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Palerme, 1149. Le géographe arabe Al Idrisi rédige, à la demande du roi Roger de Sicile, l'un des plus grands traités de géographie du Moyen Âge : La Géographie de l'Occident. Afin de mener à bien ce grand dessein, la cour entière est mobilisée : scribes, calligraphes, voyageurs et émissaires... Ainsi Paul de Balz, troubadour franc, et Aylan, calligraphe berbère, se lancent dans un périple qui, du mont Saint-Michel à Bejaïa, les mènera à observer les oeuvres artistiques et architecturales de leur époque ainsi que les coutumes et les bouleversements du monde médiéval sur les rives de la Méditerranée.
Croisés et sorcières, marins et chevaliers côtoient dans ces planches la tapisserie de Bayeux, les fresques des cathédrales, les enluminures ou encore les peintures rupestres. Mais ce nouveau dessin d'un monde que Roger rêve érudit et pacifié n'est-il pas en train de se craqueler sous les coups des intrigues, au sein même de cette cour de Palerme où se mêlent cultures, peuples et religions ?
Yann Made nous immerge littéralement dans le moyen âge du XII ème siècle en partant de la commande par le Roi Roger de Sicile d'un traité de géographie à Al Idrisi qui sera aidé dans la collecte d'informations.
Cette quête des informations passe notamment par un périple ; ici avec le couple d'un troubadour Franc (Paul de Balz) et d'un calligraphe berbère (Aylan). Ce voyage montrera notamment : le mélange des cultures, des religions, des histoires de sorcières, certaines techniques en développement, des guerres et batailles, de Jérusalem et des croisades (avec le Roi Roger qui précisera :" ... ils ne savent rien, ces papes, ces Francs, de ce qui rend la Terre Sainte : ce sont les hommes et leurs différences !", …
... et puis cette mer centrale qu'est la Méditerranée ; dont il sera dit : "C'est la Méditerranée la source de toutes les mers et non l'inverse !"
Yann Made truffe son récit de références multiples. On pourrait presque dire qu'il y en a trop ... (mais comment dire à un artiste qu'il y a trop de notes !). Il faut accepter de passer éventuellement à côté de certaines même si un capitaine qui chasse la baleine s'appelle Akhab, un marin à rouflaquette s'appelle Corto, ... et surtout les auteurs de l'époque et des traductions de l'arabe parsèment cet ouvrage ambitieux.
"Un autre dessin du monde" fait partie de ces ouvrages qui peuvent être lus à différents niveaux : pour le narratif et l'aventure associée, pour les références historiques, etc…, avec un graphisme facile d'accès et une coloration aux teintes en parfaite cohérences avec l’histoire et le contexte … en l’occurrence de ce moyen âge pas si sombre que cela.
PS 1 : pour ceux qui seraient passés à côté de certaines références les annexes nous donnent notamment les "clins d'œil littéraires et bédéphiles", ou encore les "citations et emprunts visuels",
PS 2 : Alifbata est une toute petite maison d’édition (marseillaise) aux (rares) publications de BD plutot (mais pas seulement) d’auteurs de culture arabe.
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