"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Édition enrichie (Préface, notes, dossier sur l'oeuvre, chronologie et bibliographie)De retour de la bataille de Solférino, le Provençal Jean Macquart s´est installé dans un village de la Beauce où il est devenu le valet du fermier Hourdequin. Mais quoiqu´il s´éprenne bientôt de Françoise, la nièce du vieux père Fouan, Jean reste ici un étranger à la communauté villageoise : car le vrai drame qui va se jouer est celui de la terre que Louis Fouan a décidé de partager entre ses trois enfants.
Qu´il s´agisse en effet de la terre ou de la sexualité, c´est le désir de possession brutale qui est au coeur de ce quinzième roman des Rougon-Macquart. Mais ce que souhaite surtout Zola, lorsqu´il fait paraître son livre en 1887, c´est brosser aussi complètement que possible un tableau de la campagne et de la paysannerie, décrite comme une sorte d´humanité primitive. Et parce qu´il n´écarte pas les formes les plus vives ni les plus frustes de cette vitalité élémentaire, son roman a heurté la critique. Mais le public ne l´a pas écoutée et, à la mort de l´écrivain, La Terre demeurait l´un de ses romans les plus lus.
Edition de Roger Ripoll.
15ème étape sur ma route des Rougon Macquart et Zola continue son grand écart thématique. Après « L’œuvre » qui se passait dans le milieu artistique parisien, il s’attaque à celui des paysans beaucerons.
Et « il s’attaque » est bien le mot. Car si l’auteur décrit toujours le pire de l’homme dans ses romans, ici on est encore un ton au-dessus. Ce volume saisit par sa violence et sa bestialité. Les paysans de Zola sont tous envieux, égoïstes et cruels. La terre leur tourne la tête au point de commettre des actes extrêmes.
On ne ressent pas l’empathie de l’auteur pour ses personnages comme dans Germinal. Il décrit une société paysanne parcourue par la cupidité, la bêtise et par une sexualité omniprésente. C’est une sexualité animale et ravageuse, alliée à une méchanceté viscérale qui semble ne pas connaitre de limite.
Au milieu de ces paysans de la Beauce, on rencontre Jean, le fils d’Antoine Macquart qui se préparait à devenir menuisier dans « la Fortune des Rougon ». Il est le seul personnage sain de cette histoire. Une exception dans cette sacrée famille…
Voilà sans doute le tome le plus excessif de la saga, d’un réalisme cru vraiment impressionnant (il y a par exemple de longs passages sur les pets d’un des personnages) dans lequel Zola nous offre une vision cauchemardesque du monde paysan sous le Second Empire mais quelle ampleur, quel souffle ! Et difficile de faire plus noir.
Extraordinaire !! Je ne ferais pas ici un résumé de chaque épisode ou une analyse ce cette œuvre il y en a suffisamment ; sachez seulement que l’action se déroule au 18ème, que Zola y décrit la vie d’une famille sur 5 générations et décrypte les conséquences du milieu et de l’hérédité sur la vie que mène chacun de ses personnages. J’ai lu ces livres au début des années 80, alors que les programmes télé étaient pauvres et qu’Internet n’existait pas. Plonger dans Zola c’était plonger dans un pan de notre histoire et dans la vie quotidienne des Français moins de 2 siècles auparavant. Les lire m’a permis de découvrir les interactions entre les ascendants, l’entourage, le régime politique, les conditions de travail … et la vie que chacun allait pouvoir avoir. Je n’avais pas trouvé pesant de devoir pour cela lire 20 tomes, au contraire je vivais à coté des Rougon, tremblant pour certains, plaignant ou rejetant d’autres. Depuis j’ai appris que Zola était une des plus grandes figures de la littérature naturaliste ce qui explique le soin apporté aux détails sur l’environnement et les personnages. Les Rougon-Macquart ce n’est pas seulement une formidable histoire mais un excellent moyen de connaitre l’architecture de l’époque, l’apparition de certaines nouveautés, le développement de l’industrialisation…. Ce sont des livres à mettre entre toutes les mains !!
Un sentiment déroutant en lisant ce livre qui allie à merveille la brutalité paysanne vers 1850 et les sentiments exaltés de jeunes filles volages. Une profonde réflexion sur la campagne du XIXième siècle, où les idées de progrés ne sont pas encore arrivées à bon port...
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