"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
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Clothroad, T1 - Clothroad Le monde de Cloth Road est absurde : imaginez une planète où des ordinateurs ultra-sophistiqués et aussi fins que des fils de couture servent à fabriquer des vêtements. Vêtements portés par des mannequins qui sont en fait des lutteurs qui se rencontrent en duel sur... le podium. Le tout avec grâce et technique comme au patinage artistique.
C'est dans ce monde absurde que l'on retrouve Jennifer qui se lance dans une nouvelle vie sur la route de briques rouges. La référence au magicien d'Oz est assez évidente et Jennifer n'est pas sans rappeler la naïve Dorothy. Le ton est vite donné : l'univers (très steampunk) de ce manga frôle l'improbable tout comme l'a été en son temps le magicien d'Oz.
Jennifer va retrouver son frère Fergus, dont elle a été séparée à la naissance. Fergus est un designer, comprendre qu'il met au point des tenues de prêt-à-porter ou plutôt de prêt-à-combattre. Nos deux héros vont se lancer à la recherche de leurs véritables parents mais avant cela ce tome va jouer son rôle d'introduction.
Les auteurs mettent très vite en place leur histoire. Après de belles pages en couleur, on découvre un monde qui parodie les podiums des grands couturiers pour en faire des zones de combat. Les vêtements sont aussi des armes qui servent à mettre en avant autant leur créateur que le mannequin-lutteur. Les duels sont réussis, étonnants et rien n'est épargné aux combattants qui risquent leur vie pour la prime de victoire. On retrouve encore dans leur déroulement le parti-pris absurde du manga : si les mannequins risquent leur vie, appuyer simplement sur le bouton central du vêtement mettra fin au combat. Les personnages sont tout aussi étonnant que le sujet, évoluant entre l'absurde et le sérieux, charimatique autant qu'idiot. On reste assez perplexe devant ces passages qui font ressortir le côté ubuesque du postulat du scénario. Pourtant, on arrive à y croire. Il faut dire que Kurata ajoute à son histoire un fond très réaliste. On y parle de drogue et de prostitution (qui entache souvent le milieu de la mode) et la vie de nos héros n'est pas rose. Sans doute ce qui explique la place de ce titre dans la collection Shônen UP ! Fergus est un pessimiste convaincu qui trouve dans l'optimisme et la naïveté de sa soeur son parfait contraire.
Le dessin est aussi représentatif de l'originalité du titre. On aime ou on aime pas et personnellement je ne suis pas encore convaincu. Hésitant entre shôjo et shônen, parfois brouillon, ayant un dynamisme certain, le trait d'Okama arrive à transmettre aussi bien le côté éblouissant des tenues que le côté sombre de cet univers. Ici on joue sur les apparences, le flamboyant du mannequinat sert à mettre en lumière un monde plus triste.
Mais Cloth Road n'en reste pas moins un shônen à la base classique : un voyage initiatique où se mêlent rencontres incroyables et combats. Des combats pour l'instant trop limités dans l'espace et le temps avec ce principe du duel et du bouton central.
Un tel concept pourrait vite montrer des signes de faiblesses. Le risque de redondance est grand. Il faudra attendre encore un ou deux tomes pour voir si la tournure que prendra l'histoire s'avèrera à la hauteur de nos attentes.
Je trouve ça mignon et original. L'histoire est pas mal mais pas marquante tout comme les personnages même si l'univers du manga est bien pensé. Ce n'est pas un coup de cœur mais pas un coup de griffe non plus.
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