Dans ce recueil de 13 nouvelles, la jeune autrice mexicaine frappe fort mais juste
Or donc, nous voici à Moscou dans les années ’30. La bureaucratie soviético-stalienne fonctionne à plein régime et, le diable sait pourquoi, Satan (sous le pseudonyme de Woland, maître ès sciences occultes) décide d’y flanquer une belle pagaille avec ses improbables acolytes.
Sous couvert d’un spectacle de magie au Théâtre des Variétés, il ridiculise la bonne société moscovite en la confrontant à ses vices, son hypocrisie et sa vanité. Plus d’un honnête (enfin, peut-être pas tant que ça) citoyen y perdra la tête, au propre et surtout au figuré, et bon nombre d’entre eux finiront au cimetière ou à l’asile.
C’est dans ce dernier endroit qu’on fait la connaissance du Maître, écrivain interné pour cause de désespoir. Il a en effet écrit un livre sur Ponce Pilate, dans lequel il revisite la mort de Jésus. Le Maître considère ce roman comme le chef-d’œuvre de sa vie, mais le livre est éreinté par la critique et ne connaîtra jamais le succès. Malgré les supplications de Marguerite, sa maîtresse, le Maître décide de disparaître sans laisser de trace… Sur ces entrefaites, Satan surgit du diable vauvert et propose un pacte à la belle éplorée, qui lui permettra de retrouver son amour perdu.
Version moderne du mythe de Faust, « Le Maître et Marguerite » est une fable fantasque, fantastique, onirique, burlesque, carnavalesque, doublée d’une histoire d’amour entre un artiste dépressif et une jeune bourgeoise désœuvrée et désabusée qui se transforme en fée-sorcière.
A la fois galerie de portraits et enchaînement de péripéties de plus en plus farfelues, ce roman se révèle parfaitement maîtrisé dans sa construction, chaque pièce trouvant finalement sa place dans le puzzle. Une sarabande diabolique dont Boulgakov a voulu faire un plaidoyer pour la liberté de l’expression artistique, et pour la liberté tout court, dans un contexte de dictature stalinienne où la moindre velléité d’anticonformisme pouvait mener au cimetière, à l’asile ou au goulag.
En dehors de cet arrière-plan politique, je n’avais pas suffisamment de références pour saisir toutes les allusions et métaphores, et j’ai fini par me perdre parmi tous ces personnages.
Si on s’en tient au premier niveau de lecture, « Le Maître et Marguerite » est d’une lecture assez aisée, d’une construction remarquable et d’une imagination inouïe. Un grand classique, un monument, un chef-d’œuvre de la littérature, sans doute. Mais ce type de récit est trop abracadabrant et fantaisiste pour moi, et je n’y ai pas pris tout le plaisir que j’en espérais. Trop d’attentes peut-être.
Je me faisais une joie de découvrir enfin ce chef d'oeuvre de la littérature russe, moi qui ai aimé ses grands romans.
J'ai aimé le début, ces deux personnages qui rencontrent un troisième, visiblement étranger, en tout cas pas comme eux.
J'ai aimé le récit de la mort de Jésus, du point de vue de Ponce Pilate.
Et puis la multiplication des personnages m'a perdu, j'attendais le fameux Maître et la fameuse Marguerite qui mettra du temps à venir.
Je n'ai pas aimé ce déferlement de situations absurdes (car elles ne sont même pas cocasses), mon côté trop cartésien, sans doute.
J'ai fini en avance rapide ce mythe de Faust revisité à la sauce Russe hallucinée.
Le sous-titre (« Comment des jumeaux causèrent la mort d’un chef de service ») contribue à redonner un peu de réalisme à l’histoire que nous propose Boulgakov qui pourrait être du Kafka avec beaucoup d’humour, ou du Monthy Pithon pour la mise en image percutante ; ou encore Mel Brooks pour des enchainements sans limites.
Le professeur Transfigouratov n’est pas n’importe quel médecin. C’est une sommité, capable de conserver un appartement de sept pièces dans la Russie soviétique, ce qui relève de l’exploit.
Mais il faut dire qu’il s’est fait une spécialité dans le rajeunissement des gens. Et si les moyens employés sont peu orthodoxes, les résultats sont là, ce qui lui vaut un régime d’exception.
Un soir, il croise un chien des rues, Bouboul.
Il décide de l’adopter et de réaliser sur lui une expérience : lui greffer l’hypophyse d’un homme.
Voilà le postulat de cette histoire complètement loufoque.
Boulgakov signe ici un roman fantastique qui égratigne la réalité de son époque.
La science est utilisée pour satisfaire de bas intérêts. Les patients venus pour être rajeunis n’ayant souvent que des intérêts lubriques à satisfaire. Également, en donnant une voix au chien des rues, le roman montre le côté malsain de ces opérations réalisées sans souci des cobayes utilisés.
Boulgakov illustre aussi l’ironie de cette société de camarades où la corruption permet de ne pas s’astreindre aux contraintes du peuple.
Les hommes du Parti communiste étant, d’ailleurs, de viles personnages comme si le parti n’était qu’un repaire de gens obtus et stupides.
C’est un récit étrange qui m’a moins séduite que Le maître et Marguerite, mais que j’ai trouvé intéressant par l’ironie qui s’en dégage et les attaques menées contre le régime soviétique.
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
Dans ce recueil de 13 nouvelles, la jeune autrice mexicaine frappe fort mais juste
Une fiction historique glaçante et inoubliable, aux confins de l’Antarctique
Découvrez les derniers trésors littéraires de l'année !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"