"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
À Venise, au XIVe siècle, la naissance de la première maison close de l'Histoire...
Chiara, jeune prostituée vénitienne de vingt et un ans, et elle-même fruit des amours illégitimes entre une « femme de pêché » et un riche drapier du Rialto, voit son activité menacée.
En effet, alors que depuis plusieurs décennies le commerce de la chair est sévèrement réprimé et pénalisé par les autorités, locales, en particulier par les Chefs de Quartier, voilà que l'instance suprême du gouvernement vénitien, le Conseil des Dix, s'est mise en tête d'officialiser et réguler directement le « marché » de la prostitution.
L'Église, contre toute attente, donne son aval à ce projet : Castelletto va voir le jour.
Et lorsque Chiara commence une relation clandestine avec le beau Nicola Chiutto, l'un des membres de la délégation de l'Église, les ennuis ne font que commencer...
Un roman très dépaysant qui se passe à Venise, au XIVème siècle, dans le quartier des prostituées. On y découvre la lutte pour le pouvoir de l'Etat ou de l'Eglise, le combat d'une femme passionnée qui refuse de renoncer à sa liberté et recherche ses origines, elle découvre aussi un sentiment qu'elle ne connaissait pas, l'amour. J'ai hâte de découvrir le 2ème tome et de retrouver les personnages !
Ce livre est arrivé par hasard entre mes mains. La soirée de lancement du livre de Caroline Noël était aussi celle de Castelletto chez Charleston. J'ai rencontré Emma Mars, j'ai pu échanger avec Frédéric (vous suivez ?), et je suis repartie avec son livre dédicacé. Improbable. La couverture ne m'attirait pas, je n'aurais jamais acheté ce livre en librairie.
Avec Castelletto, on se retrouve dès les premières pages en totale immersion dans la Venise du XIVème siècle, dans les quartiers défavorisés, en compagnie des courtisanes et autres filles de joie. Nous suivons plus particulièrement Chiara, orpheline, qui a été élevée par une communauté de prostituées vénitiennes et qui vend désormais elle aussi ses charmes. Nous sommes à l'aube de l'ouverture du Castelletto, lieu construit pour regrouper les courtisanes de la ville et ainsi réguler et gérer leur commerce. Et c'est à Nicola, homme d'église que l'on demande de superviser cette citadelle du vice.
"Le pape des putains vénitiennes ! Sa foi était peut-être erratique ; ses moeurs pas toujours dénués de taches. Mais de là à promouvoir le commerce des corps et la corruption des âmes ?"
Les premières pages m'ont un peu déstabilisée, le temps de me faire au style de l'auteur. En effet, les tournures de phrases et les mots qu'il emploie ne me sont pas familiers. Mais justement, c'est ce style qui m'a finalement séduite et embarquée dans cette saga. Dès le début, j'ai imaginé les décors, les personnages. Tout se déroulait dans ma tête au fil des lignes, comme si je ne lisais pas mais plutôt comme si je regardais un film. Vous voyez ce que je veux dire ?
Frédéric, tu décris si bien la Venise des catins. Les personnages semblent tous plus vrais les uns que les autres. Les ruelles, les canaux, les costumes, tout y est. Je n'ai pas eu l'impression de lire une fiction, mais plutôt de faire un bond de plusieurs siècles en arrière. Je me suis complètement projetée dans l'ambiance de Castelletto.
Chiara est attachante, elle est passionnée et entière. Elle sait ce qu'elle veut, et en même temps elle est prête à se sacrifier pour venir en aide à ses amis. Elle est une héroïne courageuse et audacieuse, une Angélique d'un autre temps et d'un autre milieu. Loin d'être soumise, Chiara est une battante, une amoureuse de la vie.
"[…] l'élégance n'a ni sexe ni condition."
J'ai souvent eu peur pour elle. le souffle coupé, j'ai enchaîné les chapitres. La vie de Chiara est tellement mouvementée et surtout dangereuse. le danger et le risque sont présents à chaque client, à chaque rencontre, à chaque coin de rue. Certaines scènes sont vraiment difficiles, mais pas anodines. La vie des prostituées de Venise était souvent synonyme de viol, de maltraitance…
"Et comme elle esquive son baiser, il réaffirme son autorité de chasseur qui sait le gibier déjà acquis :
– Un peu de résistance ne me déplaît pas… Mais tu sais que cela ne sert à rien, n'est-ce pas ?"
La vie de Chiara prend un tournant quand elle fait la rencontre de Nicola, un prêtre de la cité des Doges. L'amour est un sentiment qu'on ne contrôle pas. Et pour Chiara et Nicola, si au commencement tout semble les séparer, finalement tout les rapproche. Ils ne sont plus une catin et un homme d'église, mais deux êtres qui s'aiment. Loin de tomber dans la guimauve, ce côté romance interdite et clandestine donne du piment à l'histoire. J'ai vibré, frissonné pour eux, avec eux. Il me tarde de connaître la suite de leur relation.
