"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
A peine ouvert, j’ai été totalement happée par ce livre. Tout commence par le vol d’un livre dans un bistrot. Pas n’importe quel livre. Il s’agit d’un roman épuisé. Le narrateur est désespéré et ce roman devient une obsession. Il faut à tout prix qu’il retrouve un exemplaire de « L’été, deux fois » de Christian Costa, paru aux éditions de Minuit en 1989.
Guillaume Daban est le seul et unique propriétaire des derniers exemplaires de ce livre. Il peut accéder à la demande, au désir du narrateur. Les deux hommes se rencontrent et se revoient régulièrement par la suite pour parler de leur passion commune pour cet écrivain.
La narrateur soupçonne Guillaume Daban d’être l’auteur du roman. Daban voulait être écrivain mais lorsqu’il a découvert le livre de Christian Costa, il a réalisé que le roman qu’il voulait écrire existait déjà. Alors il a consacré 30 ans de sa vie à organiser des expositions et à promouvoir cette œuvre.
Un mystère plane tout au long de la lecture. Le lecteur envisage divers scénario. C’est un livre original. En fait, l’histoire part de faits réels. « L’été, deux fois » existe réellement et a été épuisé jusqu’à cet été où les éditions de Minuit l’ont fait rééditer. Fabrice Chillet a rencontré Guillaume Daban plusieurs fois, comme le narrateur. Certaines scènes ont existé. Il s’agit d’une histoire totalement romanesque qui paraît dans la bien nommée collection « Tout est vrai ou presque » chez Bouclard.
Un roman qui parle de littérature, du lien entre fiction et réalité, je ne peux que l’aimer. En plus d’être brillant, il est très bien écrit. Je vous recommande le replay de la rencontre VLEEL, quand il sera disponible. Vous découvrirez un auteur très intéressant avec un discours qui m’a beaucoup plu.
Vous vous en doutez, après avoir lu « N’ajouter rien », j’ai très envie de lire « L’été, deux fois » !
Court roman qui, de Paris à Tokyo en passant par la Bretagne, met en scène trois personnages : Julia, l’artiste peintre, Paul, son compagnon, ami d’enfance du narrateur, Léo, mandaté pour écrire un papier sur la jeune femme.
Séduit par la personnalité un peu abrupte de Julia, Léo tisse avec elle une relation particulière et ambiguë, faite d’un curieux sentiment de légitimité , qui exclurait Paul d’une relation amoureuse qu’il ne mérite pas . C’est à travers les œuvres de l’artiste qu’il construit un personnage, digne d’être aimé. Malgré tout, son amie japonaise n’est pas exclue de sa vie, même lorsqu’elle rejoint sa terre natale. Un séjour sur la côte bretonne achève de rapprocher Léo et Julia, jusque’à l’irruption de Paul.
De l’artiste et de son oeuvre, le lecteur n’aura qu’un aperçu suggéré, par l’intermédiaire des émotions ressenties par le narrateur. D’autant que le but ultime de Léo, en Narcisse revendiqué, voudrait obtenir de Julia qu’elle se serve de lui comme modèle pour le premier portrait humain de son oeuvre.
Le roman navigue sur les eaux troubles des amours et amitiés fluctuantes, jamais éternelles, et aisément sacrifiées sur l’autel de sentiments peu honorables.
L’écriture ne manque pas d’intérêt et réussit en peu de pages à dire l’essentiel.
Cette courte histoire commence par un service rendu à un ami.
Paul demande à Léo, son meilleur ami, d'écrire un texte pour le catalogue de l'exposition à venir de sa petite amie Julia, artiste peintre.
Pour cela, ils vont se rencontrer, passer du temps ensemble, afin que Léo s'imprègne du travail de Julia, de sa peinture.
Mais très vite, cela ne suffit plus à Léo, qui a pourtant une maitresse tout à fait dévouée. Il veut posséder ce qu'il n'a pas, pense le mériter plus que son ami. Il s'arrange pour instaurer une relation parallèle avec Julia.
Dès le départ, j'ai trouvé le personnage de Léo pédant et condescendant, terriblement égocentré. Même ses propres parents sont mal à l'aise en sa présence et ne savent pas comment se comporter vis-à-vis de lui.
Cette antipathie pour le personnage principal, également narrateur, m'a empêchée de savourer ce court roman.
J'ai trouvé le récit vain avant d'arriver aux vingt dernières pages, mais il était trop tard, mon opinion était faite.
Casser les codes du roman d’amour, pourquoi pas ? J’ai récemment embarqué dans Narcisse était jaloux, le dernier roman du journaliste Fabrice Chillet. Une intrigue qui ne manque pas de rappeler parfois un certain Bel-Ami.
Léo est un jeune trentenaire discret, quelques fois torturé, et bien souvent orgueilleux. Un jour, son meilleur ami Paul lui présente sa nouvelle petite amie et artiste incomprise, Julia. Lorsqu’il a le dos tourné, Léo et Julia se voient, il est le seul à comprendre sa peinture. Dans l’intimité de son atelier, Léo espère secrètement qu’elle tombera amoureuse de lui pour devenir sa muse masculine, le modèle de son premier portrait.
Ce court roman casse les codes des histoires d’amour contemporaines où le désir profond et sincère est omniprésent dans la psychologie de l’un des personnages principaux. Ici, nous n’assistons pas à un plaidoyer ou une ode à l’amour véritable. Nous sommes à la fois dans la séduction et l’égocentrisme à l’état pur au point d’en faire ici un pilier des relations entre les personnages. Comme nous sommes régulièrement amenés à travers le cinéma et la littérature à voir de belles histoires légères, tragiques et intenses se créer, ce roman peut surprendre.
Tout au long, nous souhaitons secrètement voir naître une idylle sincère entre les deux personnages principaux, une consommation des sentiments qui pourrait nous ravir et nous satisfaire. Cependant, les personnages de Julia, Paul et Léo sont si différents, dans un monde bien à eux jonché d’individualisme, de solitude et d’égocentrisme que rien n’inspire à nous mettre sur la bonne voie. On ne fait que douter de l’issue, et j’avoue y avoir trouvé un certain plaisir.
Cependant, j’ai ressenti très peu d’affection pour les personnages bien que l’intrigue soit prenante. L’émotion n’était pas au rendez-vous, et si la psychologie des personnages est très bien travaillée, elle manque cruellement de naturel et démoralise plus qu’elle ne fait réfléchir.
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