"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Cela fait des années qu'Alix n'a plus mis les pieds à Khorsabad : bien trop longtemps. Alix, comme par le passé, est fait prisonnier. C'est un seigneur local, Barzapharnès, qui commandite l'enlèvement du sénateur afin de provoquer une nouvelle guerre avec Rome et de retrouver le trésor mythique de la cité, dont - le pense-t-il - Alix connaît la cachette. Entre les souvenirs et le devoir d'empêcher un nouveau conflit, Alix va connaître de nouvelles aventures dans la cité assyrienne.
Avec ce volume 11 d’Alix Senator, L’esclave de Khorsabad, Valérie Mangin continue de faire vivre, avec talent, les aventures du héros créé par Jacques Martin.
Pour cela, elle relie son histoire aux tous premiers albums de la série Alix qui débute avec un désastre pour l’armée romaine commandée par Crassus qui a fait partie du fameux triumvirat avec Pompée et César. C’est aussi celui qui a maté la révolte des esclaves menée par Spartacus, d’une manière vraiment atroce.
Lors de la bataille de Carrhes (Harran aujourd’hui), dans le sud de la Turquie, le 9 juin 53 avant notre ère, l’armée romaine, sûre de sa force et du nombre de ses soldats dont fait partie la troupe gauloise comprenant le père d’Alix et Alix, jeune encore, est décimée par les cavaliers parthes de Suréna, ces fameux lanciers et archers, les cataphractaires.
Bien humblement, j’avoue n’avoir jamais entendu parler de ces combats orientaux, peu glorieux pour Rome, ou bien avais-je oublié cette période historique. Aussi, cette BD permet un coup de projecteur très intéressant sur une époque durant laquelle les Romains tentent de conquérir la plus grande partie du monde connu à l’époque.
Dans cette édition Premium, aimablement prêtée par Vincent, je reconnais que le dossier historique, réalisé par Valérie Mangin, m’a été d’un grand secours pour comprendre ce qui se passe dans cet album, un récit bien illustré grâce aux dessins fouillés et très colorés de Thierry Démarez.
Ainsi, j’apprends que, à la bataille de Carrhes, en 53 avant notre ère, le père d’Alix a été tué et que son fils a été réduit en esclavage. Libéré plus tard, il a vécu beaucoup d’aventures dans sa Gaule natale puis à Rome. Devenu sénateur, grâce à Valérie Mangin, il retourne en Orient, en l’an 11 avant notre ère, à Ninive (Quyunjik), en Mésopotamie (Irak actuel, en grande partie) où tout recommence.
Notre héros est là, incognito mais l’assemblée à laquelle il assiste dégénère et il est fait prisonnier. L’eunuque Osacès qui dit parler au nom du roi Barzapharès, veut qu’Alix révèle où est caché le trésor car le roi des Parthes veut déclencher une nouvelle guerre contre Rome.
Bien sûr, Alix Senator refuse de parler malgré les menaces et les tortures. Il réussit à s’enfuir avec Monasès qui lui rappelle Enak, son grand ami disparu, et Tefnout, une Égyptienne qui a appris la médecine à Philae et sait décrypter les tablettes.
De coup de théâtre en surprise, la mort plane sans cesse sur ces affrontements sans pitié. Tout cela pour la gloire, pour la guerre, pour la conquête obstinée de nouveaux territoires.
Heureusement, Alix Senator est là mais, Valérie Mangin le précise dans le dossier final, cet ennemi parthe a bien existé, la bataille de Carrhes a bien eu lieu. Khorsabad, site découvert en 1843, s’appelle aujourd’hui Dur-Sharrukin, au nord de l’Irak. C’était bien le lieu où Sargon II, roi d’Assyrie, (721 – 705 av. notre ère) avait fait bâtir une forteresse abandonnée en 612 avant notre ère, malgré de gigantesques travaux.
Alix Senator m’a ramené dans ce passé lointain bien réel, en y ajoutant ce qu’il faut de romanesque, avec ces guerres incessantes, ces luttes acharnées pour le pouvoir, ce qui me fait penser que les humains n’ont guère évolué depuis.
PS : Le site de Khorsabad a été mis à jour en 1843 par Émile Botta (diplomate, archéologue et entomologiste). Plusieurs œuvres d’art provenant de là-bas sont exposées au Musée du Louvre.
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !