"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Merci Calimero de nous faire partager une telle vérité. Une version sans jugement. Je noterai ce roman dans ma PAL. Belles lectures. Prenez soin de vous
Trois femmes sont incarcérées dans la même prison. C'est là, dans la bibliothèque du centre pénitentiaire, que Pascale, Vanessa et Leïla se rencontrent.
Captives de leur condition humaine et des préjugés, elles ont chacune une manière différente de vivre leur détention. Il y a celle qui se pose en redresseuse de torts, celle qui voudrait faire oublier le sort réservé à ses bébés, celle qui imagine que les livres les sauveront toutes les trois. Sensibiliser Vanessa à la lecture et vaincre les réticences de Pascale, tels sont les défis que se lance Leïla.
Alors qu'elles n'ont rien en commun, qu'elles ne cherchent pas l'amitié, la pratique cathartique de l'écriture va leur donner l'occasion d'établir une relation, d'évoquer la violence qui les a conduites à l'enfermement.
Le pouvoir de résilience lié à l'écriture...trois destins de femmes emprisonnées d'abord à l'extérieur dans leurs vies au milieu de leurs souffrances puis en prison où Leïla va les réunir grâce à la lecture ,puis l'atelier d'écriture où le pouvoir des mots va libérer leurs histoires. Emue,je me suis laissée porter par l'écriture de l'auteure,belle,précise,métaphorique...Le destin de ces trois femmes détruites par le masculin marque,a-t-on pitié?Elles sont touchantes,ces femmes!Un livre précieux pour les émotions,les réflexions qu'il suscite:le pouvoir des mots!
C’est un roman polyphonique qui confronte le lecteur à trois « monstres » fabriqués par une société qui n’a pas mis l’humain au premier plan de ses préoccupations surtout lorsqu’il s’agit des femmes.
Car Pascale dite Culbuto, Vanessa surnommé Paradis et Leïla le Rat, sont avant tout des corps bafoués, abusés qui existent essentiellement comme objet et non comme sujet.
Dire que ces trois femmes étaient déjà en prison bien avant d’être derrière les barreaux est la triste réalité.
Culbuto c’est la mère infanticide, donc un monstre aux yeux de tous car cette femme énorme ne trouve grâce aux yeux de personne. Elle a fait de sa graisse un rempart contre les autres.
Paradis, Vanessa c’est le contraire sa beauté en a fait un objet pour les minus de sa cité jusqu’à ce qu’elle inverse les rôles, se protéger en livrant elle-même de la chair fraîche.
Leïla, le Rat de bibliothèque croit en la rédemption par les mots, ceux des livres qu’il faut apprendre à apprivoiser, à s’approprier pour pouvoir mettre des mots sur les maux.
Ne pas se laisser abuser c’est l’enjeu pour cela il faut se respecter soi-même, être consciente de sa propre valeur pour ne pas être une proie. Cela n’est pas inné mais cela s’apprend chaque jour.
« Comment avaient-ils pu ne rien voir ? Fallait-il qu’ils soient largués, tous les deux, pour avoir côtoyé un an son enfer et n’y avoir vu qu’une rébellion adolescente. »
J’ai écrit ce qui est le terreau sur lequel le lecteur va voir éclore des femmes, celles qu’elles sont car si les barreaux qui les enferment sont réels ils sont moins enfermant que les armures qu’elles s’étaient forgées dans leur vie libre.
C’est un livre bouleversant.
La construction du livre est à l’image du propos factuelle sans mièvrerie, sans misérabilisme, juste un regard humain.
Ce sont trois destins à contre-carrer pour devenir ce qu’elles auraient toujours dû être, des femmes uniques avec des qualités, des défauts, avec un avenir bien à elle.
Des femmes respectées car respectables. Personne ne doit s’approprier le corps de l’autre.
Je n’utiliserai pas le mot rédemption car il a une connotation religieuse, mais je dirai que leur délivrance passe par les mots et leur signification, par l’éducation qui est l’affaire de tous.
