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"Le Silence des dieux" de Yahia Belaskri: un roman poétique et brutal à la lisière de la parabole biblique

Jusqu’où peut aller la violence de l’homme dépourvu d’ouverture au monde ?

"Le Silence des dieux" de Yahia Belaskri: un roman poétique et brutal à la lisière de la parabole biblique

Il y a quelques semaines, nous vous avions parlé du roman de Yahia Belaskri, Le Silence des dieux, dans le cadre de la rubrique "On aime, on vous fait gagner", en vous proposant d’en remporter des exemplaires.

Les avis ont commencé à être publiés et aujourd'hui, nous avons le plaisir de partager avec vous la chronique de Marie Jouvin… qui donne très envie de découvrir cet ouvrage.

 

" Yahia Belaskri, auteur et journaliste franco-algérien notamment connu pour Les Fils du jour (2015) et Si tu cherches la pluie, elle vient d’en haut (2011) a usé de sa plume en octobre dernier pour un quatorzième roman, Le Silence des dieux publié aux éditions Zulma. Un roman poétique et brutal à la lisière de la parabole biblique.

Le petit village de la Source des Chèvres n’est relié au monde que par une grande route au milieu du désert. Un matin, dans la torpeur du jour qui se lève, des militaires décident de bloquer l’accès au chemin qui mène à la ville. Personne ne peut entrer ni sortir jusqu’à nouvel ordre. Le village se retrouve isolé, des clans se créent, des jugements et des rixes naissent pour désigner un coupable. Entre obscurantisme et révélations, la révolte se prépare.

Le Silence des dieux sonne comme un récit allégorique où chacun aurait un rôle prépondérant à jouer pour transmettre un enseignement et une morale qu’il faudrait retenir. Au cœur du désert, les familles du village de la Source des Chèvres vivent de peu et se rattachent aux croyances ancestrales pour nourrir l’espoir d’un jour meilleur et alléger les souffrances. Le désespoir pousse peu à peu le village dans l’obscurantisme et Yahia Belaskri dénonce avec beaucoup de justesse le business des croyances qui profite aux plus forts et asservit les plus faibles.

Dans cet enchevêtrement de haine et de faux-semblants, les femmes soumises et battues tissent les liens de la révolte contre les hommes et leur violence. Ce n’est pas une grève du sexe qu’elles provoquent comme le ferait Lysistrata sous la plume d’Aristophane, c’est un château de cartes dogmatique qu’elle veulent détruire d’une main de fer. L’auteur franco-algérien sublime le drame et la poésie à travers chaque phrase et chaque mot, déconstruit les conflits d’intérêts et signe d’un ton affirmé l’oppression des plus riches sur les plus pauvres.

Yahia Belaskri met plusieurs interrogations rhétoriques en avant dont l’une d’elle, évidente, surplombe tout le roman : jusqu’où peut aller la violence de l’homme dépourvu d’ouverture au monde ? Le Silence des dieux soulève l’intemporalité de la haine, les conséquences d’un huis clos où « l’enfer, c’est les autres » sonne comme un mantra tragique."

 

Merci à Marie Jouvin !

 

Pour découvrir les autres avis sur ce livre, c'est ici : Le Silence des dieux

 

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Commentaires (3)

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