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Vous ne le saviez peut-être pas mais avant d'être un célèbre auteur de bandes dessinées, le jeune étudiant Guy Delisle a travaillé trois étés dans une usine à papier. À partir de cette expérience de jeunesse, il dresse un portrait drôle et tendre du monde du travail et questionne les relations qu'il entretient avec son père, lui-même salarié dans l'usine.
Guy Delisle revient encore une fois sur une partie de sa vie: sa jeunesse.
Il nous décrit ainsi sa transition entre sa vie de scolaire à sa vie d'adulte en décrivant avant tout et surtout son temps passé dans son/ses jobs saisonniers (dans la même entreprise) au sein d'une grosse usine de papier.
On pourrait y voir quelque chose de banal, que tout jeune a plus ou moins connu : le petit boulot d'été pour se faire un peu d'argent entre deux périodes scolaires… Mais le petit plus de Guy Delisle est qu'il rentre dans sa vie un peu plus privée pour nous dévoiler aussi sa relation étrange et distante qu'il a pu avoir avec son père.
Evidemment, son papa travaillait dans l'entreprise en question…
Bref c'est un petit récit intimiste, qui se lit vite, bien loin de ses chroniques birmanes ou de Jérusalem, et encore plus de ses autres ouvrages sauf peut-être le guide du mauvais père… Mais n'allez pas croire que son père était mauvais, non, non.
Le dessin très caricaturé est fidèle à ce que l'on connait de l'auteur : simple, efficace et vifs.
La particularité que j'aime beaucoup : les petites touches de jaune au milieu des nuances de gris monotones et mornes qui s'assimilent parfaitement au milieu industriel.
L'histoire raconte donc une tranche de vie et une expérience dans une usine exceptionnelle, avec tous les déboires et l'humour bien masculin des manutentionnaires, mais aussi avec des façons de faire à l'ancienne et une description d'un parc machine d'un autre âge. C'est une vraie curiosité et un régal à suivre.
On retrouve avec plaisir les fameuses chroniques de l'auteur (Shenzhen, Pyongyang, chroniques birmanes, chroniques de Jérusalem), récits de vie (anecdotes futiles mais originales) au fil de voyages professionnels.
Ici, le voyage est un voyage vers le passé, lorsque Guy Delisle terminait ses études d'Art. Comme de nombreux étudiants, il est exposé aux jobs d'été, dans l'usine de son père. En l'occurrence, une manufacture de confection de papier.
Beaucoup d'interactions humaines avec les ouvriers, quelques difficultés de communication avec son père (divorcé et croisé de loin en loin), plutôt col blanc de l'entreprise, bienveillant et un peu introverti.
La lecture est agréable et dans un contexte peu connu qu'il parvient à partager. Pour autant, l'album manque un peu de densité par rapport aux précédents. Il est d'ailleurs beaucoup plus court. Peut-être la raison ?
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