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Ce témoignage relate la magnifique victoire d'une expédition française, en 1950, sur le Premier 8000 m de la planète. Ce récit d'alpinisme rencontra le plus grand succès. En effet, il a été traduit dans cinquante langues et il s'est vendu à plus de vingt millions d'exemplaires à ce jour.
Annapurna Premier 8000 demeure une aventure inégalée et humainement poignante. Cette conquête allait clore un siècle d'exploration et de défi au monde de l'altitude. Maurice Herzog a tenu à reverser personnellement tous ses droits d'auteur pendant de nombreuses années afin de permettre le financement, pendant plus de vingt ans, de toutes les expéditions françaises dans le monde.
Maurice Herzog, le chef de cette expédition, qui fut dramatiquement blessé au cours de cette extraordinaire et historique ascension, est l'une des figures mythiques de l'alpinisme.
Il fut un grand résistant dans l'Office civil et militaire, commandant d'une unité de francs-tireurs et partisans sur le front des Alpes (FTP), puis capitaine commandant une compagnie de haute montagne (27e BCA). Également président du Club alpin français (1952-1955), secrétaire d'État à la Jeunesse et aux Sports dans les gouvernements du général de Gaulle (1958-1966), député-maire de Chamonix (1962-1977). Il est membre du Comité international olympique depuis 1970. Par ailleurs, il a poursuivi une brillante carrière dans l'industrie.
Photo de couverture © Maurice Herzog
Le 3 juin 1950, deux alpinistes français, Louis Lachenal et Maurice Herzog, parviennent au sommet de l’Annapurna, réalisant ainsi l’ascension du premier sommet de 8000 mètres. L’équipe est composée de Jean Couzy, polytechnicien, de Marcel Schatz, alpiniste, de Marcel Ichac, cinéaste, de Jacques Oudot, médecin et chirurgien, de Francis de Noyelle, officier de liaison, de trois guides réputés de Chamonix, Louis Lachenal, Lionel Terray et Gaston Rébuffat et de l’auteur, Maurice Herzog, alpiniste également. C’est une véritable expédition qui part à l’assaut de ce premier sommet mythique en emportant environ avec elle 4,5 tonnes de matériel et 1,5 tonnes de vivres avec charrettes et chevaux, sans oublier la trentaine de sherpas menés par leur chef Ang-Tarkey. Du très très lourd ! Ces sommets, considérés jusque-là comme le « domaine des dieux », avaient toujours été interdits d’accès à qui que ce soit. Les Français ont obtenu une autorisation exceptionnelle pour cette première. Ils ne disposent pas de cartes vraiment utilisables. Ils doivent donc commencer par d’interminables reconnaissances du terrain, hésitant entre le Dhaulagiri plus visible et l’Annapurna, plus en retrait. Le premier semble le plus dangereux, le second plus difficile d’accès. Ils optent pour le second, installent jusqu’à cinq camps de base et d'assaut avant que deux d’entre eux ne profitent d’une dernière fenêtre de temps acceptable avant la mousson pour atteindre, mais à quel prix, ce sommet…
« Annapurna, premier 8000 » est un récit d’expédition qui fut un énorme best seller à son époque. Il exaltait le courage, la ténacité et l’endurance d’un groupe de jeunes conquérants de l’inutile qui laissèrent pas mal d’eux-mêmes sur ces pentes verglacées et inhospitalières. Ils eurent les mains et les pieds gelés, furent frappés d’ophtalmie des neiges et durent redescendre dans des conditions dantesques, sans la moindre assistance. Jacques Oudot dut leur infliger des souffrances atroces en raison d’injections répétées d’acétylcholine pour essayer de sauver le plus possible de leurs membres avant de pratiquer les amputations nécessaires sans la moindre anesthésie. Le lecteur mesurera le chemin parcouru depuis cette époque. Pas d’hélico de secours, pas de radio, pas de repérage satellite, un matériel lourd et rudimentaire, monté à dos d’hommes et à la force des bras. Livre qui enchanta toute une jeunesse et suscita de nombreuses vocations d’alpinistes qu’on lira et relira même aujourd’hui avec un immense plaisir, ne serait-ce que pour une comparaison nostalgique avec notre époque sinistre, lâche, veule et sans idéaux…
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