"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Natalia a décidé de changer de vie en emménageant dans un petit village, La Escapa. Traductrice, elle a quitté son quotidien de citadine pour trouver le calme nécessaire à son prochain projet littéraire - et fuir certains fantômes du passé. Dès son arrivée, les relations avec son nouveau propriétaire se tendent. Comme convenu, il lui a trouvé un chien pour lui tenir compagnie, un animal qu'elle décide de nommer Chienlit, mais cela ne compense pas l'état déplorable du taudis qu'il lui loue. D'autant qu'en plus des fissures et des fuites, le malaise de Natalia grandit à mesure qu'elle fait connaissance avec les autres habitants du village.
Il y a tout d'abord Piter, toujours aimable mais étrangement envahissant ; la fille de la supérette qui s'ennuie à mourir à La Escapa ; l'étrange couple de personnes âgées qui habite la maisonnette jouxtant le jardin de Natalia ; et puis Andreas, surnommé « l'Allemand », avec qui la jeune femme va passer un accord ambigu mêlant petits services et rapports sexuels. Alors qu'à La Escapa les rumeurs circulent en silence, c'est tout le village qui est prêt à s'enflammer lorsque survient un terrible accident causé par Chienlit.
Dans ce roman écrit sur le fil, Sara Mesa construit une fantastique galaxie de personnages prêts à en découdre. Il est bien sûr question de la ruralité et du fantasme de la vie loin de chez soi, de la solitude et de la violence du quotidien, mais Un amour raconte aussi la puissance du doute - du doute existentiel et du doute amoureux, dont l'inconfort est probablement le signe ultime de notre vitalité. Véritable événement en Espagne, Un amour a été désigné « meilleur livre de l'année » par El Pais, La Vanguardia, ou encore El Correo.
Traduit de l'espagnol par Delphine Valentin
Sans qu’on sache très bien pourquoi au départ, Natalia, jeune trentenaire, a décidé de changer de vie. Elle a quitté sa ville et son boulot de traductrice en entreprise pour s’installer à La Escapa (la bien nommée : « escapar » signifie « échapper »), petite localité isolée de l’Espagne profonde, pour se consacrer à sa carrière de traductrice littéraire.
La nouvelle vie de Natalia est cependant loin d’être idyllique. La Escapa est un bled paumé, aride et quasi-désert, à proximité d’une montagne dénommée Glauco (faut-il traduire?), la petite maison qu’elle occupe est délabrée et son propriétaire est un escroc au regard lubrique, et les habitants du village se méfient de cette étrangère et de sa décision saugrenue de s’installer dans cet endroit sans charme. Parmi ceux que côtoie néanmoins la jeune femme, il y a en particulier Piter, le hippie local, étranger lui aussi mais bien intégré dans la communauté, un type sympathique mais un peu intrusif et dispensant des conseils moralisateurs. Il y a aussi la jeune fille qui tient la supérette et rêve de s’enfuir à la ville, des voisins qui débarquent le week-end dans leur maison de campagne, et Andreas, surnommé « l’Allemand », taciturne et dont, paraît-il, elle devrait se méfier. Pour compléter cet entourage étriqué, Natalia, qui avait demandé à son propriétaire de lui trouver un chien pour lui tenir compagnie, se voit refourguer un cabot très peu sociable, qu’elle baptise Chienlit.
Malgré ses efforts, Natalia a du mal à s’intégrer, et le malaise s’épaissit encore lorsqu’un violent orage endommage la toiture de sa maison et qu’elle accepte l’offre de l’Allemand de réparer les dégâts moyennant rétribution en nature. Les rumeurs se répandent dans un silence assourdissant et Natalia se sent de plus en plus isolée, méprisée, jusqu’à ce qu’éclate le drame causé par Chienlit.
Ce qui devait être un renouveau pour la jeune femme s’avère être une lente descente dans un puits sans fond de doutes existentiels et de solitude, au point de fantasmer sa relation avec l’Allemand et d’y perdre sa dignité et, inévitablement, d’en souffrir.
Sara Mesa s’y entend pour installer une ambiance de tension diffuse de plus en plus pesante et inquiétante, et pour camper des personnages incarnés et complexes. Elle décortique avec une grande finesse psychologique les questionnements de Natalia, anti-héroïne qui se laisse dériver et qu’on voudrait secouer, pour laquelle on n’éprouve pas de réelle empathie mais qui ne laisse pas indifférent.