L’estime de soi se construit et dire non s’apprend. C’est ce chemin qu’emprunte ensemble ces trois femmes.
« J’ai donc eu ce soir-là, en rentrant chez moi, c’est-à-dire chez mes parents, une grosse boule de mépris calée au creux du ventre. Du mépris à mon encontre. Il ne m’a plus quitté jusqu’au jour où, bien longtemps après et d’une manière radicale, j’ai largué les amarres ! »
Ces figures emblématiques vous ne les oublierez pas, j’en suis certaine.
C’est le premier livre que je lis de Cathy Galliègue mais pas le dernier. J’ai beaucoup aimé cette plume qui dit avec délicatesse et force l’INDICIBLE.
Je remercie Masse Critique Babelio et les éditions du Seuil pour cette lecture.
©Chantal Lafon
Elles sont trois. Loin des trois déesses, tout au moins comme celles de la légende. Mais elles sont des femmes, des femmes qui vont voir leur destin basculer le jour où chacune commet l’inénarrable. La case prison est inévitable. A l’intérieur des murs, enfermement du corps, enfermement de l’âme dans un cadre où il vaut mieux passer pour une dominante que pour une blessée de la vie.
Pascale, Vanessa, Leïla. C’est cette dernière qui va rapprocher les deux autres. Qui sont-elles ?
Pascale est une mère infanticide que, forcément, la vox populi condamne à mort. D’ailleurs elle se déteste. Enfermée dans un corps gigantesque, elle rejette tout de sa personne. On peut la croire affabulatrice mais toutes les failles vont progressivement être découvertes. En attendant, sa vie en prison est du même enfer que celui d’avant, toutes se moquent de cet aspect difforme qui baisse la tête dès qu’un regard se pose sur elle.
Justement Vanessa n’est pas la dernière à se foutre de sa gueule, et même, à lui porter des coups. La belle jeune femme cache pourtant également son corps ; corps souillé, détruit lors de tournantes à répétition. Pour éviter les multiples viols dans la cave de l’immeuble elle a signé un pacte avec ses agresseurs acceptant l’inacceptable. Elle seule se retrouvera condamnée.
Leïla, elle, a un parcours sans histoire. Tout pour réussir jusqu’à son mariage... Bibliothécaire de métier elle continue à exercer son savoir dans les murs, parler avec les autres détenues, faire découvrir les livres, animer des rencontres. Quand Vanessa semble irrécupérable, elle lui met d’office un roman dans les mains : Vernon Subutex. Un choc ! Pour Pascale, ce sera Autant en emporte le vent. Choc également. Le début de la résilience. Par la lecture et par l’écriture. Les trois se mettent à raconter. A nous raconter.
Cathy Galliègue signe tout simplement une histoire bouleversante, une fiction aux teintes réelles et qui permet une immersion dans l’univers carcéral féminin. Elle nous guide progressivement à l’intérieur de ces trois femmes, nous ouvre des fenêtres pour voir au-delà des faits, au-delà des apparences.
Et au-delà des qualités romanesques et scripturales, ce livre renferme de salutaires valeurs : le rôle de la littérature, de la lecture dans les prisons, l’urgence d’aider les prisonniers à entamer une réinsertion et la nécessité pour chacun d’entre nous à ne pas subir : ces trois femmes ont trop accepté, ont trop caché les coups reçus, ont trop gardé pour elles les intimidations, les humiliations, la violence physique et verbale. Ne pas se taire pour ne pas se retrouver dans les ténèbres de l’enfermement.
Pour la forme, souligner encore la plume de Cathy Galliègue qui captive l’esprit comme un aimant, inclassable et singulière, une écrivaine que l’on aimerait voir entrer dans la cour des grands !
Un roman dur mais qui apporte une lueur d’espoir et un appel pour améliorer les conditions des femmes, celles qui sont encore libres, celles qui ne le sont plus. Puisse cette histoire traverser les couloirs éducatifs, les salles des pas perdus, les prétoires et tout simplement aller de mains en mains pour comprendre et arrêter de juger sans connaître.
