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Buenos Aires, juillet 1952. Ricardo Klement accueille sa femme et ses trois enfants, tout juste débarqués d'Europe. De loin, la scène de retrouvailles est touchante. Mais elle se déroule en Argentine, sept ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, et Ricardo Klement n'est qu'un nom d'emprunt... Derrière ce patronyme se cache Adolf Eichmann, logisticien de la Solution finale qui a trouvé refuge à Buenos Aires deux ans auparavant et adopté l'identité d'un « simple » éleveur de lapins et un membre discret de la communauté. Au coeur de cette capitale argentine où se croisent en silence anciens SS et Juifs ayant fui l'Allemagne nazie pour échapper à l'horreur, il mène une existence paisible... Pourtant, personne n'ignore son identité, son passé, ses idées et la violence qu'il porte en lui. Comment est-ce possible ? Ariel Magnus nous transporte dans cette réalité argentine cauchemardesque qu'il connaît si bien et livre un roman aussi fascinant que dérangeant. Traduit de l'espagnol (Argentine) par Margot Nguyen Béraud.
Ce roman reconstitue les dernières années d'Adolf Eichmann en Argentine. Caché sous le nom de Ricardo Klement, nous le suivons de 1952 jusqu’à ce qu’il soit capturé par des agents du Mossad en 1960. Le titre fait écho au « Eichmann à Jérusalem » de Hannah Arendt qui à l’époque suivit le procès pour le New Yorker.
Un portrait froid et analytique de celui que l’on nomme « l’architecte de la Shoah », responsable des déportations et de l'application de la Solution finale. Sans le juger, en s'efforçant de ne pas le présenter comme un être abominable, mais en même temps sans montrer la moindre trace d'empathie, n'utilisant que des faits objectifs mêlés aux réflexions du nazi (tirées de ses propres déclarations), l'auteur présente un personnage qui est bien difficile à cerner, apparaissant bien souvent comme un homme d’une déconcertante banalité. Il apparait tour à tour comme un gars stupide, un médiocre, un raté, un mari attentionné. L’antisémite fanatique n’étant jamais bien loin.
En termes de contenu, le roman jette donc une lumière intéressante sur la vie sud-américaine et la pensée de ce criminel ainsi que sur celle d’autres nazis (outre Eichmann on croisera d’autres acteurs du 3ème Reich comme Josef Mengele). Mais en termes de narration j’ai eu un vrai problème. L'histoire est racontée dans l’ordre chronologique avec plusieurs sauts dans le temps, intercalée par des souvenirs antérieurs. Cette structure donne un récit totalement décousu qui peine à capter l’attention.
J’ai mené ma lecture à son bout mais en m’ennuyant bien souvent. J’ai cependant tourné la dernière page sur une impression positive grâce à l’épilogue qui vient expliquer les motivations de l’auteur pour écrire ce livre.
Traduit de l’espagnol (Argentine) par Margot Nguyen Béraud.
Adolf Eichmann fait partie des sinistres monstres responsables de la Shoah mais qui, malgré sa fuite, a fini par être rattrapé par l’histoire, d’autres ont hélas pu continuer à vivre en toute impunité. Chacun sait que l’Argentine a été l’un des pays à « recueillir » nombre d’anciens nazis pouvant ainsi refaire leur vie après avoir détruit celle des autres. L’écrivain et critique littéraire Ariel Magnus en a fait le sujet de son dernier livre qui a le mérite de faire jaillir tout le cynisme émanant de ces sinistres personnages, que l’on pourrait transposer pour tous les êtres barbares d’hier et d’aujourd’hui.
Le récit débute lorsqu’Eichamnn, connu sous le nom de Ricardo Klement, accueille sa femme et ses trois fils en Argentine sept ans après la fin de la deuxième guerre mondiale. Des retrouvailles après une longue séparation mais qui n’ont rien d’euphoriques : instabilité politique, difficultés économiques, violence sous-jacente et déni permanent. Plus qu’un roman biographique c’est principalement un croquis psychologique qui se dessine le long des pages, combien l’ancien bourreau se considère comme une victime et rejette toute accusation, allant parfois jusqu’à déclarer que les juifs déportés étaient mieux traités que les soldats de la Schutzstaffel, limite que les envoyer à Auschwitz était une offre de village vacances… Une phrase résume parfaitement son comportement « feindre d’ignorer ce qu’il était parfaitement conscient de faire ».
Une lecture prenante mais terrible qui porte bien au-delà d’Eichmann ; ces sanguinaires qui cherchent l’excuse par l’obéissance aux ordres, par leur volonté d’agir pour le bien (oui ça va jusque là) et de la sensation de sauver l’humanité… en la déshumanisant totalement. Pourtant conscients de leurs actes car ils espèrent – voire prient – pour que personne ne leur fasse subir le même sort ; leur seule peur en fait, et, tout faire pour sauver leur propre peau après avoir écorché à vif celle des autres. L’avant dernier chapitre consacré à l’arrestation d’Eichmann est peut-être le plus révélateur et le plus subtilement écrit.
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