Taïna, indienne des Caraïbes, a été instruite dès son enfance pour devenir chamane, mais Christophe Colomb et les Espagnols arrivent...
lntérimaire chez Supergel, Samuel doit veiller à ce qu'aucun surimi ne dépasse des boîtes. Pour rompre avec la solitude, il décide d'adopter un poisson. Elle s'appelle Betty, ses lèvres sont délicatement ourlées et elle fait des ronds dans l'eau comme personne. Plus rien ne pourra les séparer. C'est ce qu'il raconte à la commissaire Delair, quand elle lui demande comment tout a commencé.
Et si laisser l'autre entrer dans sa vie, c'était prendre le risque que tout bascule ?
Quand des poissons exotiques deviennent les personnages à part entière d’un roman. Quand l’accusé d’un meurtre raconte dans le plus petit détail à " [SA] commissaire" le déroulé des faits. Quand cet accusé relate ses rencontres improbables… Cela donne un récit hors normes mais captivant et émouvant : "Aveu de tendresse" de Cécile Cayrel.
L’histoire débute dans le bureau de la Commissaire Delair qui "Déciderait de si j’avais tué Jacques, enquêterait à charge ou à décharge", c’est Samuel qui parle, ancien alcoolique, actuellement intérimaire dans une usine de surgelés, propriétaire d’un poisson-clown appelé Betty, admirateur inconditionnel de Van Gogh et surtout très seul. Il a rencontré Jacques, Jacques Morel, chez Truffaut en allant justement acheter sa Betty. Une relation très particulière s’est installée entre les deux hommes. Et Jacques est retrouvé mort dans l’appartement de Samuel. Alors Samuel, coupable ? Pas coupable ?
J’ai lu ce récit d’une traite ou presque. J’ai beaucoup aimé l’écriture de Cécile Cayrel, teintée de poésie, dotée d’une légère dose d’humour et d’une grande sensibilité. Le ton peu commun traduit à merveille le caractère particulier du personnage de Samuel, son côté naïf, fantasque, un peu perdu dans une société qui ne lui convient pas. Il m’a profondément touché par ses difficultés à refuser quoi que ce soit au risque d’en subir de lourdes conséquences. Il est solitaire, marqué par le suicide de son père par pendaison lorsqu’il était enfant. Il voudrait qu’on l’aime.
Le déroulé du monologue, même s’il est parfois interrompu à des fins de compréhension par la commissaire, ressemble à une couverture douillette dans laquelle j’ai eu envie de m’enrouler. Difficile de ne pas espérer que Samuel soit innocent, difficile de ne pas vouloir le prendre dans ses bras, de ne pas souhaiter le consoler, difficile de ne pas le croire. Que ce soit lui, Jacques ou encore Zelima tous ont un petit quelque chose de rare qui les rend difficiles à comprendre mais impossibles à ne pas aimer.
"Aveu de tendresse", un roman hors du commun, des personnages hors des sentiers battus, une très belle écriture, un ton décalé, une ambiance particulière : Un roman touchant et tendre.
https://memo-emoi.fr
Dès la première page de Aveu de tendresse, deuxième roman de Cécile Cayrel, nous faisons la connaissance de Samuel Haenel, le narrateur. Il se trouve dans le bureau de la commissaire Delair.
Jacques Morel a été retrouvé mort, le cou tranché au cutter chez Samuel. Ce dernier, né en 1993 et domicilié à Rennes est en train de tenter d’expliquer pourquoi cet homme qu’il a rencontré seulement trois semaines plus tôt a choisi son appartement pour mourir et pourquoi ce n’est pas lui qui l’a tué.
Pour cela, il a besoin que la commissaire le croie. Elle, est pressée d’en finir, et lui, a besoin de temps pour expliquer en détail comment ce vendeur dépressif du magasin Truffaut a pu venir se suicider chez lui.
Pour débuter son récit, Samuel, ancien alcoolique, intérimaire dans une boite de surgelés, réfléchit et pense aussitôt à Betty car dit-il « évidemment, tout venait de là et tout finirait là ». Surprise pour le lecteur, Betty s’avérant être un poisson-clown. Pour rompre sa solitude, Samuel l’a acheté pour lui servir de compagnon.