Blog Le domaine de Squirelito => https://squirelito.blogspot.com/2021/01/une-noisette-unlivre-contre-nature.html
Un livre qui me bouleverse tellement il est empli d'humanité,il est impossible de porter un jugement,tant l'histoire de Vanessa, Pascale et Leila est racontée avec des mots sincères et vrais.
J'ai lu ce livre d'un seul tenant,tant les personnages sont attachantes et si proches émotionnellement.
Ce livre n'est pas larmoyant,il présente la juste douleur vécue et les conséquences qu'elle engendre.
Cette libération par les mots de Vanessa, Pascale et Leila donne un espoir démesuré dans le mot résilience.
Trois femmes se retrouvent en prison ensemble sans autre lien qu'un destin terrible qui les a réduites à un ventre : un ventre saccagé pour Vanessa, 17 ans, victime de tournantes à répétitions, devenue à son tour bourreau pour sauver sa peau, un ventre surpeuplé pour Pascale, la cinquantaine, mariée, mère de deux grandes filles, maladivement obèse qui a étouffé 8 nouveaux-nés et un ventre inutile, Leïla, stérile, victime pendant 24 ans d'un mari pervers qui ne cessait de l'humilier, de la rabaisser, de la couper de tout pour en faire sa chose jusqu'au drame.
Ces 3 femmes ont été détruites, cassées et la prison est pour elles comme une protection contre la violence extérieure. Ces 3 femmes vont se rencontrer grâce à la lecture et à Leïla, auxiliaire à la bibliothèque de la prison ainsi qu'à l'écriture au sein d'un atelier d'écriture dans la prison; d'abord réticentes, car se croyant incapables d'écrire, elles finissent par décider de verbaliser leur histoire en écrivant un livre à 6 mains, se soutenant, se comprenant, s'aidant dans ce qui est une épreuve libératrice pour chacune.
Ce roman se fonde sur l'histoire très médiatisée de Dominique Cottrez, aide-soignante, enceinte 8 fois, sans que personne ne s'en doute à cause de son obésité morbide, qui a tué ses bébés et a été condamnée en 2015 à 9 ans de prison.
L'auteur ne juge pas, elle donne la parole à ces 3 femmes que personne n'a écoutées dehors, que les familles n'ont pas comprises, qui ont dû se débrouiller pour survivre face à l'innommable.
Elle met en exergue le rôle de la lecture et de l'écriture comme aide à la reconstruction, comme terrain de reconquête de soi, de liberté même dans un environnement hostile comme peut l'être la prison. La sororité est aussi un thème prégnant de ce roman avec cette amitié improbable qui naît et s'enracine entre 3 femmes que rien n'aurait dû rapprocher.
Ce roman cogne fort au coeur, aux tripes et la tête; il est dur, très dur, sans filtre, parfois insoutenable mais pétri de tant d'humanité grâce à l'écriture de Cathy Galliègue qu'on le ferme ému, remué. Nul doute que je n'oublierai pas ce texte ni ces trois personnages de femmes ravagées mais qui trouvent en elles la force de se relever. Une des quelques lectures les plus intensément émotionnelles de cette année 2020.
Merci Calimero de nous faire partager une telle vérité. Une version sans jugement. Je noterai ce roman dans ma PAL. Belles lectures. Prenez soin de vous
« J’ai été mangée par mon ombre. Oui, je crois que c’est ça. Elle m’a mangée. Et mon ombre, chaque jour, avec le soleil dans le dos, elle me flanque mon image devant les yeux. De force. Je préfère les jours sans soleil, les jours gris, avec beaucoup de nuages. Je préfère la pluie. Je suis désormais à l’ombre pour de bon. »
Pascale
« Il n’y aura pas d’après, je le sais. Il y aura toujours le passé conjugué à tous les temps, même dans le futur. Au fer rouge. »
Leila
« La revoilà debout. La voilà morte. Condamnée à mourir encore, à chaque fois qu’ils le décideraient. Condamnée à un cauchemar sans fin où se débattraient, figés, ses membres gourds et des cris étranglés, tus, emprisonnés. Ce n’était que le début, elle le savait […]. »
Vanessa
Pascale va être admise au quartier des femmes. Toutes la connaissent. L’histoire a été très médiatisée. Pascale a commis l’inacceptable, nul ne lui accordera la rédemption. Elle a tué huit de ses enfants. Des nouveau-nés. Elle n’avait pas le choix, elle peut l’expliquer. Elle devait s’en défaire, mais elle ne pouvait pas laisser les médecins l’effeuiller, la fouiller, pour lui enlever ces bouts de vie qu’elle refusait. Non, personne ne doit toucher ce corps qui la dégoûte, la graisse sous laquelle elle s’est ensevelie. La honte était pire que la mort.
