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Le De Mulieribus claris, traité des femmes célèbres (1361-62), fait partie des oeuvres latines de la fin de la vie de Boccace, dont la diffusion et l'illustration ont été en leur temps supérieures à celles mêmes du Décaméron.
Tout comme Pétrarque, avec qui il a contribué à fonder la littérature en toscan, l'auteur conçoit le projet d'une nouvelle culture humaniste ; il désire conquérir le public des lettrés, après avoir fait les délices de la bourgeoisie grâce à son Décaméron. L'ouvrage, qui se situe toujours dans la tradition médiévale des recueils d'exemples, comporte cent-six Vies de femmes réelles ou imaginaires, mêlant des destinées illustres à d'autres qui ne sont restées que par une anecdote obscure.
La traduction du De Mulieribus dont nous présentons des extraits a été publiée à Lyon en 1551 chez Guillaume Rouillé, d'après la traduction italienne de L. A. Ridolfi. C'est cette version dont Brantôme recopie un passage dans son Recueil des Dames, pour rendre hommage au " beau livre " du " grand Boccaccio ". Seule peut-être cette langue du XVIe siècle, verte et rabelaisienne, était à même d'exprimer les ruptures de ton d'un texte protéiforme, tour à tour éloquent, gracieux ou grivois, et qui a inspiré des auteurs tels Christine de Pisan, Castiglione ou Chaucer.
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