"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
"La Gaieté" est un roman introspectif qui explore les thèmes de la maternité, de l'enfance et de la quête de la joie malgré les ombres du passé. Justine Lévy nous emmène dans un voyage émotionnel où elle partage ses réflexions sur la vie, la famille, et la difficile tâche de devenir parent, celle où il n’existe aucun réel mode d’emploi que celui d’être et d’essayer de faire de son mieux. Elle se demande ce que signifie être une bonne mère, tout en confrontant les souvenirs d'une mère défaillante.
Le livre s'articule autour de l'expérience personnelle de Justine en tant que mère et de son désir de créer une nouvelle génération de parents, différents de ceux qui l'ont influencée. Elle se bat pour surmonter les cicatrices de son enfance tout en aspirant à offrir une vie meilleure à ses propres enfants. C’est poignant, nous plongeant dans une exploration sincère et parfois déchirante des complexités de la maternité et de l'héritage familial. L'auteure nous offre une introspection honnête de sa vie, de son enfance dorée, mais troublée, et de sa quête pour devenir une mère meilleure.
Le style d'écriture de Justine Lévy est agréable. Elle écrit avec une sincérité brute, utilisant des phrases longues et saccadées qui rappellent les émotions bouillonnantes d'un enfant. Le lecteur ressent sa lutte intérieure, son besoin de s'exprimer malgré la peur qui l'envahit. Il y a de l’authenticité, du vrai, du réel. Mais en même temps, cela nous immerge à l’intérieur. On frôle par moment le pathos, parfois, on y entre, alourdissant la lecture, alourdissant les sentiments et ressentiments, comme si on tournait en rond sans pouvoir trouver une issue tellement on détricote tout dans les moindres détails.
L'auteure aborde le sujet universel de la maternité avec honnêteté. Elle se demande ce que signifie être une bonne mère tout en cherchant à échapper aux ombres de son passé. Son amour inconditionnel pour ses enfants transparaît à travers ses mots, même lorsqu'elle fait face à des souvenirs douloureux et à des angoisses persistantes. Cette partie est forte, permet de se confronter à notre propre vécu, et à plonger dans notre vécu. On se pose cette question très souvent lorsqu’on devient parent : comment faire pour ne pas reproduire les mêmes erreurs, ou faire mieux que ce qu’on a vécu ? Comment surmonter nos propres blessures pour offrir à nos enfants une vie meilleure ?
En bref : Justine Lévy nous offre un portrait sincère de la maternité, de l'enfance et de la recherche inlassable de la joie dans un monde parfois sombre. Son écriture franche et émotionnelle en fait une lecture intéressante pour quiconque s'intéresse à la complexité de la vie familiale et à la quête éternelle de la gaieté au cœur de nos vies. Dommage pour ces moments trop proches du pathos qui plombent beaucoup le récit.
Contente de constater que Justine Levy dont j'apprécie par ailleurs la plume en a fini de parler de sa famille.
Ce journal imaginaire d'Euphrasie Artaud m'a donné envie de découvrir son fils Antonin Artaud que je ne connaissais absolument pas !
Journal d'une mère donc, pas tendre avec les ami(es) de son fils, un fils surdoué et beau bien évidemment (bref journal d'une mère, mère possessive, mère abusive on ne le saura pas vraiment !)
Je n'ai probablement pas tous les codes (méconnaissance du personnage d'Antonin, de la période -les années 1900-) pour prendre toute la mesure du contenu de ce roman mais ce que j'y ai lu concernant le traitement de la maladie mentale est édifiant.
Lui, le fils, c'est Antonin Artaud, théoricien du théâtre, acteur, écrivain, essayiste, dessinateur et poète français, et elle, la mère c'est Euphrasie Artaud .
C'est celle qui toute sa vie a vu dans son fils malade et interné un génie incompris, « plus tard il sera Baudelaire, il sera Gérard de Nerval, il sera Edgar Poé ». Celle qui l'a protégé, accompagné, lui a fourni les drogues qu'il réclamait, une sorte de mère- louve qui n'a cessé de souffrir elle-même, de s'interroger sur sa possible part de responsabilité dans les troubles de celui qui est demeuré jusqu'à sa mort « mon Nono, mon Nanaqui ».
L'ouvrage de Justine Lévy est le journal imaginaire de cette génitrice qui se présente comme la seule capable de comprendre les troubles profonds de son fils. Son titre met en avant le lien de possession que la mère revendique sur son enfant .
Il offre à la fois le portrait d'une mère-courage et le regard subjectif de celle-ci ( car jamais Artaud n'est présenté de façon objective) sur le parcours artistique et médical de son fils de 1920, date à laquelle, à 23 ans il quitte le « nid » familial, déjà atteint de « tics nerveux, de mouvements d'humeur impossibles , d'accès de sauvagerie » à 1948, année de sa mort.
28 années où alternant chez la mère angoisses et espoir, pour le fils périodes de soins et d'enfermement dans différents établissements, et moments de création, de renaissance artistique.
Le livre prend alors deux dimensions complémentaires, de l'ordre du document .
On y trouve le quotidien des hôpitaux psychiatriques, les différentes thérapies utilisées dans le traitement de l'aliénation mentale, notamment les électrochocs .
On y découvre également la vie culturelle littéraire de cette période,le rôle des d'intellectuels tels André Gide,André Breton, Robert Desnos qui ont cru en Artaud, l'ont fait sortir de »la gêole infâme où croupissait son génie » et ont aidé à son retour public mais temporaire sur la scène du Vieux Colombier.
Certes, Euphrasie peut apparaître comme une mère farouche, encombrante, possessive, castratrice , « personne ne me volera mon Antonin », qui n'a que haine et méfiance pour les femmes qui approchérent Artaud « des gourgandines, des poisons » mais je vois aussi en elle l'image émouvante de la Mère qui bec et ongles, inlassablement, défend son Fils et l'accompagne sans jamais se décourager, dans les étapes successives de son chemin de croix .
Ce roman est le journal imaginaire d'Euphrasie, mère d'Antonin Artaud, mère qui a passé sa vie a essayer de protéger son fils de tous les maux qui l'accablaient.
Fils de cousins germains, Antonin Artaud fut dès l'âge de quatre ans accablé de maux de tête effroyables. Tous les médecins / charlatans marseillais proposèrent des traitements miraculeux allant de séances d'électricité (bien avant l'invention des électro-chocs), de prise de laudanum ....
Quand il part à Paris, sa mère se désespère de ne pas avoir des nouvelles régulières de son enfant chéri. Il devient acteur, fréquente les surréalistes, écrit
Ami de Balthus, Breton, il intègre la compagnie de Charles Dillon, tourne avec Abel Gance, mais ses démons sa paranoïa,et son addiction aux drogues dures le conduisent à faire de fréquents séjours en hôpitaux psychiatriques, ou plutôt des asiles d'aliénés d'alors ...
Après le décès de son mari, d'Euphrasie part s'installer à Paris, cherche son fils partout, et essaie de l'éloigner de ces femmes qui l'embêtent !
Lorsqu'il est interné en Normandie puis a Ville Évrard, d'Euphrasie fera tout son possible pour adoucir la vie de son petit, se privant même de nourriture pendant la guerre pour continuer de lui confectionner des paniers.
Mère courage où mère possessive.
Sur ses neuf enfants trois seulement ont survécu, mais Euphraise ne voit qu'Antonin.
Un roman aux chapitres très courts comme des entrées de journal intime.
Un roman centré sur la relation mère-fils, mère qui ne parle que très peu de l'oeuvre du fils pourtant reconnue bien avant sa mort
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