Parmi les détenues, Pascale ne suscite que la haine. Elle est les crimes qu’elle a perpétrés. Et pourquoi aurait-elle voix au chapitre puisque les médias ont déjà tout dit ? Pascale est un ectoplasme. Elle encaisse les coups, physiques, verbaux, puis s’efface dans ses neuf mètres carrés, sa cage exiguë, les barreaux de sa peau. Seules deux de ses partenaires de misère lui portent un regard différent : Leila qui, faisant fi des actes de Pascale, lui tend la main à sa façon, et Vanessa, qui lustre sa réputation de caïd en lui offrant son poing.
C’est par le biais de la lecture puis de l’écriture, réunies lors d’un atelier où il leur est demandé de se raconter sans filtre, que ces trois femmes vont apprendre à se connaître, à connaître l’autre autant qu’elles vont se découvrir elles-mêmes. Qu’elles vont oser vivre quelques instants d’existence à l’abri de ceux qui les ont brisées – Vanessa a subi des viols collectifs réguliers dans les caves de son immeuble, jusqu’à ce qu’elle trouve le moyen d’en réchapper ; Leila, prise dans les filets d’un homme manipulateur et cruel, s’est laissé démolir jusqu’à la corde. Et tout est vrai ici : Cathy Galliègue a elle-même animé un atelier d’écriture en Guyane, où elle réside, auprès des détenues du centre pénitentiaire de Remire-Montjoly.
Je ne pensais pas cela possible, et pourtant, dès les premières pages, on se dit que Cathy Galliègue a encore gravi un échelon. Elle est parvenue, en très peu de mots, à donner un style différent à chacune de ses héroïnes – l’exercice est difficile, comment amener à se confier trois personnages de cette trempe ? Elle semble les avoir apprivoisées puis s’être effacée pour les laisser exister. Surtout, il n’est pas évident de choisir comme personnage principal une femme emprisonnée pour un octuple infanticide. C’est pourquoi je me suis préparée à lire ce roman.
Je me doutais que l’auteur irait à contre-courant des médias, et je voulais être prête à découvrir Pascale. Pascale est inspirée de Dominique Cottrez, aide-soignante et mère de famille, condamnée en juillet 2015 pour avoir étouffé huit de ses enfants à la naissance. La boule au ventre, j’ai regardé plusieurs vidéos sur Dominique Cottrez, donc celle à laquelle Cathy Galliègue fait référence, où l’accusée, dans sa petite cuisine, entourée des objets de tous les jours, parle de ses crimes. Cela peut sembler difficile à croire, mais j’ai eu de la peine pour cette femme. Pour l’obésité dont elle souffre depuis l’enfance, qui lui a toujours valu des moqueries, de la méchanceté gratuite. Pour ce procès en place publique – qui avait envie d’écouter, ça me fait mal de l’écrire, la grosse d’office classée cas soc’, jugée avant même de mettre un pied au tribunal ? Lorsqu’elle paraît supplier, des sanglots dans la voix, plutôt qu’affirmer qu’elle n’est pas un monstre, je l’ai crue. En dépit de ce qu’elle a fait. Et c’est cette image que j’ai de Dominique Cottrez que m’a renvoyée Pascale. L’autre visage de Dominique Cottrez, celui que personne n’a voulu voir. Jamais l’auteur n’a entaché son humanité, esquissant un portrait empreint de respect malgré les circonstances. Ce qu’a fait Cathy Galliègue n’est pas à la portée de tout le monde. Elle s’est oubliée pour laisser parler l’autre, s’est affranchie de tout ce qui a été dit, scandé. Elle a su donner de la substance aux écrouées sans tomber dans la facilité du passé ressassé, laissant parfois des questions sans réponses. Elle a créé une histoire entre quatre murs, une histoire dans l’histoire de ses personnages. Le quotidien difficile, qui que vous soyez, de la prison. Les trois minutes de douche trois fois par semaine, les murs qui vous avalent, la liberté qui n’est plus qu’un souvenir.
