Dans ce recueil de 13 nouvelles, la jeune autrice mexicaine frappe fort mais juste
Si son fils Carsten s'était un peu soucié d'elle, cette chute dans les escaliers aurait pu être évitée. C'est ce que pense Inge, seule dans sa chambre d'hôpital, le col du fémur fracturé. Carsten n'a d'autre choix que de passer l'été au chevet de sa vieille mère. Il embarque avec lui Lissa, son adolescente de quinze ans. Drôle de colocation, dans ce village de l'ex-Allemagne de l'Est, pour les trois membres de la famille Ruck, qui n'ont guère en commun que leur nom. Inge admet mal les idées de sa petite-fille ; encore moins l'attitude fuyante de Carsten, toujours prêt à partir au quart de tour.
À travers cette comédie sociale et familiale, Katja Schönherr érige le portrait impitoyable, terriblement réaliste, de trois générations en proie au malentendu.
Dès les premières lignes, le ton est annoncé, Inge est une râleuse. Jamais contente, même si peu lui accorder que se retrouver dans une chambre d’hôpital avec pour voisine une ronfleuse, après s’être cassé le col du fémur, ne rend pas froidement philosophe. Cependant, on sent bien dans son monologue intérieur que le raisonnement est axé sur la recherche de responsables à cet accident, et en tête de ligne, son crétin de fils.
Celui-ci tente bien de déroger au déplacement en ayant recours à son excuse éculée, dont personne n’est dupe, d’un rendez-vous urgent à Bruxelles. Mais il devra malgré tout se coltiner les foudres de sa mère. Et même quitter Berlin pour venir dans sa maison d’enfance, dans un village isolé de tout. Accompagné de surcroît par son ado de fille, dont la mère avait d’autre projet avec son nouveau compagnon.
Les retrouvailles forcées ne seront pas de tout repos. L’ambiance désastreuse tournera aux règlements de compte des années après les nombreux malentendus de la période où la famille vivait sous le même toit. On découvre peu à peu ce qui a construit de guingois cette famille.
Même si les situations caricaturales prennent parfois un air de comédie, on a tout de même affaire à des personnages assez égoïstes, centrés sur leurs propres problèmes avant tout. La seule qui s’en tire plutôt bien est justement l’adolescente, qui tire des leçons de ce qu’elle observe. C’est aussi le personnage le plus drôle, et celle qui fait passer des messages écologiques tout au long du récit .
Comédie grinçante, sur des sujets bien actuels, le vieillissement, l’écologie, les relations familiales fondées sur des rancoeurs mal digérées…
352 pages Zoé 30 août 2024
Traduction : Barbara fontaine
Nous voilà dans un village de l'ex-RDA; Inge, 84 ans, veuve, s'est cassé le col du fémur. Elle ne peut rester seule à son retour de l'hôpital; son fils cadet, Carsten, divorcé, 55 ans, qui travaille à Berlin, vient s'installer avec elle, trois semaines à contrecœur, accompagné de sa fille, Lissa,15 ans. le fils ainé, Jens, vit aux États-Unis et n'a pas l'intention de venir voir sa mère qui l'a rejeté lorsqu'il était enfant et adolescent.
J'ai souhaité connaître un peu mieux cette auteure allemande dont j'avais lu le premier roman "Martha et Arthur" (2021), déprimant et dérangeant, qui donne une image très noire du couple. J'ai voulu savoir si le ton de ce livre était plus positif.
La 4ème de couverture évoque "une comédie sociale et familiale" mais on est bien loin d'un comédie, qui sous-tend légèreté, humour, ironie, espoir. Ici, c'est tout le contraire. Ici, nous assistons à l'affrontement de trois générations qui ne se comprennent pas, qui ne se supportent pas, chacun faisant montre d'égoïsme. Les relations dépourvues d'empathie sont décrites avec un réalisme qui peut paraitre choquant mais qui est la réalité dans certaines familles, le tout teinté d'ironie féroce.
Aucun personnage n'attire la sympathie : Inge est acrimonieuse, exigeante, blessante, Carsten est égoïste et considère sa mère comme un fardeau, Lissa, qui est le seul membre de la famille qui soit un tant soit peu attirante de par sa jeunesse idéaliste, est insolente, provocatrice, excessive.
Plusieurs thèmes importants sont abordés; chaque personnage en incarne un: Inge celui de la vieillesse comme fardeau pour l'entourage et comme désespoir pour ceux qui ne peuvent plus être autonomes, indépendants, Lissa, ceux de l'écologie, du féminisme radical et du wokisme, Carsten, celui de la fuite loin d'un bourg qui se meurt, où il n'y a plus de commerce, où le qu'en dira-t-on tient lieu de lien social, où de vieilles rancunes sont enkystées. Et surtout, le roman pose une question essentielle : est-on redevable de quelque chose vis-à-vis de ses parents?
Nous sommes dans un roman d'atmosphère où il ne se passe pas grand-chose pour ne pas dire rien à part l'élément déclencheur du début (la chute d'Inge); j'ai trouvé cette lecture assez ennuyeuse même si les sujets abordés sont criants de vérité, le rythme est très lent et je me suis assez rapidement enlisée dans cette histoire familiale assez déprimante.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
Dans ce recueil de 13 nouvelles, la jeune autrice mexicaine frappe fort mais juste
Une fiction historique glaçante et inoubliable, aux confins de l’Antarctique
Découvrez les derniers trésors littéraires de l'année !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"