"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'heure du choix est certainement le roman le plus ambitieux de Félix de Azua. Si le thème reprend les questions essentielles que se posaient l'auteur dans ses livres précédent (Histoire d'un idiot racontée par lui-même, Hautes trahisons) à savoir la place de l'esthétique dans le mouvement des sociétés, la facture littéraire est ici plus classique et rend hommage aux grands romanciers barcelonais comme Juan Marsé ou Eduardo Mendoza.
Nous sommes à Barcelone dans les années soixante et les personnages principaux du roman ont tous une vingtaine d'années. Alberto, autour de qui est construite l'intrigue, vient d'une famille de classe moyenne, républicaine, qui fait partie du clan des vaincus. Il peint et ambitionne d'être un grand artiste. Son meilleur ami, Juan, appartient à une grande famille bourgeoise. Alberto et Juan semblent inséparables. Alberto vit et peint chez Juan, il est plus ou moins sous le charme de la mère de Juan, à qui il essaye de vendre une toile de
Picasso afin de recueillir des fonds pour le mouvement ouvrier. Difficile de choisir sa vie en cette époque de grisaille où pourtant les changements percent. La révolution qui s'annonce n'est pas celle à laquelle croient les
étudiants de l'université. De révolution sociale et politique, point. Mais c'est une révolution esthétique qui va bouleverser les décennies à venir : celle des images et de la société du spectacle. Comme tous ses camarades, Alberto devra, à un moment donné, choisir sa vie. Pour Gabriel, le poète, ce sera la mort. Pour Juan et Lena, la perpétuation de leurs origines. Quant à Alberto, l'alternative sera le cataclysme ou le néant.
L'heure du choix n'est pas sans rappeler Une Comédie légère. Mais contrairement à Mendoza qui situe son roman sur le terrain de la parodie et des faux-semblants, Azùa continue son exploration de la quête existentielle dans un monde où le social et le politique s'effacent devant la détermination esthétique.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !