La Revue de Presse littéraire de mars 2016
La Revue de Presse littéraire de mars 2016
La Splendeur dans l’herbe, de Patrick Lapeyre (P.O.L)
Une jeune femme qui fait tourner la tête à deux hommes. L'un vit à Londres et est célibataire et l'autre vit à Paris plus ou moins au crochet de sa femme. On suit aussi leur vie professionnelle, sans grand intérêt pour l'histoire mais qui permet de remplir quelques pages. Notre oisive passe de l'un à l'autre sans remord et sans explication, va et vient. Elle n'hésite pas non plus à les déplumer au passage. Les hommes sont alors complètement désemparés (sans argent, c'est secondaire mais sans elle, invivable). Et cela peut durer plusieurs années sans qu'ils n'aient de nouvelles. On a droit aussi à quelques souvenirs, notamment leur rencontre. Je n'étais pas convaincue par cette lecture mais je me suis pourtant laissée prendre et j'avais envie de connaître la fin, même si j'éprouvais une certaine répugnance envers cette femme tellement incertaine de ses sentiments et si je voyais en ces hommes des « mauviettes ». Et cette fin que j'attendais tant s'est révélée pour moi décevante, presque incompréhensible.
Une jeune femme qui fait tourner la tête à deux hommes. L'un vit à Londres et est célibataire et l'autre vit à Paris plus ou moins au crochet de sa femme. On suit aussi leur vie professionnelle, sans grand intérêt pour l'histoire mais qui permet de remplir quelques pages. Notre oisive passe de l'un à l'autre sans remord et sans explication, va et vient. Elle n'hésite pas non plus à les déplumer au passage. Les hommes sont alors complètement désemparés (sans argent, c'est secondaire mais sans elle, invivable). Et cela peut durer plusieurs années sans qu'ils n'aient de nouvelles. On a droit aussi à quelques souvenirs, notamment leur rencontre. Je n'étais pas convaincue par cette lecture mais je me suis pourtant laissée prendre et j'avais envie de connaître la fin, même si j'éprouvais une certaine répugnance envers cette femme tellement incertaine de ses sentiments et si je voyais en ces hommes des « mauviettes ». Et cette fin que j'attendais tant s'est révélée pour moi décevante, presque incompréhensible.
La quatrième de couverture très courte ne peut que nous donner l’envie d’ouvrir le livre :
« C’est l’innocence du hasard qui donne à une rencontre son caractère fatal et stupéfiant »
« Le hasard » est un mariage où Jean et Paula s’observent de loin puis se découvrent à travers un échange. Son visage familier lui fera comprendre qu’il est sorti avec sa sœur Alicia.
Bien qu’elle lui plaise, le bémol, est que Paula est mariée à Andréas – un homme qui n’est pas dans le besoin, comme Jean qui travaille de nuit pour la Poste et qui apprécie particulièrement la philosophie.
A travers ce livre d’amour « fatal et stupéfiant », Patrick Lapeyre place une relation d’un homme mordu à celle d’une jeune femme en manque d’amour et qui croit au caractère sacré du mariage.
Où peut amener ce type de relation sur du long terme ?
Si un homme célibataire, non riche, aime pour le corps et peut-être pour l’esprit une femme, une femme peut-elle répondre à ce type d’homme quelque peu obsédé par son corps ? Et s’il essaye avec une philosophie moraliste à donner une réplique réceptive, peut-elle dire oui en ayant peur de perdre son statut social ?
C’est un roman qui porte une certaine réflexion sur du sexe primordial pour les uns, secondaire pour les autres, où l’attirance appelle à vouloir pour les uns à s’accoupler alors que d’autres veulent uniquement folâtrer où, encore, dépasser par l’envie, se résigner à garder leurs couples mêmes dans une fidélité abîmée.
D’une écriture sans ambages, physique dans les langages des corps et de paroles entendues, le roman plaira ou déplaira dans sa finalité.
Est-ce que les ultimes ( et très belles ) pages d'un roman peuvent sauver une lecture qui a été laborieuse jusque là ? Malheureusement non, je ne garde des pages lues qu'une intense sensation d'ennui poli, à tourner les pages sans parvenir à m'accrocher à un détail, à un personnage ou un événement, une émotion. Cardiogramme plat à ne vibrer sur rien, sans pour autant que la lecture ne soit déplaisante.
Pas forcément la faute au sujet en lui-même, une histoire d'amour adultère de sa naissance à sa fin, entre Jean, un célibataire endurci travaillant de nuit au tri postal à Montreuil et la Paula du titre, une femme mariée des beaux quartiers parisiens. Pourquoi pas … c'est plutôt l'angle choisi par l'auteur qui ne m'a pas convaincu, à savoir celui de conjuguer fièvre érotique et fièvre philosophique, Jean étant un passionné d'Heidegger. Ses tentatives pour initier Paula à l'énigme de la présence, à la problématique heideggerienne de l'Etre et de l'existence, tout en se livrant à des ébats sexuels intenses, m'ont semblé relever de l'exercice de style très artificiel. Presque snob même tant cela n'apporte pas de profondeur ou d'intensité à cette histoire d'amour très banale et au final assez insignifiante.
Le fait d'être amoureux suffit-il au bonheur ? cette question métaphysique était pourtant très pertinente. En fait, je crois tout simplement que Patrick Lapeyre n'a pas écrit le livre que j'avais envie de lire, d'autant que son écriture, certes soignée mais sans relief, ne m'a pas aidée à embarquer dans son roman. Par moment, j'ai entraperçu une thématique sociale qui aurait pu être très intéressante : lorsque l'auteur évoque avec une certaine causticité le monde du travail dans lequel évolue Jean, ces petites et vaines luttes d'égo entre les syndicalistes qui brassent de l'air et des cadres RH teigneux. Mais jamais cela ne décolle ou n'a suffit à me réveiller.
Un rendez-vous manqué avec cet auteur.
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