Lorsqu’il a fait son choix, un des vendeurs du magasin, la cinquantaine, passionné d’aquariophilie, lui a proposé son aide et c’est à l’issue de cette rencontre qu’une relation complexe est née entre ces deux hommes que la vie a rudoyés.
Tout au long de ces 247 pages, Samuel va essayer de raconter minutieusement et dans les détails chaque 7étape de cette rencontre jusqu’à la fin tragique de Jacques, espérant trouver dans les yeux et le cœur de la commissaire des éléments lui laissant espérer sa relaxe.
Le roman débute relativement doucement et je dois avouer que cette histoire de poisson-clown comme animal de compagnie m’a un peu prise au dépourvu et fait sourire ironiquement. Mais au fil des pages, impossible de ne pas s’attendrir et de ne pas s’attacher à ces personnages cabossés par la vie, l’un souffrant d’un manque cruel d’affection et l’autre détruit par une épreuve tragique.
La relation d’écoute que Samuel tente difficilement d’établir avec la commissaire est également très intéressante à suivre et Samuel, malgré des apparences très naïves comprend que « ce qu’on lui reproche, au fond, c’est de ne pas s’être engouffré dans la grande normalité de l’indifférence ».
Comment, en effet, malgré l’envie qu’on a parfois au cours de son récit, de lui dire de ne pas s’engager, comment reprocher à cet homme d’avoir voulu venir en aide à un être qui lui semblait en souffrance et avoir voulu croire à une relation d’amitié pure ?
D’autre part, dans sa relation très poétique que noue Samuel avec Betty son poisson-clown, s’ajoute ce grand rapprochement que ne peut s’empêcher de faire Samuel avec van Gogh en qui il se reconnaît. Le compagnonnage de Vincent lui donnait une direction dit-il, et il s’en inspire pour peindre à son tour, renouant avec cet art qu’il avait délaissé. Cette sorte de thérapie trouvée un temps en peignant est superbement relatée par l’autrice.
Tout en sensibilité, teinté d’humour, Aveu de tendresse est un roman psychologique original, surprenant, un peu décalé, captivant, plein de pudeur, de délicatesse et de sensibilité dont l’intensité va crescendo jusqu’à un dénouement inattendu. Il est une sorte de thriller, plein de sollicitude pour les gens blessés par la vie tout en s’adressant à chacun de nous et à notre besoin fou de tendresse.
Un grand merci aux éditions La Tribu, nouvelle maison d’éditions créée et dirigée par Julia Pavlowitch au sein des Nouveau Éditeurs, dont Aveu de tendresse est l’une des premières parutions, et à Babelio, pour cette émouvante découverte.
https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2025/02/cecile-cayrel-aveu-de-tendresse.html
Chronique illustrée à retrouver ici :
Assis face à une commissaire de police, Samuel tente d’expliquer pourquoi un homme qu’il avait rencontré trois semaines plus tôt a choisi son appartement pour mourir. Accusé d’homicide volontaire, il doit convaincre son interlocutrice qu’il ne l’a pas tué. Le problème ? Samuel ne sait pas faire court quand il raconte une histoire… Et voilà le lecteur embarqué dans une aventure complètement déjantée.
Tout a commencé dans les rayons d’une jardinerie, où il était venu acheter Betty, un poisson-clown. C’est ainsi qu’il a fait la connaissance de Jacques, le vendeur… et la future victime.
Cécile Cayrel dresse le portrait d’un homme gentil, paumé, singulier, fantasque et imprévisible, bref, un coupable idéal. C’est aussi l’histoire d’une rencontre improbable entre deux solitudes. Un roman décalé, un personnage attachant, un récit original : il n’est pas courant que des poissons tropicaux jouent un rôle si important dans une enquête policière ! Avec une écriture jubilatoire, l’auteure nous offre un moment de lecture des plus agréables.
Merci aux éditions La Tribu de leur confiance.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
Taïna, indienne des Caraïbes, a été instruite dès son enfance pour devenir chamane, mais Christophe Colomb et les Espagnols arrivent...
Une belle adaptation, réalisée par un duo espagnol, d'un des romans fondateurs de la science-fiction, accessible dès 12 ans.
Merci à toutes et à tous pour cette aventure collective
Lara entame un stage en psychiatrie d’addictologie, en vue d’ouvrir ensuite une structure d’accueil pour jeunes en situation d’addiction au numérique...