand les japonais décident de mettre un terme au prosélytisme exacerbé des chrétiens. S'ils continuent à commercer avec les anglais, espagnols, portugais et autres hollandais, les nippons refusent très vite leur religion jugée extrémiste et intolérante et se méfient des velléités colonisatrices des ibères. Et ils le font savoir ! Les missionnaires et les convertis sont pourchassés, arrêtés, torturés et doivent renier leur foi ou mourir en martyr. Dès 1614, Ferreira entre dans la clandestinité et survit ainsi en territoire ennemi jusqu'à son arrestation en 1633. Mis à la torture, le jésuite ne met pas longtemps à abdiquer. Il réclame grâce, apostasie et se convertit au bouddhisme. Contraint à se marier pour prouver sa sincérité, Ferreira devient mari et père, traducteur lors des pourparlers commerciaux et pousse la traîtrise jusqu'à écrire un pamphlet virulent contre sa religion de naissance. Lâche, sceptique ou les deux, Christóvão Ferreira reste une énigme en même temps qu'une plaie dans l'histoire du christianisme.
D'abord il faut saluer l'immense travail de documentation qu'il a fallu fournir pour écrire ce roman qui dresse un vivant portrait du Japon du XVIIè siècle, moment-clé où les shoguns Tokugawa s'alarment de la présence des occidentaux dans leur pays sans pour autant renoncer au commerce des produits venus des comptoirs chinois. Bien décidés à rester maîtres chez eux, ils imposent des conditions de plus en plus drastiques aux marchands hollandais, espagnols ou portugais. Dans cette société très hiérarchisées et protocolaires, les occidentaux font figure de sauvages irrespectueux. Leur orgueil, leur supériorité supposée et le prosélytisme les ont conduits à excéder les japonais qui ont pris les mesures adéquates : interdiction aux hommes d'église de fouler le sol japonais, désarmement des navires et construction d'une île artificielle dans le port de Nagasaki pour les ''parquer'' durant leur séjour. Les catholiques et les convertis sont torturés et contraints à mourir ou à apostasier. Dans cette guerre de religion, le fanatisme n'a pas de limites. Dans toute l'Europe, des hommes sont prêts à venir mourir en martyr sur le sol nippon tandis que les shoguns perfectionnent leurs techniques de torture.
Ce moment d'histoire, centré sur la personnalité ambiguë de Christóvão Ferreira, est raconté par un Morgan Sportès au ton mordant. Il s'en prend aussi bien aux fanatiques, qu'aux apostats, aux marchands qu'aux japonais avec une espèce d'ironie légèrement condescendante. Cela pourra gêner les croyants mais amuser les autres. Car il ne faut pas oublier que derrière l'humour se cachent des sujets sérieux comme la foi, la manière dont certains veulent imposer leurs croyances, l'ingérence des occidentaux dans des états souverains et bien sûr l'extrémisme qui rend aveugle et sourd.
Parfois difficile d'accès, ce roman, qui n'en est pas tout à fait un, est une mine d'informations sur l'époque et ses mœurs. A réserver aux passionnés de théologie et du Japon.
Dans ce nouveau roman de Morgan Sportès, on découvre le Japon du 17éme siécle. Cette société ultra-hiérachisée accueille sur ses terres des marchands venus d'Europe, portugais, hollandais ou anglais, désireux de faire du commerce avec le shogun. Mais au-delà du commerce, ils souhaitent évangéliser et convertir , les habitants de l'île. Sauf que ces évangélisateurs tombent sur un "os" , le shogun , qui craignant que les Européens ne soient là que pour conquérir son pays va mettre en place une politique radicale envers les catholiques posant le pied sur son île. Parmi eux , Ferreira , qui devra prendre la bonne décision, renier sa religion et survivre ou mourir en martyr.
Le première chose a noter concernant ce roman, c'est le travail de recherche monumental accompli par l'auteur. Les connaissances du monde japonais, et de l'époque sont indéniables et on apprend beaucoup de choses. Un tel déploiement de connaissances qui s'accompagne parfois de longueurs alourdissant le récit. Parfois il est même difficile de s'y retrouver tant les personnages foisonnent.
Le personnage principal, à travers ses réflexions, permet d'aborder des thèmes qui trouvent écho dans le monde actuel, conflits religieux, argent, commerce, traitement des immigrés, mais j'ai eu du mal à m'attacher à lui. Trop controversé et volatile à mon goût j'ai eu du mal à lui trouver des points positifs.
Le style d'écriture est bon, fluide et les descriptions réalistes valent le détour , que ce soit pour l'architecture d'une île construites pour les migrants, ou pour les différentes tortures imaginées par les hommes du Shogun pour faire régner la Terreur.
En bref, un bon livre très documenté à réserver aux lecteurs en quête de connaissances sur le 17eme siècle au Japon.
En digne Exploratrice 2017, ma mission première concernant ce roman – outre le fait de le lire, bien évidemment ! – est de donner mes premières impressions une fois parvenue à la page 100… Ça tombe bien justement, c’est pile la fin de la première partie !
