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Prendre le quart sur un navire, c'est rejoindre la passerelle dans la nuit et faire partie de l'équipe qui va observer la bonne marche du navire, son cap, sa gîte par gros temps et les autres navires présents sur la même route. C'est là que dans l'obscurité les hommes se parlent, échangent parfois ce qu'ils ne diraient pas en pleine lumière. Le Quart est un espace de marins, d'hommes aux mille histoires, pas toujours glorieuses mais symptomatiques d'une vie dans les ports et en haute mer.
Le roman (unique) de Nikos Kavvadias nous raconte cet espace discret et magique où les histoires prennent corps pendant quelques minutes, sans jamais vraiment atterrir et en laissant un goût d'amertume et de nostalgie parmi les marins en poste. A partir d'un moment il n'y a plus vraiment d'officiers ni de matelots ni de pilotins, mais des hommes dans un temps arrêté. La passerelle devient alors le théâtre des femmes perdues, aimées, détestées mais jamais oubliées.
Le Quart est un superbe roman, d'une poésie rude comme une aussière tendue. Surtout ne pas sauter la non moins superbe préface d'Olivier Rolin, petite anthologie de la littérature maritime.
Je ne déconseillerai jamais un livre, par principe. Pourtant je peux difficilement dire que j'ai apprécié celui-là. Incompréhensible à partir de sa deuxième partie, je me suis accroché pour le finir. L'auteur est un poète, peut-être ne suis-je simplement pas rentré dans son univers.
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