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Francfort, au début des années 1960. Eva Bruhns est une jeune femme sans histoire : interprète du polonais, elle est requise pour traduire les dépositions de témoins au second procès d'Auschwitz qui vient de s'ouvrir afin de traduire en justice les crimes de dignitaires nazis. Si elle voit d'abord dans ce travail l'occasion de conquérir une autonomie financière inédite, les révélations auxquelles le procès la confrontent ne tardent pas à la bouleverser... Un beau roman sur le blocage mémorial dans l'Allemagne d'après-guerre et le difficile apprivoisement par la génération suivante d'une mémoire traumatique, mené avec une souplesse très cinématographique, mais qui dresse aussi avec empathie et justice le portrait d'une jeune fille des années 1960, de sa délicate entrée dans l'âge adulte et de la construction patiente de son individualité.
En Allemagne en 1963 s'ouvre le deuxième procès contre les crimes de guerre.
Eva, jeune femme au sein d'une famille aimante, fiancée à un jeune héritier d'une famille aisée, est engagée par le ministère comme traductrice.
Elle prend en plein cœur tous les bouleversants témoignages.
Des souvenirs troubles d'enfance lui reviennent et elle cherche à connaître toute la vérité sur elle, sur sa famille.
Voilà un magnifique roman sur la culpabilité intergénérationnelle, sur la culpabilité de toute une nation.
Un sujet bien souvent utilisé en littérature.
Ici, il est parfaitement analysé.
L'histoire est prenante, captivante, émouvante.
Tout est juste, efficace, et le lecteur est happé par ce procès, par la vie d'Eva.
Le pardon existe-t-il face à l’inhumain ?
les enfants doivent-ils se sentir coupables de leurs parents ?
Comment Eva parviendra-t-elle à se construire avec tout ce qu'elle a entendu ?
C'est un livre qui offre avec un égal talent une réalité historique et un très beau portrait de femme.
Personnages principaux et personnages secondaires sont parfaitement à leur place, l'auteur nous décrivant toutes les facettes de leur personnalité.
Et voici mon premier coup de coeur de 2021, et un coup de coeur auquel je ne m'attendais pas. Et comme à mon habitude, lorsque j'ai un coup de coeur, je sens que je vais avoir des difficultés à écrire mon billet. Une preuve? Voici deux mois que j'en ai terminé la lecture et je m'attèle juste aujourd'hui à en parler (bon, ça, mais aussi de grosses journées de travail qui, si elles me laissent encore le temps de lire, ne me donnent pas très envie de rester derrière mon ordinateur pour écrire mes avis).
Je vais essayer de faire simple.
Déjà, je ne sais pas si cela vous arrive ou vous est déjà arrivé - je suis presque sûre que oui - mais dès les premières pages j'ai su que ce roman et moi on allait être copains. J'ai été embarquée dès les premières lignes, transportée dans cette Allemagne de l'Ouest des années 60, auprès d'Eva que je n'ai ensuite jamais quittée. Je me suis retrouvée en empathie totale avec cette jeune femme qui veut comprendre ce que tout le monde préfère lui taire.
Née au tout début de la guerre, Eva a grandi avec l'idée qu'elle était coupable. Coupable d'être allemande alors qu'elle n'était, en cette guerre qui n'était pas la sienne, qu'une enfant. Elle a aussi grandi dans les non-dits et les silences, les Allemands de 1960 préférant oublier ou mettre un mouchoir dessus plutôt qu'affronter leur passé récent. Mais un procès retentissant, considéré comme un Nuremberg bis, chargé de juger les bourreaux d'Auschwitz n'ayant pu l'être lors du précédent, s'apprête à se dérouler à Francfort. Et on demande à Eva, interprète allemand-polonais, d'y prendre part. Elle acceptera malgré l'hostilité de ses parents et de son fiancé. Ce procès finira par lui apporter des réponses aux questions qu'elle ne se posait pas.
J'ai aimé ce roman de A à Z, de l'histoire à l'écriture, de la narration au dénouement. Je n'y ai trouvé aucune longueur, tout avait selon moi de l'importance; la plume de l'auteure, très fluide, y est certainement pour quelque chose. Si j'ai adoré notre héroïne, j'ai aussi eu beaucoup de plaisir à suivre les autres personnages, les trouvant tour à tour touchants ou exaspérants, Annette Hesse ayant pris le temps de les rendre complexes, et finalement, humains. Et la fin, la fin, m'a beaucoup émue, et même si j'ai ressenti une certaine pointe de tristesse, je pense que ça ne pouvait pas se passer autrement.
Je tiens à rassurer les futurs lecteurs qui rechigneraient à lire un énième roman sur la deuxième guerre mondiale: en effet, si le sujet s'y porte, il est traité de manière différente de ce qu'on a l'habitude de lire puisque se situant plus de 15 ans après sa fin. J'ai appris pour ma part beaucoup de choses.
En résumé, un livre touchant sur la transmisssion, le sentiments d'appartenance, les secrets; sur l'histoire et la culpabilité que nous héritons de nos parents mais aussi sur le devoir de mémoire que chacun porte en soi.
Lu en janvier 2021
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