Si la couverture est d’une élégante sobriété, le résumé est quant à lui richement étoffé.
A la manière d'un brillant et captivant professeur d'histoire, l'auteur nous livre ici un roman historique se déroulant dans le Japon du XVIIème siècle, et nous narre plus précisément l'histoire de Christóvão Ferreira, jeune jésuite portugais ayant quitté son pays d'origine pour aller prêcher la bonne parole au pays du Soleil Levant... Une bonne parole à laquelle il renonce pourtant bien vite, après "seulement" cinq heures de mise au supplice de la fosse, apostasie et se convertit au bouddhisme avant d'intégrer l'Inquisition nippone...
A ce stade, il est indéniable que l'auteur s'est particulièrement bien documenté pour nous offrir un ouvrage érudit sur la question. L’écrivain ne nous épargne rien quant aux cruautés imaginées par les Japonais, tristement dignes de celles de Romains de l'Antiquité... Pour autant le ton employé est teinté d’une noire ironie qui permet d’alléger le propos.
La plume de l'auteur, originale et soignée, fascinante et décalée, ouvre à d'intenses réflexions. Des réflexions qui ne sont sans doute pas terminées, aussi vais-je me replonger sans délai dans la lecture de ce roman fascinant...
Avis final...
Le pitch : A la manière d'un brillant et captivant professeur d'histoire, l'auteur nous livre ici un roman historique se déroulant dans le Japon du XVIIème siècle, et nous narre plus précisément l'histoire de Christóvão Ferreira, jeune jésuite portugais ayant quitté son pays d'origine pour aller prêcher la bonne parole au pays du Soleil Levant... Une bonne parole à laquelle il renonce pourtant bien vite, après "seulement" cinq heures de mise au supplice de la fosse, apostasie et se convertit au bouddhisme avant d'intégrer l'Inquisition nippone...
Certes coutumier de cette partie du monde, il est toutefois indéniable que l'auteur s'est particulièrement bien documenté pour nous offrir un ouvrage érudit sur la question. Dès lors, l’écrivain ne nous épargne rien des cruautés imaginées par les Japonais, tristement dignes de celles de Romains de l'Antiquité... Pour autant le ton employé est teinté d’une noire ironie qui permet d’alléger le propos au fil des différentes parties et des chapitres qui les composent. Dès lors c'est religieusement (c'est le cas de le dire !) que j'ai lu les propos du Professeur Sportès avec un intérêt d'une rare intensité, captivée que j'étais par le déroulement de cette sombre période de l'histoire nippone, tendue par le projet d’une éradication totale de l’influence chrétienne sur son sol... Une influence moins religieuse que politique, avec la menace que représentait en réalité le Roi d'Espagne derrière elle. C'est aussi fascinant que riche d'enseignement pour moi qui, je l'avoue, ne connaissais absolument rien du Japon, pas plus que je ne connaissais cet épisode de l'histoire de la chrétienté dans le monde.
Une histoire de l'Histoire vouée à se répéter ? Peut-être bien... Car au-delà du récit, l'auteur nous soumet à une intense réflexion presque philosophique sur notre actualité... En effet les djihadistes qui s'envolent vers la Syrie pour mourir en martyr au nom d'Allah ne sont-ils pas ces Portugais d'hier qui voguaient vers le Japon pour mourir en martyr au nom du Christ ? Mais la religion ne subit-elle pas quelques maux et travers tant politiques que financiers qui ne lui appartiennent pourtant pas ? Quant à Ferreira, est-il le plus grand des traîtres à la chrétienté ou au contraire avait-il finalement raison de renoncer à sa religion pour sauver sa propre vie et assurer ses intérêts ?
D'autres questions du genre, je m'en pose toujours, et je m'en poserai sans doute encore longtemps, tant la plume de l'auteur, originale et soignée, fascinante et décalée (exception faite de ces "Hi Hi !" distillés tout au long du texte que j'ai trouvés agaçants et déplacés) ouvre à d'intenses réflexions et autres remises en question.
En bref, "Mettre Ferreira la tête en bas, n'était-ce pas la meilleure façon, la plus subtile, de lui faire voir enfin le monde à l'endroit ? De lui remettre les yeux en face des trous ?" Et nous ?
Chronique #Explolecteur
Japon, XVIIe siècle, Christovao Ferreira est un jeune jésuite portugais arrivé à Nagasaki pour prêcher la bonne parole chrétienne auprès des Nippons. Le commerce est florissant sur cette île où les Portugais ont coutume de venir vendre de la soie, de l’or ou encore des esclaves. Mais ils ne sont pas les seuls à s’adonner à ces trafics, les Hollandais sont également prêts à tout pour avoir leur part du gâteau. Et autant dire que ces deux camps ne sont pas franchement en bon terme : les querelles religieuse (catholique et protestant) ne sont à cette époque pas tendres.
