«L'on n'est visionnaire que malgré soi, et Anna Maria Ortese ne fait point exception à la règle. Sur les silences où plane encore l'écho du bruit et de la fureur, elle tisse des fugues, des musiques de nuit, et toujours - fût-ce dans ses textes anciens, les plus obstinément réalistes - quelque notation fulgurante révèle la présence de cette matière dont nous parle la physique dans ses moments de rêve, de l'état second (ou premier) par quoi nous avons simultanément conscience d'exister et de n'être plus.À travers des récits qui relèvent de l'état de sommeil et des réflexions propres à l'état de veille, le présent recueil nous offre deux aspects caractéristiques de la personnalité de l'auteur : l'oubli nécessaire de la raison et les impératifs de la rigueur morale ; une même inspiration, cependant, une même ferveur les animent, une grâce inquiète, tour à tour souriante et grave, cocasse parfois, et d'une lucidité souveraine : un Mozart qui se déguiserait par pudeur en Satie.Seul un grand écrivain peut restituer avec autant de bonheur et de vérité les entrelacs du réel et du songe, comme dans l'admirable Maison du bois, qui ouvre le recueil, ou élever avec simplicité un banal entretien aux plus hautes méditations.»Louis Bonalumi.
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