Emplis de l'espérance que suscitent les océans, deux jeunes gens arrivent au bord de la mer et rêvent d'aventures. Mais... « prendre la mer » n'est pas donné à tout le monde. Ils cherchent donc à franchir cette invisible barrière au gré d'une errance tendre et naïve au cours de laquelle ils rencontrent d'étonnants personnages, un industriel outrancier, des officiels devenus fous, une vieille dame créole, des marines américains et un certain marquis ressuscité... qui donnent à leur épopée un tour fantasmatique.
Leur amie Henriette, la cantinière créole, est pour l'auteur une manière d'évoquer l'esclavage, l'engagisme et toutes ces malversations de l'âme dont les secousses aujourd'hui encore font répliques. « Étrange monde créole en vérité, éparpillé sur plusieurs océans, diaspora enfantée de la cale, par les brisants d'un commerce fatal d'hommes, de femmes et d'enfants. Fortunes malpropres ! » Henriette, exilée malgré elle d'une île devenue base militaire secrète, donne toute sa vigueur au roman en nous rappelant que la liberté de se déplacer vaut au moins autant que celle de rester sur sa terre natale. Une bataille pour la liberté est une bataille qui n'a jamais de fin, dussions-nous ressusciter Lafayette !
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