"Mais même muets ils se disent l'après. L'attachement. La clandestinité. La douleur de se quitter et la joie folle de revivre de tels instants. Les rendez-vous volés à sa matrone, en cachette de tous. Là, tout de suite, elle n'est plus une putain du Rialto, il n'est plus un prêtre."
On dit qu'il ne faut pas se fier à la couverture d'un livre, que l'habit ne fait pas le moine. J'en suis maintenant convaincue. Castelletto a été un coup de coeur auquel je ne m'attendais absolument pas. Cela fait un bien fou d'être surprise de cette manière ! Il va me falloir maintenant lire Nicola, le tome 2 pour connaître la suite de la vie de Chiara.
Castelletto vous emmène en totale immersion dans une Venise que vous ne connaissez sans doute pas. Laissez-vous entraîner à la suite de Chiara, vous ne le regretterez pas !
https://ellemlireblog.wordpress.com/2018/10/12/castelletto-tome-1-chiara-emma-mars/
Il faut quand même l'avouer face à cette histoire j'avais un peu peur de ce que j'allais y découvrir... Emma Mars aborde ici le milieu de la prostituion avec la création du premier bordel, le Castelletto à Venise, au XIVème siècle. Je ne savais pas si j'allais accrocher aux personnages ou bien même à l'histoire.
Je tiens à souligner que l'auteur a fait un travail de recherches pour mettre en scène certains personnages qui ont réellement existés ou s'est inspiré de personnages historiques, mais aussi des recherches pour raconter le déroulé des événements. L'aspect historique m'a plu ; être immergée dans une autre époque – d'ailleurs ce n'est pas une époque souvent abordée dans mes lectures -, découvrir les mœurs d'un autre pays que la France, les conditions difficiles du peuple et également voir la mise en place de ce lieu.
L'auteur nous montre toutes les facettes du commerce de la chair où règne violence, pouvoir et argent. Il nous montre les enjeux d'un tel établissement : à qui celui-ci profite-t-il réellement ? À qui les bénéfices revient-il ? Le lieu n'est-il pas une prison cachée ? L'Église y sera mêlé. Complot et manipulation seront bien présents tout le long du récit. Tout est loin d'être beau et rose et Emma Mars décrit les faits de manière brut. L'époque, les coutumes, certaines pratiques étaient brutales et tout cela se reflète dans l'écriture. Le pouvoir et l'argent font tourner les têtes et certains sont prêts à tout pour arriver à leurs fins. Cet aspect de l'histoire est encore tellement d'actualité, malheureusement...
Nous avons deux visions dans l'histoire : les prostituées d'un côté et celle de l'Église. Deux opinions qui s'opposent, deux clans qui vont se battre chacun pour leurs intérêts. Nous avons toute une palette de personnages, tous différents des uns et des autres. Certains personnages sont machiavéliques, cruels et barbares. Tandis que d'autres sont plein de douceur, protecteur et bienveillant. Nous allons suivre Chiara, une prostituée, la belle Aragonaise, la déesse tant convoitée par les hommes. Je me suis profondément attachée à son personnage autant que par son histoire que par son caractère : à la fois douce, compatissante, et je l'admire pour son courage et pour sa force. Loin d'avoir une vie facile, elle arrive à trouver le bonheur, à être en empathie avec les hommes qui viennent chercher du réconfort dans ses bras. Gina et Angela m'ont également beaucoup plu. Du côté des hommes, j'ai été charmée par Mosca et bien sûr par Nicola. Le tome suivant porte son nom, je suis impatiente d'en découvrir plus lui.
J'ai passé un bon moment de lecture et ce premier opus m'a donné envie d'en apprendre davantage sur cette partie de l'Histoire. Cependant, quelques points m'ont dérangé durant ma lecture... Tout d'abord, l'histoire d'amour entre la belle Chiara et son prétendant. J'ai trouvé que les sentiments sont survenus très (trop) rapidement. D'autre part, j'ai trouvé que les événements s'enchaînaient vite. Tout cela s'explique sûrement par le nombre de pages, moins de 300.
Enfin, le récit est riche dans son vocabulaire et dans les informations qui nous sont donnés. Ne connaissant pas l'Histoire de Venise, ni sur cette période ni sur cet aspect historique, j'ai dû durant ma lecture faire des recherches afin de pouvoir suivre et comprendre tous les enjeux du récit. Cela a coupé ma lecture, ce que je trouve bien dommage... Je conseille donc de faire quelques recherches au préalable sur la manière dont l'État de Venise est dirigé au début du siècle.
En bref, je me suis laissée emporter dans l'histoire du Castelletto et dans la quête des origines de Chiara, malgré quelques petits bémols. J'ai beaucoup aimé découvrir cette période historique autant que son héroïne. Emma Mars relate les faits tels qui sont. La vie est brutale, les mots, les actions de certains personnages le sont tout autant. Il y a ceux auxquels on s'attache et ceux qu'on déteste. Embarquez-vous pour Venise ! Pouvoir, manipulation, complot mais aussi amour et tendresse sont au cœur de ce récit. Je lirai la suite avec plaisir !
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