La prison est un autre monde, régi par ses propres codes, qui vous prend votre identité pour vous la recracher le jour de votre libération sous forme de petite monnaie, d’un téléphone déchargé et de papiers jaunis sans importance. Mais cette même prison leur apporte aussi une certaine protection, cocon de béton où toutes se soumettent aux mêmes ordres en bénéficiant, paradoxalement, d’une liberté dont elles n’ont jamais pu jouir à l’extérieur. La servitude comme une amputation psychologique qui les a contraintes à un ultime acte de survie. Mais la liberté n’est pas forcément là où l’imagine.
J’ai été très touchée par la rage de Vanessa, par ses appels à l’aide que personne ne voit ; je me suis sentie proche de Leila, son côté placide qui me fait défaut, peut-être, et que j’ai compris à travers ses mots. Par Pascale, évidemment. Un de ces personnages comme j’en rencontre parfois et qui hurlent en silence entre les lignes « Je suis le mal que vous m’avez fait ».
Avec le bouleversant Contre nature, Cathy Galliègue confirme ce talent particulier qu’elle possède (et dont il n’était pas permis de douter) pour parler des bas de la vie – une matière plus riche que les hauts – sans jamais se départir de l’élégance qui lui colle à la plume. Je suis toujours admirative de cette force dans l’écriture, stupéfiée par sa capacité naturelle à nimber de beauté les choses les plus laides, celles devant lesquelles le commun des mortels baisse les yeux. Les mots peuvent accomplir bien des prodiges, mais si peu d’auteurs ont une telle maîtrise de leur pouvoir. Au point de se demander d’où vient ce supplément d’âme qui habite l’auteur.
« […] Toute terre est un bagne
Où la vie en pleurant, jusqu’au jour du réveil,
Vient écrouer l’esprit qui tombe du soleil. »
Victor Hugo, Les Contemplations, « Explication »
L'auteur aborde des thèmes graves, en fait de beaux romans humains et émouvants, et porte un regard différent sur cet autre que l'on connaît si mal. Ici, sommes nous face à trois femmes. Trois monstres contre nature, ou trois humanités déglinguées par la vie ?
Pascale vient d'arriver dans la prison où sont incarcérées Leïla et Vanessa. Pascale a commis le pire des crimes, celui que des femmes ne pourront jamais pardonner, l'infanticide de huit de ses bébés. Cette femme obèse, mère de deux grandes filles, mal aimée et engraissée par une mère autoritaire et froide s'est longtemps occupée d'un père alcoolique et incestueux, avant de vivre auprès d'un mari insignifiant et peu concerné.
Vanessa est une jolie jeune femme d'à peine dix-neuf ans incarcérée pour proxénétisme. Mais qui s'est intéressé à son parcours dans sa banlieue difficile pour comprendre pourquoi elle en est arrivé là ? Car la banlieue les filles subissent les violences faites aux femmes, les pressions, les viols voire les tournantes, tous ces domaines où les bandes de voyous règnent en maîtres.
Leïla est tombée amoureuse d'un homme séduisant, devenu son patron dans la bibliothèque où ils travaillent depuis des années. Leila est stérile, son ventre vide, ses maladresses, ont fait d'elle la proie de ce pervers narcissique qui la manipule, l'isole, l'humilie, la violente sans qu'elle ose en parler ou se confier. Jusqu'au jour où elle commet impardonnable.
