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Ananda Devi

Ananda Devi
Ethnologue et traductrice, Ananda Devi est née à l’île Maurice. Auteur prolifique, elle a publié des recueils de poèmes, des nouvelles et des romans, notamment Ève de ses décombres (prix des Cinq Continents, prix RFO, Gallimard, 2006), Le sari vert (prix Louis Guilloux, Gallimard, 2010), et...
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Ethnologue et traductrice, Ananda Devi est née à l’île Maurice. Auteur prolifique, elle a publié des recueils de poèmes, des nouvelles et des romans, notamment Ève de ses décombres (prix des Cinq Continents, prix RFO, Gallimard, 2006), Le sari vert (prix Louis Guilloux, Gallimard, 2010), et dernièrement L’Ambassadeur triste (Gallimard, 2015). Couronnée par le Prix du Rayonnement de la langue et de la littérature françaises en 2014, elle est considérée comme l’une des figures majeures de la littérature de l’océan Indien.

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Articles en lien avec Ananda Devi (3)

Avis sur cet auteur (34)

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    Couverture du livre « La nuit s'ajoute à la nuit » de Ananda Devi aux éditions Stock

    Joëlle Buch sur La nuit s'ajoute à la nuit de Ananda Devi

    C’est un livre de la rentrée littéraire que j’ai vite repéré, puisqu’il s’agit d’une autrice et d’une collection que j’apprécie tout particulièrement. Cependant j’ai mis la moitié du livre pour entrer dedans, je vous rassure, ensuite je l’ai trouvé passionnant. Peut-être que j’ai senti une...
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    C’est un livre de la rentrée littéraire que j’ai vite repéré, puisqu’il s’agit d’une autrice et d’une collection que j’apprécie tout particulièrement. Cependant j’ai mis la moitié du livre pour entrer dedans, je vous rassure, ensuite je l’ai trouvé passionnant. Peut-être que j’ai senti une certaine réticence de la part d’Ananda Devi à entrer dans ce lieu, ses peurs, et que comme elle j’y suis allée un peu à reculons avant de plonger ou lâcher prise.
    La collection « Ma nuit au musée » est le résultat d’une nuit passée par des auteurs dans un musée, ici Ananda Devi arpente les couloirs de la prison de Montluc à Lyon devenue un mémorial. Les chapitres s’égrènent au rythme des heures.
    On croise des figures emblématiques, héros ou non, de différentes époques, emprisonnées à Montluc, essentiellement pendant la Seconde guerre mondiale : Jean Moulin, André Devigny, Raymond Aubrac, René Leynaud (poète), les enfants d’Izieu, mais aussi Klaus Barbie. Peu de femmes résistantes sont représentées sur les photos du mémorial, on peut citer Marie Reynoard. Le lieu évolue, il y a une aile pour les femmes avec leur bébé. Des Algériens y ont été enfermés du temps de la colonisation, comme Moussa Lachtar.
    Le plus troublant est cette présence encore tardive de la guillotine, machine à exécuter qui semble d’un autre temps mais pas si lointain quand on pense que la peine de mort a été abolie en 1981. La prison a fermé en 2009.
    Ananda Devi relie certains événements à son histoire familiale. Elle parle de l’esclavage notamment. Elle dénonce des situations qui la révolte, partout dans le monde. Le point commun de toutes ces violences, asservissements et génocides est pour elle l’inhumanité. Elle interroge l’écriture et la réécriture de l’histoire. Un livre à la fois intime et universel, poétique et riche en réflexion où elle se demande, ainsi qu’à nous, qu’aurions-nous fait ? serions-nous entrés en résistance ? ou restés silencieux ? qu’est-ce que l’humanité ?
    Une question à laquelle il me semble difficile de répondre tant l’humain est complexe, chacun ayant ses faiblesses, aurais-je ou aurions le courage ? Et tout cela résonne fortement avec l’actualité.

    Je remercie Netgalley et Stock pour cette lecture

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    Couverture du livre « Le jour des caméléons » de Ananda Devi aux éditions Grasset

    Les Lectures de Cannetille sur Le jour des caméléons de Ananda Devi

    Grande voix de la littérature mauricienne, Ananda Devi donne la parole à son île dans un roman rageur et apocalyptique qui, sous l’oeil impavide des caméléons attendant le retour au calme - « Le temps des hommes est compté » -, fustige la cupidité humaine.

    Sous la surface brillante de la...
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    Grande voix de la littérature mauricienne, Ananda Devi donne la parole à son île dans un roman rageur et apocalyptique qui, sous l’oeil impavide des caméléons attendant le retour au calme - « Le temps des hommes est compté » -, fustige la cupidité humaine.

    Sous la surface brillante de la carte postale, fermente un terrible pourrissement dont les habitants de Maurice, contrairement aux Comoriens, mais aussi les touristes, n’ont pas encore totalement réalisé l’extrême inflammabilité. En guère plus de quatre cents ans d’occupation humaine, pillage écologique, inégalités raciales et sociales, et maintenant menaces liées à la montée des eaux, ont transformé ce petit paradis en une poudrière qui ne doit rien à sa nature volcanique. Car, non contents de se comporter en nuisibles ravageurs laissant sur leur passage une faune et une flore décimée, des sols bétonnés et pollués, « Les loups humains dévorent leurs semblables. Ils ont l’esprit verrouillé, le cœur vérolé et l’argent chevillé au corps. Leur seul rêve, désormais : se bander d’or. Rien d’autre ne compte. » Alors, la petite nation arc-en-ciel craque socialement de toute part, ses blessures à vif, héritées de siècles de colonisation et d’esclavage, de racisme et d’injustice, de corruption et d’assujettissement des plus pauvres aux plus riches. Un incident peut suffire à allumer la mèche et c’est sur la prédiction d’une déflagration apocalyptique que s’ouvre ce roman conçu comme une tragédie grecque, avec son unité de temps, de lieu et d’action, mais aussi ses choeurs unissant l’observation impassible des caméléons aux commentaires fulminants de cette espèce de divinité de la nature qu’est ici l’île elle-même.

