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Le récit de l'homme qui est parvenu à arrêter le temps. Rien de moins.
Quelle histoire incroyable dans cet album ! Celle de la décomposition précise d'un mouvement invisible à l'oeil nu à travers la photographie.
Durant plus de 200 pages, Guy Delisle retrace la création d'un procédé technique encore à l'oeuvre aujourd'hui comme dans le film Matrix : la prise de vue à la vitesse d'une balle de fusil.
Pour y parvenir, Delisle nous relate la vie d'un inventeur de génie, celle d'Eadweard Muybridge, personnage au parcours hors norme : libraire, paysagiste, photographe. Meurtrier.
Anglais, Muybridge a parcouru au XIXème siècle les Etats-Unis pour en saisir les paysages. L'ouest américain et la vallée de Yosemite feront de lui un photographe renommé, courtisé par les marchands d'art.
Dans la vie, il y a des rencontres qui changent tout. Pour Muybridge, cela sera celle de Stanford. Cet homme d'affaires l'amènera donc à travailler sur un sujet bien particulier : l'étude du mouvement à travers le galop du cheval. Un projet colllosal, tant sur le plan technique que financier... Mettre en image le mouvement demande de saisir cette fraction de seconde suspendue dans le temps, un défi incroyable à cette époque et qui aura un retentissement mondial.
Avec tout son talent, Delisle narre une aventure à la fois humaine, artistique et scientifique. Car si la photographie est un art, elle n'en demeure pas moins une discipline à la croisée de l'art de de la science.
Comme à son habitude, le trait de Delisle se veut minimaliste. Il va à l'essentiel tout en parvenant à décrire brillamment une époque. Quelques touches de couleurs viennent agrémenter les planches ainsi que la présence de véritables photos prises par Muybridge lui-même.
La structure du récit est plaisante à lire et, comme toujours, le dessinateur n'en oublie pas de glisser une petite pointe d'humour.
Il en ressort une lecture très agréable et enrichissante, à conseiller donc !
Merci à #Netgalley et aux Editions Delcourt !
Succession de "portraits" de rues parisiennes, en écho à des passages dans les romans de Jean Echenoz.
Malheureusement, n'ayant lu aucun des romans cités, et les paysages choisis n'étant pas dans "mes" quartiers, ces croquis restent de simples angles de vues pour moi et n'embarquent pas trop d'émotions.
Pas d'effet Madeleine. Moins de retentissement...
Cette bd, tirée d'une histoire vraie, nous immerge dans le vécu d'un otage de façon très efficace. Le graphisme plonge le lecteur dans le même isolement que l'otage Christophe André. Les planches et les événements se ressemblent comme les jours de détention. Nous ne savons pas ce qui se passe en dehors de la pièce. Nous sommes comme captifs du récit.
Seul petit bémol je n'ai pas ressenti de réelle empathie avec le personnage, mais il est sûrement difficile de s'imaginer dans une telle situation.
Guy Delisle revient encore une fois sur une partie de sa vie: sa jeunesse.
Il nous décrit ainsi sa transition entre sa vie de scolaire à sa vie d'adulte en décrivant avant tout et surtout son temps passé dans son/ses jobs saisonniers (dans la même entreprise) au sein d'une grosse usine de papier.
On pourrait y voir quelque chose de banal, que tout jeune a plus ou moins connu : le petit boulot d'été pour se faire un peu d'argent entre deux périodes scolaires… Mais le petit plus de Guy Delisle est qu'il rentre dans sa vie un peu plus privée pour nous dévoiler aussi sa relation étrange et distante qu'il a pu avoir avec son père.
Evidemment, son papa travaillait dans l'entreprise en question…
Bref c'est un petit récit intimiste, qui se lit vite, bien loin de ses chroniques birmanes ou de Jérusalem, et encore plus de ses autres ouvrages sauf peut-être le guide du mauvais père… Mais n'allez pas croire que son père était mauvais, non, non.
Le dessin très caricaturé est fidèle à ce que l'on connait de l'auteur : simple, efficace et vifs.
La particularité que j'aime beaucoup : les petites touches de jaune au milieu des nuances de gris monotones et mornes qui s'assimilent parfaitement au milieu industriel.
L'histoire raconte donc une tranche de vie et une expérience dans une usine exceptionnelle, avec tous les déboires et l'humour bien masculin des manutentionnaires, mais aussi avec des façons de faire à l'ancienne et une description d'un parc machine d'un autre âge. C'est une vraie curiosité et un régal à suivre.
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