Des Mémoires sans langue de bois. Le franc-parler de Robert Sabatier donne à son ultime ouvrage une force exceptionnelle. Ce volume de souvenirs posthumes révèle un homme fraternel qui s'examine de la tête aux pieds, ne craignant pas d'avouer ses angoisses, ses faiblesses.
Hanté par la mort de sa mère quand il avait onze ans, Robert Sabatier n'a jamais cessé de la chercher, comme si le fantôme de la disparue en faisait un éternel orphelin. Tous ses romans et son oeuvre de poète n'ont pas réussi à combler l'immense vide de ce deuil. Ne cachant rien de son existence, qu'il avait rêvée si belle, si poétique, si amoureuse, Robert Sabatier nous emmène sur le chemin de ses succès littéraires. Cela ne l'empêchera pas de douter de la réalité d'une célébrité née des caprices du hasard.
C'est avec l'esprit d'un poulbot que ce gosse de Montmartre a rejoint l'académie Goncourt en 1971. Il en dévoile les coulisses avec une pointe de malice. Jusqu'au bout, Robert Sabatier se livre à son humeur et garde sa liberté.
Depuis son premier roman Alain et le Nègre paru en 1953, il a publié tous ses livres chez Albin Michel dont il fut aussi le directeur littéraire pendant plusieurs années. Au fil des pages nous découvrons combien la maison de la rue Huyghens a compté pour ce grand enfant farceur au sourire mélancolique, qui avait tant besoin d'être aimé.
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