"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Je connaissais Gringe en tant qu'artiste, je ne connaissais pas Guillaume Tranchant, l'homme derrière l'artiste ; J'ai entrevu l'homme qu'il était à travers la série documentaire : Ne montre jamais ça à personne, consacrée à Orelsan, et les failles entre aperçues tout du long m'ont donné envie d'en apprendre davantage.
Dans Ensemble, on aboie en silence, l'homme se livre, sur lui, sur sa famille et sur ses liens avec elle ; Plus particulièrement sur les liens qui l'unissent à son petit frère, à qui il a été diagnostiqué cette maladie qu'on appelle la schizophrénie.
Dévoré le temps d'un trajet en train, j'ai été très touchée par ce texte, ces confidences, et cette magnifique déclaration d'amour d'un grand frère à son cadet ; je déplore cependant un manque de profondeur. J'ai eu le sentiment tout du long, que l'artiste se confiait davantage pour répondre à une demande ; j'aurais bien plus apprécié que l'homme se livre par besoin de se débarrasser en trouvant en ces lignes un exutoire...
À découvrir, quoi qu'il en soit, si ce n'est déjà fait !
Le connaissant vaguement à travers la série Bloqués diffusée il y a quelques années, Gringe, rappeur et comédien a décidément plusieurs cordes à son arc. Serait-il de cette espèce que l'on nomme artiste complet ? Certainement ! Point de jeux d'acteur ou de musique, le rappeur troque son micro contre le stylo, arme de répartie massive. Récit poétique et mélancolique, l'homme invite son frère Thibault à la confidence, enfant candide déchu de son piédestal depuis qu'un certain trouble nommé schizophrénie a décidé, dans un élan de surprise, de s'imposer dans sa vie.
Alors, que vaut la plume du comparse d'Orelsan ? Sa voix de papier est-elle fidèle à celle du rappeur ?
Ce récit est celui d'une bataille. D'une bataille d'un frère pour l'autre, d'une bataille contre soi-même, aussi. Guillaume Tranchant, alias Gringe, se revendique d'un esprit rageur et calculateur quand celui de Thibault, vit dans le risque et l'immédiateté. Si les deux frères sont opposables, le lien de la mélancolie se reflète, soufflant sa lente agonie.
A l'adolescence, le comportement du cadet intrigue pour inquiéter complétement. Thibault se laisse happer, cède aux sirènes que l'on pense être la dépression, se révélant finalement schizophrénie chronique. Gringe, lui, se blinde. De loin, fidèle à sa réserve, il observe le ballet familial sans pour autant rester insensible au sort du cadet.
Adultes, les cerveaux déraillent. Quand l'un est interné, l'autre fait une amnésie dissociative. Cet autre, c'est Gringe, bientôt sur le chemin du succès où le syndrome du survivant l'attend. C'est dans le regard des autres, changé, que commence son propre sabordage. D'une plume incendiaire, il raconte le tourbillon artistique, parfois mi conscient, toujours en recherche de l'existence immédiate, refusant catégoriquement d'imposer sa réussite à ce frère figé dans l'inertie.
Sincérité crachée sur le papier, il explique les instituts médicaux, le personnel, la rage et la frustration, prêtant parfois son stylo à ce frère poète, voyageur et photographe. Les deux voix s'entremêlent peu, mais assez pour se demander parfois qui raconte quoi, ébauche d'une schizophrénie fraternelle.
Témoignage de la culpabilité d'un frère, de son amour aussi, le récit subjugue par son honnêteté malgré une structure parfois défaillante.
Un énorme merci aux éditions HarperCollins France pour cette découverte !
Quelle est la pâtisserie associée à ce livre ? Réponse sur le blog !
https://bookncook.over-blog.com/2021/11/ensemble-on-aboie-en-silence-gringe.html
Ce livre, Ensemble on aboie en silence est une constellation d’émotions. C’est un récit troublant, poignant et attachant sur l’histoire de la schizophrénie chronique d’un des deux frères : Thibault.
Reclus dans sa forteresse psychologique, Thibault bascule dans ses folles histoires avec le monde invisible, ses voix, les voix et les êtres que l’on ne voit pas.
On s’attache aux échanges entre les deux frères et ce voyage des souvenirs entre Guillaume artiste à la vie de bohème et Thibault le cadet en mal psychologique & extraordinairement humain. Une affinité est partagée malgré leurs différences, en dehors de leurs blessures respectives.
L’écriture est indélébile
Thibault est diagnostiqué schizophrène en 2001. Thibault est le petit frère de Guillaume, un frère aimé et protégé. Les deux frères sont en effet extrêmement proches, presque fusionnels pendant l’enfance. C’est cette belle relation que nous conte Gringe dans ce récit-témoignage mais aussi la maladie de son frère au fil de chapitres courts au milieu desquels viennent s’intercaler des textes de Thibault.
J’aimerai dire que j’ai retrouvé dans ce texte la fibre qui habite l’œuvre musicale du rappeur Gringe. Mais en fait je n’en sais rien puisque (dois-je l’avouer ?) j’ignorais totalement son existence. C’est donc sans a priori et sans points de comparaison que j’ai abordé ce livre que j’ai lu en quelques heures. Pas tant parce qu’il m’a happée que parce que j’attendais à chaque page que quelque chose m’emporte enfin.
Sur cette thématique probablement très difficile à traiter surtout lorsqu’elle vous touche aussi intimement, Gringe me paraît être resté en surface. Il y a quelques très beaux passages sur Thibault et aussi sur leur mère mais le tout manque de souffle et bizarrement d’émotions. Gringe joue sur une alternance d’humour et de colère, sans doute en protection, mais cela m’a totalement éloignée de l’histoire et de l’empathie que j’aurais pu éprouver.
Peut-être que le chapitre d’introduction ne m’a pas non plus aidée à me sentir totalement convaincue par ce livre même si on peut imaginer qu’il a été écrit dans une veine humoristique. Sur moi, il a eu un effet plutôt rebutant car il donne vraiment l’impression que ce livre a été pensé et écrit pour de mauvaises raisons, ce qui expliquerait cette impression qu’il manque de profondeur et d’analyse.
C’est en tous les cas un point de départ intéressant pour traiter de la schizophrénie, des ravages que cause la maladie sur le malade mais aussi sur ses proches, sur la culpabilité que peut ressentir la famille et un très joli hommage aux liens fraternels.
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