Chacune de ces femmes a eu un parcours de vie difficile. Entre les murs de cette prison, elles sont également emmurées dans leur silence. Leïla connaît la force et le pouvoir de la lecture et va les mener à cette découverte, à ce salut possible par les mots, les textes. Des mots qui aident et qui soignent, des mots qui mènent peut-être vers le chemin de la reconstruction et de la résilience. Des mots non pas pour les autres, mais pour elles, pour accepter et sans doute mieux comprendre leur parcours. Et si leur acte n'avait été qu'un moyen de survie, la seule issue pour s'en sortir, et si les murs de la prison étaient finalement leur seul lieu de liberté ? Et surtout, de quel droit devrions nous les assimiler au mal qu'elles ont fait à un moment de leur vie ?
Cathy Galliègue a un grand talent pour dire l’indicible, pour faire ressortir la part d'humanité de ces femmes brisées, et pour nous émouvoir en particulier avec celle que tout nous portait à rejeter, la mère infanticide. J'aime son écriture sans concession et sans pathos, ni pleurnicheuse, ni compatissante, mais toujours tellement sincère.
lire la chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2020/11/04/contre-nature-cathy-galliegue/
En lisant la quatrième couverture, j'ai toute de suite su que ce livre allait me plaire. Les sujets abordés m'interpellent et me questionnent.
Et puis, j'avais aussi beaucoup aimé le roman de l'auteure, La nuit, je mens.
J'ai donc commencé cette lecture avec empressement pour découvrir l'histoire de ces trois femmes incarcérées.
↜↝↜↝↜
Ça parle de quoi ?
Trois portraits de femmes, très éloignées des unes des autres, mais qui ont un point commun : la souffrance.
Elles sont en prison pour avoir commis des actes condamnables dont elles devront désormais, faire face.
Trois femmes, Leila, Pascale, et Vanessa.
Comment en sont-elles arrivées à ce point de non-retour ?
A fur à mesure que les pages défilent, le lecteur en apprend de plus en plus sur le parcours de vie de ces prisonnières.
Elles ont subi l'impensable, l'horreur, les abus, le rejet…
Il est question de violences faites aux femmes, d'emprise, d'humiliations mais je vous laisse bien entendu découvrir la raison pour laquelle ces trois femmes se retrouvent incarcérées en lisant ce livre.
↜↝↜↝↜
Ce que je peux vous dire, cependant, c'est que j'ai été très touchée par chaque situation et chaque portrait de ces trois survivantes.
J'ai aimé la manière que Cathy Galliègue emmène le lecteur dans la vie de ces femmes meurtries au plus profond d'elles, sans tomber à aucun moment, dans le pathos.
C'est un texte qui reste lumineux malgré ce qu'elles ont subi. Elles sont coupables et à la fois, victimes.
Et ce que j'ai particulièrement apprécié dans ce roman, c'est que le lecteur n'a, à aucun moment, à se positionner ou à juger les actes commis par les trois personnages principaux.
J'ai suivi avec émotion, la dureté de la vie qu'elles ont vécu pendant des années.
C'est un texte aussi sur la résilience, sur le pardon, sur l'aide entre les femmes, sur le pouvoir des mots et des livres.
Je vous conseille de le découvrir à votre tour et de vous plonger dans ce récit de femmes courageuses.
Vous serez sans aucun doute, aussi sensible que moi, par l'histoire tragique de Leila, Pascale et Vanessa.
les thèmes traités sont très actuels, forts et réalistes et nous interrogent sur les femmes confrontées à la violence physique et/ou morale.
Un livre fort et réussi qui se lit d'une traite et que l'on repose qu'une fois terminé !
https://leslecturesdeclaudia.blogspot.com/2020/10/contre-nature.html
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Bonsoir et merci pour votre petit mot, je suis heureuse que vous ayez envie de lire ce magnifique roman; belles lectures à vous aussi et à bientôt.