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En des temps très anciens, mais impossibles à fixer avec quelque certitude, une peuplade dorienne, conduite par un chef puissant (Tagos), désigné sous le nom d'Hercule, franchit le détroit méditerranéen, et vint se fixer au bord de l'Océan, dans cette partie des Gaules que les Romains appelèrent plus tard l'Aquitaine. Ce sont les Landes d'à présent... C'est en ces termes péremptoires qu'Henry Ribadieu conclue son essai, paru en 1864, sur « une colonie grecque dans les Landes de Gascogne ».
Lugos, Caudos, Mios, Balanos, Biganos et Andernos, de la Leyre au Cap-Ferret, cela fait beaucoup de mots se terminant en « -os ». Pourquoi ces mots ne seraient-ils pas « grecs » ? Et ce village d'Arès, n'a-t-il pas le même nom que le dieu de la guerre chez les Grecs de l'Antiquité ? Henry Ribadieu n'hésite pas longtemps et, de la consonance et du caractère apparemment helléniques de tous ces toponymes, il conclut à la colonisation des bords du Bassin d'Arcachon par les Grecs entre 1200 et 550 ans avant Jésus-Christ.
L'idée, en cette fin de XIXe siècle, devient rapidement une bonne aubaine pour le développement de la station d'Arcachon (dont le nom viendrait du grec Arkéséon : le port des secours) et la promotion du tourisme des gens de qualité sur la future Côte d'Argent. Mais, finalement, l'idée aussi séduisante qu'elle soit, ne résistera guère à une analyse linguistique un peu sérieuse comme le confirme la postface... Reste la légende !
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