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Patrick Delvaux s'ennuie comme un rat mort depuis qu'il a perdu son travail aux pompes funèbres. Les cadavres commencent à lui manquer. Il décide de s'en servir un, tout chaud, en tuant quelqu'un au hasard. Il a minutieusement préparé son assassinat : son crime se déroule comme sur les roulettes d'un chariot porte-cercueil. Il est persuadé de ne jamais être suspecté ! Il se retrouve pourtant face à une jeune inspectrice à l'intuition acérée qui entame avec lui une partie d'échecs haletante dans laquelle tous les coups sont permis...
Très bien ce roman policier, bien qu'un peu long sur la fin lorsque chaque intervenant redonne son avis et explique à sa sauce les événements passés, ce qui fait très répétitif. Mais bon, je ne boude pas le plaisir que j'ai pris à suivre cette partie d'échecs entre le meurtrier et la flicque. Chacun avance ses pièces en pensant tuer le jeu, mais ils sont tous les deux coriaces et joueurs.
La prouesse de Bruno Dinant est de nous rendre le meurtrier sympathique, au moins au début, et d'avoir presque envie de le voir se sortir de cette situation dans laquelle il s'est mis tout seul. Parfois, je me raisonnais et me disais que je ne pouvais pas éprouver ce genre de chose pour ce gars qui a tué au hasard. Et puis, je lui trouvai plein de circonstances excusantes notamment le profil de la victime et cette envie de jouer au plus fin avec la police. Le principe n'est pas nouveau, c'est celui-ci qu'ont exploité les créateurs et scénaristes de Columbo, mais l'auteur a rajouté une relation de séduction-répulsion entre les deux protagonistes et du décalage, de l'humour noir fort bienvenus. Parfois dans les situations qui ne tournent comme le souhaite Patrick Delvaux, parfois dans les dialogues ou expressions, dans la tournure des phrases.
Et puis, le tout est bien mené et même si l'on connaît le coupable, ses motivations -c'est lui le narrateur à la première personne-, on n'est pas à l'abri de surprises et rebondissements, car on ne sait pas comment agit Andréa Dumont, l'inspectrice. Et elle est fine, acérée, joueuse et redoutable. A peine 400 pages de coups bas, de coups durs pour que le lecteur ne relâche jamais son attention, jusqu'au bout du bout.
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