"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Suite à une bévue, Ai Kitazawa perd son travail, son mari et ses enfants. Sans ressources, elle ne peut que retourner vivre dans sa maison familiale, nichée dans une banlieue saumâtre. Elle y retrouve sa famille dysfonctionnelle. Takako, sa mère alcoolique, vient de poignarder Yasu, la grand-mère. Heureusement la blessure est sans gravité. Ai se tourne vers la gentille Miyako qui prend soin de son grand-père. Mais cette voisine ne cacherait-elle pas un secret ?
Waouh, quelle excellente lecture ! Je ressors totalement enthousiaste de cette découverte littéraire !
Si l'on devine très vite qu'il s'agit d'un thriller domestique, ce huis-clos psychologique réserve au lecteur une sacrée surprise et je peux vous dire que je me suis ré-ga-lée !
Ai Kitazawa est contrainte de revenir habiter dans la maison familiale où vivent sa mère et sa grand-mère, suite à son divorce et la perte de son emploi. La maison est située dans une banlieue défavorisée à quelques kilomètres au sud-ouest de Tokyo, au fond d'une impasse, dans un quartier très calme. Ai se sent bien seule pour se reconstruire et gérer les disputes plus ou moins violentes entre sa mère et son aïeule. Sa vie lui paraît bien désastreuse et elle s'interroge sur sa capacité à rebondir...
Mais c'est sans compter sur sa voisine, Miyoko, toujours prête à se dévouer pour rendre service. Mais que se cache-t-il donc derrière tant de bonté ?
Je ne peux vous en révéler plus sur l'intrigue mais je vous confirme que c'est un excellent roman noir, même si je pense que l'autrice aurait pu aller encore plus loin dans la noirceur des personnages, car je m'attends toujours au pire dans les thrillers psychologiques, j'ai une imagination débordante !! (et malgré cela, je vous jure que j'ai quand même été bien surprise !
Enfin, sous prétexte d'un roman noir, l'autrice pointe du doigt les travers d'un système sociétal se révélant parfois faillible, ainsi que la place des femmes dans cette société (et plus généralement des adultes devant s'occuper de leurs aînés).
Je vous recommande chaudement ce titre pour une plongée contemporaine au cœur du Japon !
Un roman noir parfaitement réussi où il est question du Japon sous forme de satyre sociale mais surtout de la vie des femmes d’une même famille. Trois générations de femmes, vont être amenées à vivre ensemble sous le même toit. Cela ne se fera pas sans heurts, cette grande famille connaîtra des hauts et des bas. On va suivre notre jeune héroïne Ai Katazawa, bientôt quarante ans et obligé de retourné vivre chez sa grand-mère Yasu comme sa mère Takato avant elle. Elle semble avoir tout perdu, son mari mais ça, c’est plutôt tant mieux, ses enfants c’est déjà plus dur et pour finir son travail, son appartement, son quartier, bref c’est un peu sauve qui peut. Heureusement, elle pourra souffler et se ragaillardir grâce à la voisine de sa grand- mère, Miyoko. Un personnage exceptionnel, je l’ai préféré à celui de Ai pour bien des raisons mais surtout pour son authenticité. Mais avant toute chose, je tire mon chapeau à l’équipe de traduction, trouver le mot « crépinette » au détour d’une description m’a beaucoup plu. L’auteure nous conte une fable digne d’un livre de conte et légende du Japon. Alors même si la morale de l’histoire n’est pas forcément celle que l’on attendait. Les tribulations de nos deux jeunes femmes vont nous entraîner dans une histoire tout bonnement incroyable. On nage dans la tragédie, dans la bizarrerie aussi et pour notre plus grande joie, on se surprend à en redemander. Il faut dire que les touches d’humour sont les bienvenues. Le rythme est mené tambour battant, ça dépote et on ne s’ennui à aucun moment, je suis allée de surprise en surprise, ne m’attendant jamais à ce qui était proposé le chapitre suivant. Les péripéties sont à la fois loufoques et sanglantes, un mélange peu courant qui laisse le lecteur ébahi. Tout le côté sociétal est passionnant, on y découvre une société d’homme faite pour les hommes où la femmes a du mal a trouver sa place alors que tout son statut reste codifié à l’extrême. C’était très intéressant de voir évoluer Ai, inconsciente de la force qu’elle possède et de quelle manière elle saura rebondir. Un premier roman tranchant comme un scalpel, piquant et rare à lire en dégustant une soupe miso. Bonne lecture.
http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/2020/05/02/38070431.html
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