Accueillis d’abord avec sympathie, les jésuites portugais vont bientôt faire l’objet de représailles par les shoguns qui dirigent le pays avec poigne. Les persécutions vont alors s’enchaîner et Christovoa Ferreira sera arrêté puis torturé jusqu’à son apostasie. L’ex-prêtre va alors être marié à Kikou, une jolie jeune femme étrangement fervente des assassinats par le feu, et travailler pour l’Inquisition nippone. C’est alors une véritable traque aux chrétiens qui se met en place durant plusieurs années. Plus un seul chrétien, plus aucune forme de chrétienté ne doit exister au pays du soleil levant et des cerisiers en fleurs. Plus aucun commerce ne doit s’effectuer avec eux. Christovao Ferreira, désormais apostasié, reniera-t-il totalement ses croyances au profit de sa vie ?
Parsemé de notes d’humour grinçantes et de petits commentaires sarcastiques mais excellents, Morgan Sportès offre un véritable roman historique à la fois grave et caustique. L’auteur m’a littéralement embarquée dans une époque que je connais peu et qui m’a demandé quelques recherches en amont afin de pouvoir suivre le déroulé de ce récit ô combien éprouvant. Eprouvant pour trois raisons : la première étant que j’avais dans l’idée que le Japon - pays réputé pour sa beauté sous toutes les formes et son accueil - n’était pas un pays pouvant être violent. Et quel choc de découvrir la barbarie dont ils ont pu faire preuve à l’égard des autres peuples.
La deuxième est cette analyse constante qu’il faut savoir mener pour comprendre tout l’intérêt de ce récit historique. En effet, au-delà de l’histoire de Christovao Ferreira, de l’invasion des Portugais au Japon et la persécution dont ont été victimes nombre d’innocents au nom d’une religion jugée intrusive, se dresse peu à peu devant nos yeux le parallèle que l’on peut faire avec notre monde actuel. La folie religieuse chrétienne, où des prêtres disposés à mourir en martyr au nom de Dieu, n’est pas sans rappeler la folie djihadiste. La fermeture des frontières du Japon avec le commerce extérieur nous fait inévitablement penser au Breixit et les jeux de pouvoirs des impérialistes de l’époque ne sont au fond pas si éloignés de ceux menés par nos Etats actuels.
Enfin la troisième raison se veut quant à elle moins objective, Le ciel ne parle pas fut pour moi une lecture fastidieuse, malgré toute la dimension historique et géopolitique passionnante, l’auteur m’a régulièrement perdue parmi les dates, les noms ou encore les détails. Et en ce sens cela a clairement nui à tout l’intérêt que j’ai pourtant pu trouver dans ce roman. Un roman, donc, dont je sors mi-figue mi-raisin : instruite certes, mais peu séduite malgré tout.
Avis à la page 100 :
Morgan Sportès nous transporte dans le Japon du XVIIe siècle à l’époque où les shoguns et autres grands dirigeants se livrent à la traque des jésuites.
On y suit ainsi Christovao Ferreira, ex-prêtre jésuite qui après des heures de torture a renié ses convictions et sert désormais l’Inquisition nippone.
Entre passages historiques et reconstitution fictionnelle de la vie de cet ex-prêtre, on plonge dans les dédales de la vie politique, religieuse et commerciale d’un pays tout entier. On plonge dans l’Histoire et ses horreurs. Et l’on se demande déjà si les siècles ont changé quelque chose à nos comportements …
Parsemé de sombre ironie et d’humour grinçant, l’auteur offre un récit minutieux qui requiert toute l’attention. N’étant pas une grande connaisseuse de cette époque et du Japon, il m’a fallu entreprendre quelques recherches pour réussir à suivre les propos de l’auteur. Une lecture enrichissante donc du point de vue historique, et qui prête à sourire mais qui pour le moment me laisse un peu sur la réserve avec la crainte de me lasser rapidement, y voyant déjà quelques redondances dans les chapitres.
"Le ciel ne parle pas" de Morgan Sportes est un roman historique qui nous raconte l'apostat (renoncement à Dieu et à la Chrétienté) de Christovao Ferreira, jeune jésuite Portugais parti prêcher pour sa paroisse au Japon dans le début des années 1600.
Ce roman est comme un cours d'histoire (d'ailleurs l'auteur a un nom de prof d'histoire ;-)) mais qui serait vraiment passionant ! (parce que moi les cours d'histoire ça me donnait plutôt envie de dormir qu'autre chose).
Roman historique avec un fond fortement philosophique (pourquoi tant de haine ? faut-il accepter de se renier pour sauver sa peau ? Peut-on comprendre les extrêmes ? L'histoire est-elle un éternel recommencement ?), "Le ciel ne parle pas" nous décrit avec une précision particulièrement bien documentée, une époque sombre où les Japonais, las de se faire piller leurs richesses et leur culture par le tout puissant empire Espagnol / Portugais; et par les papes successifs au nom de la religion, décident de reprendre les rennes de leur pays.
Et les Japonais ont autant de raffinement et d'inventivité dans la beauté que dans la haine...
J'aime beaucoup ce roman, il y a de l'action, il y a de la philosophie, il y a de l'humour (noir pour dédramatiser la violence extrême de ce qui est décrit). Simplement un peu trop de dates et de noms mais un prof d'histoire ne se refait pas ;-) Je me lance tout de suite dans la suite !
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