"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dans la hiérarchie céleste, Marche-à-Terre n'est certes pas un ange de haut niveau. À peine un fantassin. Condamné à errer sur terre pour racheter l'âme de l'homme dont il était le gardien, il est aux premières loges pour assister à la série de meurtres qu'entraînent, en terre angevine, les consignes liturgiques de Vatican II.Mais ni les calices empoisonnés, ni le serial-killer qui se cache sous les cornettes dans un pensionnat de jeunes filles en folie, n'entament la sérénité de Marche-à-Terre. Il est bien placé pour savoir que le meurtre et la religion font souvent bon ménage.
Un polar ? Vraiment ? J’ai de sérieux doutes. J’y vois plutôt une bonne satire de la société des années Pompidou (1969-1974), de la transition vers la modernité de l’Eglise catholique après Vatican II (1962-1965) et, bien entendu, de l’après Mai 68. Bien entendu, il y a au début de l’histoire un accident de voiture qui se révèle, après expertise, comme étant criminel (d’où le réservoir du titre). Mais ce n’est qu’un prétexte pour aborder la vie d’un collège catholique dont toutes les enseignantes sont des religieuses. Et, depuis Denis Diderot, nous savons bien ce dont sont capables des femmes entre elles. De plus, quand le fanatisme religieux s’en mêle …
Tout le monde en prend pour son grade : les nostalgiques de la France colonialiste, les fervents défenseurs du latin (cité à tort et à travers), Paul Claudel (pour qui je n’ai guère de sympathie), les prêtres perdus face à des rites désuets, les enseignants de dogmes incompréhensibles (et c’est, pour cette raison, qu’ils en sont, des dogmes). Pourtant, Stella (l’étoile, en latin. Mille excuses ! Je n’ai pas pu résister) n’a pas particulièrement la foi, elle, l’héroïne, elle qui voit un ange sur un arbre perché (oui, oui, celui du titre). Stella qui va chercher le saboteur, l’assassin, le meurtrier, le Pharisien… le Démon !!!
Bref, ce livre, tendrement drôle mais férocement critique, avec ses petits accents misogynes, est un excellent divertissement, passionnant par ses péripéties (oui, le muguet est un poison violent) et réconfortant par son épilogue salvateur.
Ite Missa Est.
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