Sur les thèmes de la solitude, de la manipulation, des faux-semblants, de l’incommunicabilité, des choix de vie et du respect des autres et de soi-même, « Un amour » est un roman ambigu, rude et captivant.
Lecture agréable, plus intéressante dans le fond que dans la forme .
Sara Mesa explore "l'ébullition " d'un village espagnol perdu au milieu de nulle part, Escapa, face à l'épreuve de l'acceptation et de l'intégration d'une femme seule nouvellement arrivée.Escapa est peuplé de quelques habitants dont le retour à la terre n'est pas forcément une réussite.Nat, une trentenaire, loue une maison mal entretenue .Après avoir commis une faute professionnelle dans son entreprise où elle était traductrice commerciale, elle choisit de s'éloigner.
L'auteure disséque les relations hommes-femme(s) à travers les figures masculines auxquelles Nat est confrontée.Les villageois la mettent en garde contre ces hommes, en vain.Il y a le propriétaire de la maison, c'est un misogyne redoutable, irascible, sans limites.Il s'introduit chez elle alors qu'elle est encore couchée.Ses intrusions répétées la gênent mais tétanisée, elle est sans voix et n'ose se confier.C'est un homme qui a mauvaise réputation.Il y a Piter un hippie, donneur de leçons et protecteur.Il y a l'Allemand, Andréa.Il livre des légumes et propose à Nat de réparer la toiture qui fuit, ce n'est pas si simple, un service se monnaye.Laissons le lecteur découvrir le troc proposé par Andréa.Cette relation avec Andréa, un homme bien mystérieux conduit Nat à s'interroger: l'abus dont elle a été victime enfant a-t-il conditionné sa sexualité future?Elle devient dépendante d'Andréa et cette situation toxique la met à nu, nous découvrons son ambivalence,elle espionne, elle traverse des phases de paranoïa .Un incident provoqué par son chien Chienlit la met au ban du village...
C’est ici que Natalia a décidé de changer de vie, de quitter la ville et de fuir ses démons du passé. La Escapa, cette terre sèche où rien ne semble pousser, les chiens y sont maigres et craintifs et les habitants sauvages.
Sur cette terre aride, Natalia fait la connaissance de l’Allemand avec qui elle passe un marché et entame une relation. Les rumeurs enflent à la Escapa. L’Allemand n’est pas aimé et sa relation avec Natalia est vue d’un mauvais oeil. Quelle genre de femme peut désirer l’Allemand? Natalia est dans l’œil des habitants de la Escapa, jusqu’à cet événement malheureux …
Une ambiance pesante et inquiétante règne dans cette campagne espagnole. Portraits de personnages complexes, Sara Mesa dresse une image d’une campagne primitive et insociable.
Quand on veut tue son chien, on dit qu’il a la rage, n’est ce pas ?
Solitude, manque de communication, peur de l’étranger, tels sont les thèmes sous jacent de ce roman.
Ai-je aimé ce roman? Pas entièrement. J’ai tourné les pages, dans cette ambiance pesante en me posant beaucoup de questions, auxquelles l’autrice ne répond pas. Mais le peut-elle? Cette terre aride de la Escapa m’a séchée …
Un roman espagnol lent, en pleine campagne au milieu de nulle part.
Natalia loue une bicoque qui tient à peine debout. Piter, un de ses voisins, tente de se lier d’amitié avec elle.
Ses proches voisins, une famille, ne sont là que les week-ends.
Son propriétaire lui donne un chien apeuré qu’elle tentera d’amadouer. Elle l’appelle Chienlit ( bout de chemise malpropre qui sort par la fente postérieure d’un enfant).
J’ai suivi cette jeune femme un peu perdue qui tente de refaire sa vie au milieu de rien.
Son fameux amour étrange avec un homme taiseux et qui compare les douleurs m’a laissé indifférente.
J’ai aimé l’ambiance étrange qui règne entre les habitants.
Mais je ne suis pas certaine qu’elle me restera en mémoire.
Une citation :
Elle comprend qu’on n’atteint pas sa cible en visant, mais avec insouciance, à travers des oscillations et des détours, presque par hasard.
L’image que je retiendrai :
Celle du toit de Nat qui fuit, prélude à ce fameux amour.
https://alexmotamots.fr/un-amour-sara-mesa/
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