Cette semaine, Michèle a choisi Anne pour partager sa lecture et son avis sur le livre Le livre secret de Dante de Francesco Fioretti (éd. Hervé Chopin), pour le Club des Explorateurs de lecteurs.com
Nous sommes à Rome au début du XVIe siècle. Raphaël est à la fois peintre, architecte et poète, reconnu comme maître incontesté depuis la disparition de Léonard de Vinci et de Michel-Ange. Son dernier chef-d’œuvre « Transfiguration » reste inachevé ses élèves le termineront. Il meurt en 1520 laissant derrière lui une œuvre importante. On trouve les fresques de la villa Farnesina ainsi que quatre salles du palais pontifical du Vatican décorées de fresques, des portraits romantiques inspirés de sa maîtresse Marguerite, comme la Fornarina.
Pourtant il meurt semble-t-il empoisonné un Vendredi Saint à l'apogée de son art, le jour de son anniversaire à 37 ans seulement. Son ami Pierre l'Arétin se lance alors dans une enquête autour des circonstances mystérieuses de sa mort. On va comprendre rapidement toutes les haines, les jalousies et les inimitiés dont était entouré le maestro.
Nous allons ainsi découvrir sous la plume de l'auteur ce qu'était la vie à l'époque de la renaissance. Quels étaient les personnages influents, l'ambiance de la cité entre luttes politiques et religieuses, intrigues et rivalités. L'auteur excelle dans la reconstitution des faits et des personnages qu'ils soient modestes ou riches et puissants. On voit aussi toute la trame historique et le grand travail de recherche que l'auteur a du fournir. Un monde bien différent du nôtre même si on retrouve tous les travers des hommes, un monde en évolution où l’austérité est en train de redéfinir les contours de ce qui est permis où pas. Sans oublier un pan plus léger avec les magnifiques courtisanes entre débauche et amour pour sa muse. L'auteur retrace plus de cinq siècle après sa mort, un portrait de Raphaël où l'on enquête sur sa mort en tirant de multiples pistes pour tenter de retrouver une « vérité perdue », un roman captivant à découvrir. Bonne lecture.
http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/2022/02/06/39211256.html
Le roman retrace une période de la vie de Léonard de Vinci et plonge le lecteur dans une réalité historique avec de nombreux détails, dates, chiffres, anecdotes, personnages et j'en passe, qui ne rendent hélas pas la lecture facile et c'est bien dommage. Certes, le livre parvient à reconstituer le contexte historique de l'Italie de la Renaissance. L'auteur connaît bien son sujet ! On découvre ici non seulement un peintre reconnu, un inventeur de génie, mais aussi un homme qui souffre, qui doit vivre avec ses faiblesses et sans aucun doute, ses contradictions. Lecture à mon sens un peu compliquée, mis à part peut-être pour les historiens et les mathématiciens. L'amateur d'art sera probablement un peu déçu.
La couverture, le titre, la quatrième de couv' te feront immédiatement penser à un énième avatar, plus ou moins poussif, du Da Vinci Code.
Ne pas se fier aux apparences ! car ce n'est absolument pas le cas, et tant mieux je dirai ( en tout cas pour moi , je suis loin d'être une fanatique de Dan Brown ).
Pourtant, on a bien une enquête, celle menée par Léonard de Vinci et son ami dominicain, le célèbre mathématicien Luca Pocioli, pour retrouver de précieux manuscrits byzantins volés suite à un meurtre ; on a bien un code ( mathématique, autour du nombre d'or ) à décrypter pour y accéder ; on a bien un – très léger – fil ésotérique autour d'une société secrète néo-platonicienne.
Mais nous sommes là dans le registre du prétexte car cette enquête est finalement menée de façon très décousue, au fil des années, et manque de rebondissements permanents habituels. Si vous souhaitez livre avant tout un thriller / polar historique, vous n'y trouverez pas votre compte.