    Ils sont quatre personnages à former sans le savoir les rouages du drame annoncé : Nandini, la désabusée épouse-objet d’un juge ; René, un homme usé et dépressif qui n’a plus pour raison de vivre que la lumineuse innocence de sa nièce Sara ; et Zigzig, pur produit de la misère et de la violence devenu chef de gang, prêt à en découdre coûte que coûte avec une bande rivale. Ces quatre-là, symboles de tous ces êtres maltraités, humiliés, violentés de manière systémique dans une société à deux vitesses allouant richesse et misère le plus souvent proportionnellement à la couleur de peau, vont voir leur destin converger irrésistiblement vers une rencontre si explosive qu’elle livrera l’île entière au chaos, vision prophétique crûment extrapolée de l’actualité par l’auteur. Mêlant poésie et colère mordante en une langue incandescente, le récit tire ainsi le tapis sous les pieds du lecteur, interdit et glacé d’horreur de voir s’ouvrir d’insondables abîmes sous ce qu’il réalise n’être que de bien fausses apparences paradisiaques.

    « En ce moment précis, la galerie marchande du Caudan, ses cafés et ses fast-foods sont bondés : les gens sont abasourdis par la chaleur, le grand soleil de Port-Louis tape si fort sur leurs petites têtes qu’une sorte de paix bovine se lit sur leurs visages. Sauf bien sûr pour ceux qui y travaillent, et qui eux sont coincés là. Pris au piège par leurs salaires minables et les mesquineries de la hiérarchie qui empourprent leurs joues de honte, mais il faut sourire aux touristes, sourire aux clients, faire courbettes et galipettes pour vendre la marchandise venue de Chine, du Bangladesh ou de Madagascar (bon marché, parce que les êtres qui l’ont fabriquée sont bon marché aussi), servir les bières fraîches et les burgers... »

    De l’apocalypse naîtra sans doute un monde nouveau, peut-être débarrassé de la folie des hommes. Ananda Devi se plaît à l’imaginer le règne des caméléons, eux qui, ayant « la patience des siècles et la mémoire des lieux », observent en silence « la déréliction du monde », sûrs de leur capacité d’adaptation puisque peu leur chaut couleurs de peau, castes et religions… : une façon poétique et imagée d’exprimer sa colère et son désespoir face aux trop-pleins du consumérisme et au culte éperdu de l’argent, responsables de désastres autant sociaux qu’écologiques.

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    Couverture du livre « Ève de ses décombres » de Ananda Devi aux éditions Gallimard

    Elizabeth Pianon sur Ève de ses décombres de Ananda Devi

    Eve, Sadiq, Clelio, Savita, quatre adolescents à l'ïle Maurice.
    Tous meurtris par la vie, la pauvreté, la misère, la violence.
    C'est Eve le personnage central.
    Sadiq, plus intellectuel, est fou amoureux d'elle.
    Savita est son amie, qui veut la débarrasser de ses démons.
    Clelio est le plus...
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    Eve, Sadiq, Clelio, Savita, quatre adolescents à l'ïle Maurice.
    Tous meurtris par la vie, la pauvreté, la misère, la violence.
    C'est Eve le personnage central.
    Sadiq, plus intellectuel, est fou amoureux d'elle.
    Savita est son amie, qui veut la débarrasser de ses démons.
    Clelio est le plus violent et le plus démuni des quatre.
    Les personnages alternent dans le récit.
    J'ai eu un peu de mal au début.
    Et puis je me suis laissée emporter par la beauté et la poésie de l'écriture.
    Je me suis attachée à ces quatre jeunes en perdition.
    C'est une très belle et triste histoire, racontée avec une grande délicatesse.
    Le quartier de Troumaron, à Port-Louis va me rester en tête un bon moment, ainsi que la désespérance de ces jeunes.

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    Couverture du livre « Le jour des caméléons » de Ananda Devi aux éditions Grasset

    Babeth_ladreyt sur Le jour des caméléons de Ananda Devi

    Un roman à la construction originale qui se déroule sur une journée, dans un seul lieu, avec une action commune.
    L’île Maurice, Quatre personnages, anti-héros, vont se retrouver dans une tragédie proche du conte contemporain, du drame social, dans une révolte où les caméléons attendent que les...
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    Un roman à la construction originale qui se déroule sur une journée, dans un seul lieu, avec une action commune.
    L’île Maurice, Quatre personnages, anti-héros, vont se retrouver dans une tragédie proche du conte contemporain, du drame social, dans une révolte où les caméléons attendent que les Hommes aient fini de s’entretuer pour prendre possession du territoire.
    Bien loin des clichés des catalogues touristiques, vous découvrirez l’Ile Maurice sous un jour de révolte, vous y verrez des hommes et des femmes baignant dans une société violente et sans pitié.
    Petit à petit, les destins des quatre personnages vont s’entremêler, l’auteure va se baser sur l’Histoire de l’île pour nous raconter son présent.
    Avec une écriture à la fois poétique et révoltée, Ananda Devi , mauricienne, nous plonge dans les travers de l’Homme, dans une journée particulière de la vie de ces quatre protagonistes.
    Ce texte puissant sur le chaos nous livre un nouveau visage de cette partie du monde.