"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'Annonce faite à Joseph nous plonge dans l'ambiance colorée et chaleureuse des militants des années soixante. Ceux pour qui l'avenir était radieux, Staline un prophète et la sexualité une irrésistible tentation...
Ivan Sigg a écrit son roman comme on étale sur une table les photos de son enfance. Une série de portraits drôles et attachants. Cinquante clichés qui vont du 6 août 56 au 14 juillet 1974. Dans cet album imaginaire, confectionné en hommage à l'époque où les militants croyaient dur comme fer à la légitimité du rideau du même nom, on rencontre : Vladi (comme Vladimir, le tsar des bolcheviks), qu'on retrouve sur toutes les photos puisque c'est lui le héros ; Monca, la petite soeur (on ne dira jamais assez l'importance des soeurs dans la formation des jeunes garçons des années soixante) ; Marie, la mère. Elle vient du Midi, se prétend paysanne mais, en vrai, elle est professeur d'angliche (une vraie, comme l'Education nationale n'est plus capable d'en former) ; Mamidumidi, la mère de Marie. Institutrice géniale, elle bourre Vladi et Monca de coings, de miel, de nougats et de biftons ; Joseph (comme le deuxième tsar des bolcheviks), le père. Venu de Suisse allemande, il est grand spychiaralyste pour la tête des enfants tordus et champion du monde du combiné mauvaise foi et gros mots ; Aztèque, la mère de Joseph, dite aussi Mamissézième. Et aussi Jules, Opale, le grand Yan et le petit Mimi, les meilleurs amis ramenés d'Algérie ; Boulet-Djinn et Irma ; Fidel et Mayou ; Boulet-quiqui et Fauchon, Gigi, Bibi et Jojo, les oncles, tantes et cousins ; Didi qui louche, Robinet qui casse, Phil qui drague, Nico qui assaisonne, Cabo qui chasse, Monsieur Pierre qui filme, Nadette qui hurle, Nat qui roucoule, Clara, Domi, Soph, et puis Maxime et Jean-Marc qui dorment pour toujours... C'est toute la France populaire et militante des années 60-70 qu'Ivan Sigg refait surgir avec tendresse, lucidité et drôlerie, et surtout avec une verve éblouissante. Un hymne radieux et désopilant qu'Ivan Sigg, "le Picasso des dessinateurs de presse" (selon son confrère Willem), adresse à l'adolescent qu'il n'a probablement jamais cessé d'être.
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