En fait ce qui intéresse cet auteur italien d'une profonde érudition, c'est le registre historique. le passionnant de ce roman réside dans le portrait sensible et vivant de Léonard de Vinci dont on découvre le quotidien et le travail sur une dizaine d'années : son intérêt pour la dissection et l'anatomie ; sa passion pour les mathématiques considérés comme une syntaxe du monde imprégnant toute la matière et l'âme de l'univers ; les affres de la création lorsqu'il doute laborieusement sur la conception d'une oeuvre ; son immense curiosité et goût de la vie :
« Peindre était pour lui maintenant une fatigue surhumaine. C'était à cause de sa méthode, qui rendait longue et pénible chacune de ses entreprises. Devait-il par exemple représenter un détail ? C'était le début d'une nouvelle enquête sur la nature. Et peindre un bras dans une certaine position ? Il se mettait à étudier l'anatomie : les os, les tendons, les muscles, les veines et les artères, les nerfs du bras. Mais chaque observation suscitait une kyrielle de questions, et chaque question une kyrielle de questions, et chaque question, une nouvelle recherche. La façon dont se meut le bras lui suggérait des treuils et des poulies, la machine humaine faisait naître dans son esprit des projets de nouveaux engins mécaniques. Jusqu'à la question suprême : l'âme. Tu peux refaire des machines artificielles semblables à celles dos et de tendons du corps humain, mais après, c'est à pleurer, parce que ces engins ne bougent pas. Comment insuffler une âme les machines qu'il concevait ? Il allait parfois sur les bords de l'Arno et restait des heures à contempler les mouvements de l'eau, les vagues, les tourbillons, les courses vertigineuses entre les nouveaux avoirs et les ruines des vieux foulons abandonnés. Il essayait de se faire une idée de la consistance des fonds d'après les mouvements de la surface, de deviner la présence de grandes masses sous l'eau à la fréquence des bulles, au dessin des ondulations à la surface de l'eau ».
En fait, j'ai lu équipée de mon téléphone pour avoir sous les yeux tous les tableaux évoqués et profité des explications données par l'auteur : la Dame à l'hermine, la bataille d'Anghiari, la Vierge l'enfant Jésus et sainte Anne, la Belle ferronnière et bien évidemment la Cène, fresque peinte dans le couvent de Santa Maria della grazzie à Milan ( l'oeuvre la plus décrite dans le livre ). Un vrai plaisir !
Mon téléphone m'a pas mal servi aussi pour bien appréhender le contexte historique. Francesco Fioretti est un sacré érudit et nous plonge dans une époque tourmentée ( 1495 – 1505 ) fort complexe après la période pacifique de Laurent le Magnifique ( Florence ) et Ludovic Sforza ( Milan ). Les grands princes italiens se font la guerre sur fond de tensions avec la papauté d'Alexandre VI Borgia, les rois de France Charles VIII puis Louis XII en profitant pour revendiquer royaume de Naples et duché de Milan. On en croise des personnages, de Savonarole à Machiavel en passant par le condottiere César Borgia ou Michel Ange et Raphaël.
C'est très pointu, touffu, résolument passionnant , rendant la lecture exigeante.
On referme ce livre avec la sensation de s'être empli d'art et d'histoire. Très envie, du coup, de lire le précédent roman de cet auteur, Dans le miroir de Caravage !
Si vous voulez en apprendre plus sur le personnage de Léonard de Vinci et vous confronter à tous ses centres d’intérêts, à sa vie parmi les nobles de la renaissance italienne avec en prime un meurtre à résoudre, se livre sera parfait pour vous. . L’auteur réussit parfaitement à nous plonger dans l’atmosphère de l’époque avec cette biographie historique. Vous y trouverez énormément d’informations sur le personnage en lui-même mais aussi sur les différentes théories mathématiques élaborées à l’époque et ceci grâce à son amitié avec le franciscain Luca Pacioli grand mathématicien. Le travail de recherche et de documentation est intense et l’auteur a fourni un superbe travail qui m’a laissé admirative. Le livre est entrecoupé de démonstrations mathématiques pointues qui en ce qui me concerne ont alourdi ma lecture. Les différents schémas sont certainement un plus, je n’ai malheureusement pas le niveau requit pour en apprécier les subtilités. Même le côté thriller n’a pas suffi à m’embarquer, l’intrigue s’étalant sur plusieurs années traîne en longueur et perd de son intérêt. Il y a aussi énormément de personnages, de quoi si perdre avec tous les noms à consonance italienne qui ont fini par se mélanger un peu dans ma tête. Les moments que j’ai le plus apprécié sont ceux passés au côté de Léonard où l’on ressent son intelligence, sa grande curiosité et son talent en tant qu’artiste peintre, sculpteur, architecte, philosophe, écrivain et plus encore. Un livre qui demande de la persévérance et si possible un intérêt pour les sciences et les mathématiques, faute de quoi la lecture peut paraître longue, difficile à suivre et pour tout dire rébarbative Je suis certaine que ce livre trouvera son lectorat, quand à moi je n’en ai pas tiré autant de plaisir qu’espéré. Bonne lecture.
http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/2019/04/22/37256696.html
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !